Depuis près de deux décennies, Rajah Sy consacre sa vie à l’inclusion des personnes en situation de handicap intellectuel à travers le sport. Directrice de Special Olympics Sénégal, elle raconte son engagement né grâce à sa fille, l’impact du sport sur ces athlètes et les défis auxquels son organisation fait face. Nous vous proposons des extraits de l’émission Elles Font les Sports où elle était invitée.
Comment avez-vous rejoint Special Olympics Sénégal ?
J’ai rejoint Special Olympics grâce à ma fille aînée, Khadija. Elle est atteinte de Trisomie 21. C’était un peu difficile de la scolariser, mais nous avons trouvé une école pour elle. Un jour, cette école a accueilli une compétition avec Special Olympics, et cela lui a beaucoup plu. Elle a voulu intégrer l’organisation. Son père l’amenait aux séances d’entraînement, puis j’ai pris le relais. Ils n’étaient que six athlètes au début, au stade Léopold Sédar Senghor, en 2006. Ensuite, on m’a demandé de les aider sur le côté administratif. En 2009, lors de la mise en place du conseil d’administration avec le coach Mademba Mbacké à sa tête, j’ai été nommée secrétaire générale. Puis en 2011, je suis devenue directrice nationale. À l’époque, je travaillais dans une industrie de savons en tant qu’administrative et comptable. C’est au retour des Jeux Mondiaux de Berlin en 2019 que j’ai démissionné de ce poste pour me consacrer pleinement à Special Olympics Sénégal.
Quels sont vos défis financiers pour continuer vos activités ?
Nous recevons une subvention de la maison-mère, mais elle suffit tout juste à couvrir le loyer et quelques factures. Nous sollicitons des soutiens auprès d’entreprises et de donateurs. Cette interview est aussi l’occasion de lancer un appel à l’aide. Cette année, nous voulons organiser la huitième édition du Championnat national de football unifié en avril, mais nous n’avons pas encore les fonds nécessaires.
Quel regard portez-vous sur votre parcours et l’évolution de Special Olympics Sénégal ?
C’est une question délicate, mais je suis fière de ce que nous avons accompli. Je ne l’ai pas fait seule. J’ai une équipe dévouée qui travaille sans relâche, à toute heure. C’est une réussite collective.
Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes filles dans le monde du sport ?
Ne baissez jamais les bras. Il y a eu des moments très difficiles dans l’organisation, mais nous avons toujours trouvé la force en observant nos athlètes. Ce qui est simple pour nous peut être un défi immense pour eux, mais avec détermination et persévérance, ils réussissent. Peu importe les obstacles, il faut continuer d’avancer et aller au bout de ses rêves.
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