Dans une interview accordée à Wiwsport, l’internationale basketteuse sénégalaise Oumoul Sarr, également connue sous le nom de « Toch », sociétaire d’Uludag Bursa, qui évolue en première division de Turquie, connue sous le nom de Türkiye Kadinlar Basketbol Ligi (TKBL). Lors de son entretien, elle a évoqué la saison de son équipe qui a terminé à la 11e place, l’équipe du Sénégal, ainsi que son activité après sa retraite.
– Entretien
Parlez-nous de vos débuts en tant que basketteuse ?
Écoutez, comme tous les débuts de carrière qui n’ont jamais été simples, étant issue d’une famille réligieuse, humble et courageuse, il y a eu une « petite souris » dans la famille, c’était moi qui souhaitais jouer au basket-ball.
Quel est le club sénégalais où vous avez évolué avant de vous rendre à l’extérieur du pays ?
J’ai commencé ma carrière sportive à l’Association Sportive des Fonctionnaires (ASFO) et je n’ai jamais joué dans un autre club sénégalais jusqu’à ce que je parte à l’étranger.
Quelle est l’origine de votre engagement envers le basket Oumoul ?
« Boy Médina dey beugue sport », mais évidemment, il y a des personnes qui m’ont encouragé à pratiquer le basket. J’ai habité dans le même quartier que deux célèbres joueuses de basket sénégalais (Soukeye Sarr et Adama Diakhaté), et j’ai été inspirée par ces deux femmes courageuses qui ont porté le drapeau du Sénégal à travers le monde, ce qui permet de concevoir le « The Next. »
En quelle année avez-vous quitté le pays et quel est votre premier club étranger où vous avez évolué ?
C’était en 2002 en Autriche, ma première équipe étrangère était le Wels Basket-ball.
Quelles sont vos propres aspirations pour l’avenir ?
Avant tout, je me prépare à prendre ma retraite du basket-ball. Ensuite, il est important de se préparer à vivre sans basket car la reconversion n’est pas simple. Ensuite, aider ma fille à se familiariser avec le monde du basket car ça joue le basket chez moi. Et pour finir, bénéficier des projets que j’ai déjà réalisés au Sénégal, rester dans le domaine du basket-ball afin de partager mes connaissances et mon expérience. Je souhaite également apporter mon aide aux enfants pour concilier études et basket-ball. Personnellement, j’ai manqué la chance de terminer mes études et je le regrette. Dans ma situation, j’exprime ma gratitude envers Dieu car grâce au basket, j’ai réussi à acquérir tout ce que j’ai actuellement dans ma vie. Il m’a néanmoins fallu travailler trois fois plus dur et faire de nombreux sacrifices pour atteindre ma position actuelle. Cependant, imaginez un enfant qui n’est pas enseigné et qui ne peut finalement pas jouer au basket-ball professionnel pour subvenir à ses besoins. Que va-t-il faire dans sa vie en raison de la malchance, d’une blessure ou de tout ce qui l’a empêché de jouer au basket-ball? Ce que je refuse à mes enfants, je ne le souhaite pas à aucun enfant d’autrui. La combinaison d’études et de basket-ball est la meilleure option pour un enfant. Les études jouent un rôle essentiel pendant et après votre carrière, et il est extrêmement noble de transmettre cette connaissance aux garçons et aux filles qui nous considèrent comme des idoles et nous suivent partout.
Quelle a été votre expérience d’adaptation en Turquie ?
Au départ, cela n’a pas été simple, mais je suis une spécialiste en matière d’adaptation. Effectivement, cette expérience a été extrêmement intense et merveilleuse, Alhamdoulilah.
Quel est votre point de vue sur la saison de votre équipe en championnat ?
D’un point de vue personnel, le bilan était extrêmement positif, tout en étant extrêmement intense, mais avec le basket, on ne cesse d’apprendre « Love this Game. »
Quelle a été votre rencontre la plus marquante cette saison ?
Le match retour face aux London Lions à Londres en Eurocup reste gravé dans ma mémoire.
Comment évaluez-vous le niveau du championnat turc ?
La Turquie possède un niveau de basket-ball extrêmement élevé, très organisé et avec de nombreuses joueuses de la WNBA. De nombreuses équipes turques évoluent également en Eurocup et en Euroligue. J’ai également constaté qu’ils manquent de patience envers les joueuses qui ne sont pas performantes. Ils sont prêts à vous substituer rapidement.
Avez-vous passé combien d’années avec Uludag Bursa ?
Jusqu’à présent, j’ai joué une saison seulement avec mon club Uludag Bursa.
Avez-vous obtenu un ou plusieurs trophées individuels ou collectifs au cours de votre carrière ?
En effet, dans ma carrière, j’ai obtenu de nombreux trophées individuels et collectifs.
Est-ce que vous envisagez de quitter votre équipe pour une autre en vue de la prochaine saison ?
Il est indéniable que je vais signer avec une autre équipe la saison prochaine, d’après mes vœux.
En équipe du Sénégal, combien de fois avez-vous été sélectionnée ?
Il y a plus de 13 fois que j’ai été sélectionnée, je pense que j’ai toujours été présente pour mon pays, ainsi que pour certaines compétitions où j’ai manqué en raison de blessure.
Comment interprétez-vous l’absence du Sénégal aux Jeux Olympiques ?
Eh bien, je trouve cela regrettable, car nous avions une excellente occasion de nous qualifier. Cependant, le sport est ainsi, il y a des périodes où cela se passe bien et d’autres où c’est le contraire. Il faut l’accepter et poursuivre notre travail.
Avez-vous l’intention de participer à l’Afrobasket 2025 ?
Si je réussis ma saison prochaine, je serai présente si Dieu le veut et évidemment si le sélectionneur fait appel à moi.
Quelles sont les lacunes de l’équipe sénégalaise qui a échoué deux fois de suite à remporter l’Afrobaskert féminin contre le Nigéria, selon vous ?
C’était exactement ce que nous avions manqué pour vaincre le Nigéria. Cependant, ces dernières années ont été l’année du Nigeria et il est nécessaire de l’admettre. Il y a eu un temps où le Sénégal était le leader et que personne ne pouvait nous battre, mais maintenant les choses ont changé, mais nous avons toujours eu la fierté d’être parmi les 3 premiers pays africains pour conserver le leadership. Il est difficile de se classer dans le top 3, le Sénégal est un pays de basket et sera toujours là où on l’attend, c’est-à-dire au sommet.
Quelle personne vous inspire, Oumoul ?
Mon Père (Sarr Malick), et personne d’autre que son âme, repose en paix.
Avez-vous un message à transmettre à vos coéquipières, au coach et à son équipe ?
Continuez à croire en vous, continuez à travailler et que le travail bien fait finit toujours par être rémunéré. Ce qui est positif à propos de cette équipe, c’est qu’elle est performante, avec des jeunes talents qui émergent, et qu’il sera nécessaire de les soutenir et de les accompagner de différentes manières, et surtout d’en tirer parti. Dans ce domaine du basket-ball, il est essentiel de saisir chaque moment et de ne pas en endurer beaucoup. Car un jour, cela se terminera, j’ai découvert que les succès et les échecs sont également des succès car on continue d’apprendre, donc personne ne perd.
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