Lens cherchait un remplaçant à Séko Fofana, il l’a retrouvé en Nampalys Mendy. Arrivé en début septembre alors que le club artésien vivait un début de saison compliqué avec 0 victoire, il retrouve des couleurs depuis les débuts de l’international sénégalais.
Agent libre après la fin de son contrat avec Leicester, relégué en Championship, jusqu’en début du mois de septembre, la saison s’annonçait cauchemardesque pour le champion d’Afrique. Il est écarté de la liste d’Aliou Cissé pour le match de préparation contre l’Algérie. Sa participation à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations était même remise en cause.
L’avenir semblait flou mais l’ancien joueur de l’OGC Nice trouve un point de chute pour se relancer. Le 4 septembre 2023 alors que tout lui prédestinait le Golfe comme plusieurs de ses coéquipiers en équipe nationale, Nampalys Mendy est recruté par le Racing Club de Lens.
Une surprise pour tous les amateurs de football. Le vice-champion de France de la saison dernière jette son dévolu sur un joueur qui a été libéré par un club descendu en deuxième division. Une surprise, pas pour remettre en cause les qualités de celui qui a disputé au total 138 matches en Ligue 1 avec l’OGC Nice et l’AS Monaco avant son arrivée à Bollaert, mais pour se questionner sur sa capacité à se réadapter au haut niveau. Nampalys passe de la relégation à la Ligue des Champions. La balle est désormais dans son camp.
Un de perdu, Nampalys pour se retrouver
Le défi est grand. Mais petit de taille certes, du haut de son mètre 68, l’international sénégalais n’est pas en terrain inconnu. Le club artésien est aussi à la recherche d’un cadre et d’un expérimenté dans l’entrejeu après avoir perdu son capitaine emblématique Séko Fofana. Les recrutements du milieu espoir français Andy Diouf (19 ans) en provenance du FC Bâle et celui de Stijn Sperings en provenance de Toulouse FC ne suffisent pas malgré leur talent. Le premier, cité n’est pas attendu pour combler le plus vite possible le vide laissé par le nouveau joueur d’Al Nassr car l’e joueur formé du Stade Rennais n’est pour le moment qu’un pari sur la longue durée. Le deuxième ne s’acclimate pas et est retourné en prêt à Toulouse. Rien ne va plus dans l’équipe de Frank Haise. D’ailleurs, le début de saison du club lensois le démontre à suffisance. En cinq matches disputés en championnat, les Artésiens perdent les quatre (même total sur toute la saison dernière) et ont obtenu un seul match nul. Quelque chose manque, cette sûreté dans l’entrejeu. Une assurance qui faisait la force des Lensois. Le talent ne suffit pas.
Le mariage parfait
Nampalys Mendy fait son baptême du feu le 20 septembre. Un soir de Ligue des Champions face aux vainqueurs de la dernière Ligue Europa. Jusqu’avant le début du match, Mendy était le seul joueur du onze de départ lensois à avoir, au moins une fois, disputé un match dans la Coupe aux Grandes Oreilles. Suffisant pour prendre toute la pression sur lui. En bon grand frère aux côtés du jeune international ghanéen Salis Abdul Samed (23 ans). Homme de l’ombre, travailleur, bon sens de positionnement, sobre dans ses interventions, Nampalys a disputé 71 minutes remarquables et a été d’un grand apport dans ce point du nul obtenu face au FC Séville. Le milieu de terrain sénégalais a réussi 79% de ses passes dont une passe clé. Il a aussi remporté 3 de ses 4 duels engagés et effectué 4 dégagements. Visuellement, au-delà des chiffres, on peut déjà remarquer son leadership puisqu’il ne cessait de repositionner ses coéquipiers, de les replacer, et de calmer quand il le faut. Sa prestation est saluée par tous et surtout par son coach. « Si je le fais commencer, c’est que j’avais des garanties. J’étais persuadé que sur le niveau athlétique associé à sa grande expérience, à son intelligence, ses connexions, il allait nous apporter », déclare Haise après le match. Ces débuts satisfaisants chez les Sangs et Or vont s’accompagner par un changement de visage de toute l’équipe lensoise et aussi un rééquilibre dans le jeu proposé. La solidité est de retour. La fluidité des mouvements dans la circulation du ballon se fait ressentir. C’est simple. Lens est invaincu depuis les premières minutes de Nampalys. 3 matches disputés, 2 victoires dont une face à Arsenal, ce mardi 3 octobre sur le score de 2 buts à 1.
Le champion d’Afrique n’est là que depuis un mois mais son influence positive ne peut que sauter à l’œil nu. Son expérience a paru évidente lors des deux grosses affiches disputées par l’équipe de Frank Haise (FC Séville et Arsenal). Sans doute que cet impact ne peut que s’agrandir au fur et à mesure de la saison. À 31 ans, Nampalys vit une seconde jeunesse. Aux côtés de ses jeunes pousses comme Abdul Samed, Andy Diouf, Elye Wahi, Morgan Guilavogui, etc. son apport par son vécu et ses qualités sur le terrain ne peuvent que les aider à progresser. Aussi à quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations, un Nampalys en forme ne peut être qu’une bonne information pour le sélectionneur national.
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