Fondé en 1998, Tivouane Basket Club (TBC) est le plus grand club de basketball du département de Tivaouane. Après une période difficile marquée par le départ de plusieurs dirigeants pour des raisons professionnelles, le club a été relancé en 2009-2010 grâce à des efforts concertés. Aujourd’hui, sous la direction passionnée de Pape Matar Diakhaté, TBC se bat contre des défis importants tout en poursuivant des ambitions élevées. Dans un entretien avec Wiwsport, le technicien partage ses perspectives et espoirs pour l’avenir du club.
Retour sur une saison réussie
Avec des équipes de toutes catégories – minimes filles, minimes garçons, juniors filles et garçons, et seniors filles et garçons – Tivouane Basket Club s’impose comme le fer de lance du basket-ball dans le département. Évoluant en deuxième division depuis plusieurs années, le club sort d’une saison extrêmement prometteuse marquée par de nombreux succès. « Nous avons réussi à nous qualifier pour de nombreuses finales départementales et régionales. Nous avons atteint les quarts de finale des tournois avec les garçons et les filles dans les deux catégories », a rappelé Pape Matar Diakhaté au micro de Wiwsport. Ces résultats remarquables ont été obtenus malgré un manque criant de ressources, soulignant la résilience et la détermination du club à poursuivre ses ambitions élevées.
Des besoin criants pour des ambitions élevées
« Cette année sera difficile car nous manquons de matériel. Nous n’avons rien, nous empruntons par-ci et par-là pour acheter un ballon. Si nous avions le même matériel que l’année passée, nous aurions dépassé ce niveau », déclare Diakhaté. Le budget nécessaire pour répondre aux besoins du club s’élève entre 3 et 4 millions de francs CFA. « C’est ce dont nous avons besoin, surtout si nous ajoutons les tournois de montée. Nous voulons retourner en première division, mais ce n’est pas facile quand on est de Tivaouane.
L’ambition de la première division et la fuite des talents
Le club nourrit l’ambition ferme d’accéder à la première division. Cependant, cette aspiration est freinée par plusieurs défis, dont la perte de talents clés au profit des grandes équipes de Dakar « Nous sommes restés trop longtemps en deuxième division. Une partie du problème vient du fait que, lors de chaque tournoi de montée, les grandes équipes de Dakar prennent nos meilleurs joueurs. Nous acceptons cela parce que ces joueurs étudient et leurs parents leur paient tout. Si une opportunité de se faire de l’argent par soi-même se présente, avec un minimum de 300 000 francs CFA, on ne peut pas les en empêcher. Mais si nous avions les moyens de leur donner de l’argent, nous pourrions les conserver. Malheureusement, nous n’avons pas ces moyens. »
Un impact régional malgré les défis
Malgré ces défis, TBC a réussi à produire des talents de premier ordre. « Depuis mon arrivée, nous avons sorti 8 joueurs garçons qui sont maintenant en Espagne, en Allemagne, etc., et 5 filles, dont 3 étaient natives de Tivaouane et 2 autres nous ont été envoyées pour encadrement. L’une est en équipe nationale et elles sont toutes aux États-Unis. » Cette réussite démontre l’impact significatif du club sur le basketball au niveau régional et international même si il est loin du niveau de la capitale. « Dakar est meilleur en matière de basket, mais Thiès obtient également de bons résultats. Le basket marche bien dans cette région », souligne Diakhaté, ajoutant une note d’optimisme quant au potentiel de croissance et de succès du basket à Tivaouane et ses environs.
Tivouane Basket Club continue de lutter contre les défis financiers et la perte de talents. Cependant, avec une détermination inébranlable et un œil sur la première division, le club reste une force à surveiller dans le paysage du basket sénégalais. Avec le soutien approprié et les ressources nécessaires, TBC est bien positionné pour atteindre de nouveaux sommets et réaliser ses ambitions.
wiwsport.com propos recueillis par Antha B. Ndiaye