Mamadou Aliou Ba alias Chris Douggie est une vedette des rollers. Passionné de football et de danse, ce jeune athlète sénégalais aux multiples talents est un membre de la sélection sénégalaise qui s’est illustrée lors des derniers championnats du monde de rollball en Inde avec une médaille de bronze. Présent dans les locaux de Wiwsport, cet élève travailleur nous compte son parcours et ses ambitions sur les rollers qui lui ont valu pas mal de sacres jusque-là dans sa carrière.
Le fil de l’entretien
Pour les profanes, c’est quoi le rollball au fait ?
Le rollball est un mélange de Roller et de handball qui se joue avec un ballon de basket d’où la définition qu’on lui prête souvent ; comme quoi c’est un sport qui se situe entre le basketball et le handball sur des rollers. C’est une discipline qui requiert une vitesse et une intensité relevées. C’est un sport dédié aux férus de rollers avant tout parce que c’est la base de ce sport ; il faut savoir courir sur des rollers.
Comment êtes-vous devenu joueur de rollball ?
Au fait j’ai découvert le rollball en 2015 par le biais de la présidente de la Fédération Sénégalaise de Rollers, madame Awa Nar Fall. Et depuis lors, je suis devenu accro à tout ce qui touche aux rollers. Et en tant que joueur de football, c’est un peu évident que je pratique le rollball ou le roller-soccer.
« Au Sénégal, nous avons beaucoup de clubs ; de la banlieue, de Ziguinchor, de Thiès… »
Depuis quand pratiquez-vous le roll ball ?
Avant tout, je dois dire que je suis un athlète polyvalent. C’est-à-dire au-delà du rollball, je suis un joueur de football. Je suis actuellement dans un centre de formation sis à Gueule-Tapée, Excellence Foot. Mais avec les rollers, je fais plusieurs disciplines : du skate-cross, du slalom, du speed, du saut. Je fais du Jump. J’ai été champion d’Afrique de quatre disciplines distinctes en Côte d’Ivoire en 2015. J’ai été sacré au speed, au jump, au freestyle slalom et à la détente sèche.
Y-a-t-il des clubs de rollball au Sénégal ?
Au Sénégal nous avons beaucoup de clubs qui constituent la communauté du rollball. Il y a Underground Roller, Tahiti Roller etc… ; des clubs de la banlieue, de Ziguinchor, de Thiès… Ces clubs prennent part aux compétitions nationales. C’est d’ailleurs la somme des meilleurs joueurs de tous ces clubs qui constitue la sélection nationale qui représente le Sénégal lors des échéances internationales.
Avez-vous un championnat national de rollball ?
Effectivement il y a un championnat de rollball au Sénégal. D’ailleurs, nous en sommes à trois saisons et c’est mon club actuel, le Maestro Club de Médina, qui a été à chaque fois champion du Sénégal.
« Aujourd’hui, le nom du Sénégal est reconnu sur le plan international et fait partie de la crème mondiale »
Avez-vous un terrain ou des structures dédiés pour le rollball au Sénégal ?
Pour dire vrai non. Le rollball n’a pas de terrain spécifiquement dédié au Sénégal. Les grands événements du rollball se joue souvent dans ses structures sportives de la place. Par exemple la première édition du championnat s’est joué au Stade Iba Mar Diop. Mais pour notre part, nous nous entraînons à la Piscine Olympique. Mais ce n’est pas quelque chose que tous les autres clubs sénégalais peuvent se payer.
Par exemple, pour la préparation de cette dernière championnat du monde, nous avions élu antre à la Corniche, sur un terrain de handball que nous louions. Et pour nous rendre en Inde, nous avons connu des difficultés. Nous y sommes allés avec une équipe et seulement deux remplaçants au moment où les autres nations y étaient avec une grande délégation. Pour dire l’écart qu’il y a entre ce qui se passe dans le monde et ici au Sénégal concernant la Fédération de Rollers.
Comment jugez-vous le niveau du rollball sénégalais par rapport au niveau mondial ?
Je pense que sur le plan africain nous n’avons plus rien à prouver parce que nous avons apporté ici toute sorte de trophée avec Awa Baldé, Dame Fall et moi-même. Des trophées mondiaux, continentaux tout. Aujourd’hui, le nom du Sénégal est reconnu sur le plan international ; donc je peux dire que le Sénégal a un niveau remarquable avec les sports de rollers. C’est vrai que le Kenya est champion du monde de rollball lors de cette dernière compétition, mais si on prend en compte toutes les autres disciplines liées aux rollers, le Sénégal n’est pas loin de la crème mondiale.
« Mon premier objectif je peux le dire sans détours c’est de ramener la Coupe du monde au Sénégal avec l’équipe nationale »
Quels sont les précurseurs du rollball au Sénégal ?
Je peux citer le capitaine de l’équipe nationale, Robert Diouf, Hayouba, Zale. Ce sont eux les précurseurs du rollball au Sénégal et c’est d’ailleurs ces aînés qui assurent jusque-là la promotion de la discipline dans le pays avec la Fédération Sénégalaise de Roller. Il y a aussi les champions comme Dame Fall et Awa Baldé qui sont à l’étranger et qui ont fini de faire leur preuve.
Quels sont vos objectifs personnels ou collectifs ?
Mon premier objectif je peux le dire sans détours c’est de ramener la Coupe du monde au Sénégal avec l’équipe nationale. Déjà, en partant en Inde dernièrement, nous nous étions fixés comme objectif de remporter le trophée pour notre pays. Parce que je pense que c’est tout ce qui nous reste. Mais Dieu en a voulu autrement et nous avons terminé sur la troisième marche du podium derrière le Kenya et l’Inde. Nous préparons une compétition qui se tiendra en Turquie avec le Roller-soccer apparenté au football. Ce sera au mois de juillet prochain et nous y serons inch’Allah pour honorer le Sénégal.
Quel message lanceriez-vous au nom de la communauté des rollers ?
Ce que je peux dire est que le Sénégal n’est pas au niveau des récompenses par rapport aux disciplines liées aux rollers. Nous sommes un pays 4 étoiles si je peux ainsi dire au regard des trophées nombreux que nous avons remportés depuis nos débuts. Aujourd’hui, avec la présidente, nous grandissons petit à petit mais les efforts ne sont pas suffisants. Nous avons besoin de plus d’appui par rapport à notre passion auprès du ministère des Sports et du Chef de l’Etat, Monsieur Macky Sall. Je pense que nous pouvons avoir mieux vu les récompenses que nous décrochons au nom du Sénégal.
Quel est votre dernier mot Chris ?
Je tiens à remercier tous mes coéquipiers de l’équipe nationale pour leurs efforts et pour tout ce qu’ils ont fait pour m’aider à être le meilleur buteur de ces championnats du monde. Un grand merci au public sénégalais pour leur marque d’affection et leurs messages de félicitations. Merci à vous pour ce coup d’œil à notre discipline plus particulièrement le rollball.
wiwsport.com (Jean Joseph)