« Pourquoi trois fois deux heures au lieu de deux fois trois heures ? », s’est-il interrogé. « Personnellement, quand on me dit que le nouveau règlement fait trois fois deux heures et que cela représente les 6h de Dakar, pour moi, ce ne sont pas les 6h de Dakar. Les 6h de Dakar, depuis la nuit des temps, depuis qu’elles ont été créées, c’est deux manches de trois heures avec un arrêt d’une heure entre chaque manche ; ça c’est les 6h de Dakar. Mais ce qu’on a fait, c’est un règlement très bizarre, parce que trois manches de deux heures, c’est n’importe quoi. Pour moi, ce n’est pas une organisation qui peut développer le sport automobile au Sénégal, parce que déjà, les 6h de Dakar, c’est fait pour les grosses voitures, c’est fait pour l’endurance, c’est fait pour que l’on puisse amener des voitures conséquentes. Maintenant, quand on fait du mini critérium en trois fois, je pense que cela concerne plutôt les petites voitures. Donc, ils ont choisi cette année de faire une course de petites voitures. Je pense que le Sénégal qui a un circuit automobile international chez lui doit prétendre à une meilleure formule. Ce circuit est inespéré chez nous, mais on n’en profite pas », a-t-il asséné. Mais en bon philosophe, le pilote à la célèbre Porsche n°11 se plie au règlement, à l’organisation, tout en considérant que personnellement, il ne pense pas que ce soient les 6 heures à proprement parler. « C’est une nouvelle formule qui arrange le Monsieur tout le monde. Les 6h de Dakar a toujours été une course phare, un emblème, une nouvelle dimension. Le fait donc de faire trois fois deux heures, c’est faire trois petites courses, au lieu d’avoir une grande course », a-t-il ajouté.
Pour cet ancien tennisman reconverti avec succès dans les courses automobiles, l’envie de courir et toujours le désir de rouler sur le circuit est encore vivace. « Il est vrai que je suis encore au stade de la réflexion à une semaine des 6h. Ce qui est quand même grave, parce que quand on se prépare psychologiquement pendant un an pour faire deux fois trois heures et qu’à l’arrivée on vous dit que cela vous fait trois fois deux heures, sincèrement, c’est du critérium pour moi. Pour moi, je ne dirais pas que ma participation est incertaine, mais je vais rouler sans conviction car je ne considère pas l’épreuve de cette année comme les 6h », a déclaré l’un des meilleurs pilotes auto du Sénégal.
Mettant de côté la nouvelle expérience que veulent tenter les responsables de la fédération, Nagy Kabaz estime que, de toutes les façons, quand il y a un nouveau règlement, on doit s’y plier. « C’est la loi. Maintenant, nous ferons avec car c’est une année test ; si jamais cela nous convient et que cela se développe par la suite, nous le ferons l’année prochaine. Nous roulons sur de grosses voitures et cela nous coûte beaucoup d’argent. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire de petites courses. Et avec la nouvelle formule de trois fois deux heures, cela coûte encore beaucoup plus d’argent. Donc nous verrons ce que ce nouveau règlement offre et comment nous ferons pour nous y adapter.
Nagy Kabaz et les 24h du Mans
Il y a 15 jours, le bonhomme était au Mans où il a eu à faire une course de deux heures sur Porshe ; c’était un peu un préambule aux 24h du Mans. « Nous étions 61 au départ et j’ai terminé 14e ; je représentais le Sénégal. Comme le 30 mai aussi, je serai au circuit Paul Ricard, sur Porshe toujours, où je vais représenter encore le Sénégal. D’ailleurs, le ministre des Sports est au courant ; cela fait des années que je fais cela ».
Histoire certainement de mieux préparer les 6h de Dakar ? On y verra plus clair les 10 et 11 mai prochains sur le circuit Dakar-Baobab de Sindia.
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