Le parcours qui a mené le Mali vers son tout premier titre continental au FIBA Women’s AfroBasket 2007 a été très sinueux, avec passablement des hauts et des bas.
Auparavant, les Maliennes n’étaient montées qu’à une seule reprise sur le podium, lors de leur toute première apparition dans la compétition en 1968. Elles n’avaient par la suite pas ménagé leurs efforts, mais sans grand succès pendant les quatre décennies suivantes. Toutefois, les choses ont changé pour de bon lorsque les Dieux du basket ont enfin entendu leurs pleurs et au soir du 30 septembre 2007, contre leurs rivales de toujours, les Maliennes ont remporté leur premier sacre continental sous les yeux de leurs ennemies et de leur public.
La soirée avait été mémorable. Hamchetou Maiga Ba, une légende du basket africain, avait détruit le Sénégal avec ses 29 points, vengeant une défaite enregistrée plus tôt dans le tournoi contre ces mêmes adversaires. Le reste appartient à l’histoire. Le Sénégal avait jusqu’alors gagné les quatre titres mis en jeu à domicile (1977, 1981, 1984 et 1993), mais le Mali allait donc changer le cours de l’histoire. Quand le Mali retournera au Sénégal en août, il espérera rééditer son exploit d’il y a douze ans et décrocher une seconde consécration continentale.
Depuis le titre conquis en 2007, le Mali fait à chaque fois partie des candidats pour monter sur la plus haute marche du podium. Cette édition 2019 ne différera pas des précédentes. Les Maliennes ont accédé au podium à trois reprises depuis, et les éditions 2013 et 2015 – deux fois le 5e rang – ont semblé des exceptions. Elles se sont mises en quête d’un second titre africain cette année à Dakar. Après tous les titres obtenus en catégories jeunesse, avec cinq sacres U16 continentaux consécutifs, il semble que le moment est bien choisi pour que le Mali récolte les fruits de tout ce qu’il a semé au cours des dernières années.
Le Mali joue avec beaucoup d’intensité dès que le ballon est en jeu, sous les impulsions de Gandega ou d’Aissata Maiga en sortie de banc, car Nassira Traore et Mariam Coulibaly les attendent impatiemment de l’autre côté du terrain pour exécuter les systèmes. Elles sont rapides tant en attaque qu’en défense, développant un jeu basé sur la vitesse qui a tendance à déboussoler leurs adversaires, ce d’autant si leur cohorte de fans bruyants et agités sont dans les tribunes pour encourager leurs idoles. Elles sont plaisantes à voir jouer des deux côtés du terrain, car elles donnent en permanence le meilleur d’elles-mêmes afin de profiter du temps de jeu qui leur est accordé et de faire en sorte qu’il compte.
À 28 ans, Touty Gandega est le cerveau de cette équipe. C’est elle qui donne la cadence à suivre, qui motive la sélection lorsqu’elle est menée et qui apporte en général l’énergie nécessaire pour anéantir les adversaires. L’intérieure Mariam Coulibaly est un exemple de régularité et d’efficacité, mais ce sont surtout sa soif de victoires et sa détermination qui en font une compétitrice redoutée. Sans hésitation Rokia Doumbia. La joueuse de 20 ans est à suivre de près. Gauchère, elle a ce petit avantage quand elle se retrouve en face de joueuses qui ont l’habitude de défendre sur des droitières.
Avec les quelques contre-performances qui ont émaillé la dernière décennie, le Mali doit faire preuve de plus de constance et prouver qu’il a les moyens de s’installer au sommet de la hiérarchie continentale. Cet objectif est inscrit au plus profond de lui et il motivera l’équipe à produire son meilleur jeu, en espérant que les Dieux du basket lui soient à nouveau favorables. De retour à Dakar 12 ans après avoir gagné son premier et unique FIBA Women’s AfroBasket, le Mali est conscient du défi qui se dresse devant lui, mais il sait aussi très bien que pour être le meilleur, il faut chambouler la hiérarchie et réussir à faire tomber le tenant du titre.
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