Défenseur central, il évolue depuis deux ans dans le championnat marocain en première division. Assane Beye (24 ans) est indéboulonnable à son poste dans l’effectif de Hassania Union Sport d’Agadir. Après 11 journées, il a été retenu deux fois dans l’équipe-type de la semaine. Dans cet entretien avec wiwsport, il retrace son parcours et dévoile ses ambitions.
Quelle est votre histoire avec le football, pouvez-vous nous raconter vos débuts ?
Mon histoire a commencé à Gossas à l’école de football Birame Seck. Dans ma famille, je peux dire que tout le monde pratique le football. Par contre, ils sont plus des joueurs offensifs, je suis le seul défenseur et gaucher. Ils m’ont beaucoup inspiré surtout mon oncle Ibrahima Ndiaye qui était un excentré très rapide. Il jouait dans les navétanes et je l’accompagnais souvent, tenant ses chaussures. Il faisait de bons matchs et souvent après les victoires, les supporters venaient chez nous pour scander son nom. De bons souvenirs et j’ai grandi dans cette ambiance. Par contre, je n’ai jamais joué les navétanes, mon coach d’alors, paix à son âme, Alboury avait catégoriquement refusé.
Saer Seck est comme un père pour moi et tous les autres, je lui serais toujours reconnaissant
Votre entrée à l’académie Diambars a été le déclic de votre carrière. Comment cela s’est-il fait ?
C’était mon rêve d’intégrer l’académie Diambars. J’ai fait le test à l’âge de 12 ans, plusieurs tests d’ailleurs pour finalement être retenu dans le top 18 avec des joueurs comme Bamba Dieng, Ousseynou Niang… Bien avant, la sélection finale, nous avons été choisi pour jouer le Danon Nation Cup en Pologne 2012. A l’époque je jouais comme excentré et j’avais marqué 3 buts. Au retour de ce voyage, j’ai refait un test mais ils avaient dit que l’âge ne me permettait pas d’intégrer l’académie, j’étais trop petit. J’ai attendu l’année suivante, c’était le 9 février 2014. J’ai fait toutes les catégories là-bas puis en 2016, j’ai eu ma première convocation en équipe nationale U17 avec Aly Male. J’ai joué 5 matchs en éliminatoires. En 2017, je comptais des matchs dans l’équipe A de Diambars et cette année j’ai aussi eu une convocation en U20 pour le tournoi de la Francophonie à Abidjan. C’était avec le coach Joseph Koto, paix à son âme, et Serigne Saliou Dia.
Comment est la vie à Diambars ?
Comme j’aime le dire souvent, Diambars est un 14 ha où nous vivions comme une famille entre frères. Je garde de très bons souvenirs. Saer Seck est comme un père pour moi et tous les autres. Il m’a beaucoup aidé et soutenu. De 2014 à 2023, le match inoubliable est cette finale de la Coupe de la Ligue gagnée devant Génération Foot, c’était mon premier trophée.
Après Diambars, vous avez joué dans un autre club sénégalais… ?
C’est lors de la saison 2022-2023 que Diambars m’a prêté à Teungueth FC. Ce n’était pas facile au début parce qu’il me fallait gagner du temps de jeu. Mais finalement, j’ai remporté à 3 reprises le titre d’homme du match où je suis rentré chez moi avec de l’argent, du ciment, des vaisselles… J’en profite pour passer le bonjour et remercier le président Babacar Ndiaye et le manager général Badou Dia. En plus de Mbaye Badji qui avait facilité mon transfert. J’avais ma famille à Rufisque donc je peux dire que jouais à domicile, je rentrais chez moi.
Je peux dire que je fais partie des étrangers les plus aimés de mon club
Comment s’est passé votre transfert au Maroc ?
Je n’avais que le Maroc comme opportunité à l’époque. Une proposition de mon agent Mamour et la saison n’était pas encore terminée. Le projet sportif proposé m’a plu. Hassania Agadir est un grand club, dans une grande ville marocaine. On peut dire que c’est un site touristique aussi, on rencontre des étrangers ici. Il était Champion du Maroc il y a 6 ans. Je n’habite pas très loin de nos installations.
Que pouvez-vous nous dire de la première division marocaine ?
C’est un très bon championnat, il y a du niveau. Les duels sont serrés. Lors de ma première saison, j’ai joué 27 matchs sur 30 possibles et 3 buts inscrits. J’ai été retenu 2 fois dans l’équipe type cette saison et élu homme du match à 2 reprises, cette année. Nous sommes à la 11e journée.
Quelle relation avez-vous avec les dirigeants et les supporters sénégalais ?
Je fais partie des titulaires indiscutables du club, ils misent beaucoup sur moi, c’est pourquoi je travaille beaucoup. J’ai de bonnes relations avec le coach, le président du club, qui souvent s’entretiennent avec ma mère au téléphone. Je peux dire que je fais partie des étrangers les plus aimés de mon club. Je reçois beaucoup de soutien des supporters, ils sont exigeants mais aussi très humains. Un jour, un supporter m’a suivi du stade après le match jusqu’à ma maison pour me demander un maillot. Cela m’avait énormément touché.
Beaucoup de sénégalais évoluent dans le championnat marocain, quelles sont vos relations ?
Mbaye Niang est un grand monsieur. Je l’ai vu pour la première fois quand le Sénégal préparait la coupe du monde Russie en 2018, on avait même pris une photo ensemble ce jour-là. Puis, on s’est rencontré à nouveau ici dans le championnat. C’est quelqu’un de bien qui me donne toujours des conseils. Il y a aussi Lamine Camara et Amadou Dia Ndiaye qui sont vraiment des frères. C’est un championnat qui a du niveau et de la visibilité. Les infrastructures sont bonnes.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
Je veux marquer plus de buts que la saison passée, comme c’est quelque chose de particulier pour un défenseur, j’ai pris gout à le faire. Cette saison, je n’ai pas encore inscrit de but. Je n’ai pas encore lancé mon compteur.
A l’entrainement, qu’est-ce que vous aimez faire ? Et de quel exercice voudriez-vous vous passer ?
J’adore les exercices de coordination mais la conduite de balle, vraiment je peux m’en passer. C’est une activité très drôle. Cela me rappelle Diambars avec mon coach Ibou Ciss.
« J’ai fait toutes les catégories au Sénégal, il ne me reste plus que la sélection A et je travaille dur pour ça »
Votre match inoubliable avec Hassania ?
C’est le match contre Tanger qui nous a permis de nous maintenir l’année dernière. J’ai inscrit le but en dernière minute.
Pensez-vous à l’équipe nationale ?
J’ai fait toutes les catégories, il ne me reste plus que la sélection A. Je pense que ça viendra avec le travail et les performances. On a actuellement une très bonne équipe qui rend chaque sénégalais très fier. Je regarde tous les matchs des Lions.
Quel joueur vous a le plus inspiré dans votre carrière ?
Kara Mbodj est mon idole depuis que je suis tout petit. J’avais même fait des rastas pour copier son style. Il est costaud, il gagne tous les duels, j’ai toujours adoré le regarder. Il me donne des conseils de même que Idrissa Gana Gueye.
Quelles sont les destinations qui vous sont proposées actuellement en mercato ?
J’ai eu des propositions en Norvège, Turquie, Qatar mais je vais attendre le prochain mercato. Pour le moment, le travail continue.
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