En club, ils enchaînent les performances et trouvent le chemin des filets avec aisance. Mais en sélection, l’histoire est bien différente. Le cas d’Ismaïla Sarr et Chérif Ndiaye, tout comme celui de plusieurs autres attaquants sénégalais, relance un débat récurrent : pourquoi ces joueurs semblent-ils plus à l’aise en club qu’avec les Lions de la Teranga ?
Des buteurs en pleine confiance en club
Revenu de la trêve internationale avec un goût d’inachevé, Chérif Ndiaye a retrouvé ses standards dès son retour en Serbie. L’attaquant de l’Étoile Rouge de Belgrade a inscrit son 19e but de la saison lors de la victoire 5-3 contre Vojvodina, avant d’enchaîner avec une 20e réalisation en Coupe de Serbie contre le FK Novi Pazar. Décisif et efficace, il s’impose comme un maillon fort de son club.
Même constat pour Ismaïla Sarr, encore discret sous le maillot des Lions en mars, mais éblouissant dès son retour à Crystal Palace. Face à Fulham, il a été buteur et décisif défensivement, contribuant largement à la qualification de son équipe pour les demi-finales de la FA Cup. Deux joueurs dans l’équipe-type de la semaine de Wiwsport, qui illustrent parfaitement ce paradoxe.
Une réalité différente en sélection
Mais pourquoi ces performances ne se traduisent-elles pas en équipe nationale ? Cheikhou Kouyaté, vétéran des Lions actuellement sans club, a apporté un éclairage lors de sa dernière sortie. “La vie en club est différente de celle en équipe nationale, tout comme les performances. En club, nous sommes tous à l’aise. Tu peux gagner ou perdre et revenir en lice. Mais en sélection, c’est une bataille. Il faut se battre d’emblée et chercher les points pour éviter de ne pas se qualifier. Le coach n’a pas beaucoup de temps pour travailler les systèmes. ”
Un avis partagé par Habib Diallo, buteur prolifique en club, qui s’était exprimé sur la question en juin 2023. “Je peux dire que c’est ma meilleure saison depuis que je joue en France (il jouait à Strasbourg). Mais même si je marque 20 buts avec mon club, ce n’est pas pareil en équipe nationale. Ici, c’est le coach qui décide, avec le système de jeu et le joueur qui lui conviennent. En club, on travaille sur un système dans la durée, alors qu’en équipe nationale, il y a peu de marges avec des compétitions qui durent environ 10 jours.”
Des propos qui mettent en lumière les contraintes du jeu en sélection, où les automatismes sont plus difficiles à créer en raison du temps limité passé ensemble. À cela s’ajoutent des schémas tactiques différents, où certains attaquants se retrouvent dans un rôle moins adapté à leurs habitudes en club.
Alors, simple problème d’adaptation ou signe d’une difficulté plus profonde dans le jeu des Lions ? La question reste posée, et la deuxième partie de cette analyse tentera d’apporter des réponses en s’appuyant sur d’autres témoignages et données.
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