L’international sénégalais évoque les difficultés de Nancy et les offres reçues au mercato, lui qui est en fin de bail en juin 2019.
On ne peut pas dire que l’AS Nancy traverse actuellement la période la plus reluisante de son histoire. Après une campagne 2017-2018 où les Lorrains avaient souffert mille maux, avec 4 coaches qui se sont sucédés sur le banc et un maintien en Ligue 2 assuré lors de l’ultime journée, le club cher au président Rousselot entame la saison de la pire des manières possibles, avec quatre revers en quatre sorties, 8 buts encaissés et aucun inscrit.
Pas vraiment un contexte favorable à l’épanouissement personnel pour un jeune et talentueux défenseur international sénégalais. Surtout quand on est à un an de la fin de son contrat et que les offres hexagonales, étrangères et locales affluent. Nous avons justement posé la question à Modou Diagne, le conviant au passage à mentionner l’approche de Toulouse le concernant cet été.
Nancy a vécu une saison éprouvante en 2017-2018 avec pas moins de quatre coaches qui se sont succédés sur le banc lorrain et un maintien en L2 réalisé lors de l’ultime journée. Comment avez-vous vécu ça de l’intérieur ?
Modou Diagne : On vit ça difficilement. Quand on est un joueur, un professionnel, on veut être compétiteur et gagner les matches. C’est le plaisir qu’on prend dans notre métier. Mentalement, sportivement, c’est une année très difficile.
L’ASNL connaît des débuts compliqués cette saison (4 revers, 8 buts encaissés, zéro inscrit, 20eme de Ligue 2) et le club connaît aussi des bouleversements internes avec la vente. C’est dur de trouver la motivation de jouer avec tout ça ?
Non, quand on est professionnel, on le reste jusqu’au bout, malgré tout ce qui se passe à l’extérieur. Après, les évènements parasites autour de nous sont un peu liés à nos mauvais résultats. Là, on veut redresser cette dynamique et se remettre à gagner.
Oui et c’était déjà le cas l’année dernière. Je ne suis pas au courant plus que ça, c’était surtout des discussions entre les deux clubs. Ca ne s’est finalement pas fait, c’est le football.
« Il y a eu des approches. Des intérêts. Mais quand on est dans un club comme le mien, qui a beaucoup d’attentes, c’est plus compliqué de partir »
Est-ce que vous avez eu d’autres approches de la part d’autres clubs cet été ?
Oui, il y avait d’autres clubs, des clubs étrangers notamment. Après, cela ne s’est pas fait jusqu’à présent et c’est assez compliqué.
Si jamais le TFC revient à la charge pour vous cet été, quelle serait votre réaction ? Vous êtes partant ? Vous préférez rester ou ça dépend des offres ? C’est quoi votre priorité aujourd’hui ?
Vous savez, moi il me reste un an de contrat. Si je ne pars pas cet été, j’honorerai cette dernière année de contrat, c’est sûr. Mais si jamais il se passe quelque chose lors des derniers jours du mercato, on étudiera tout ça entre le club et moi et on verra si toutes les parties sont d’accord.
Vous avez été approché par des clubs de Premier League la saison dernière selon d’autres rumeurs. Vous confirmez ces approches ?
Oui, il y a eu des approches. Des intérêts. Mais quand on est dans un club comme le mien, qui a beaucoup d’attentes, c’est plus compliqué de partir.
Le club semble très exigant par rapport à votre valeur et du coup c’est difficile de vous donner un bon de sortie ?
Oui, ma valeur, entre guillemets, et par rapport aux attentes de la saison, par rapport au coach. On compte sur moi au club.
La Premier League ou même le Championship, ça vous parle ? Par rapport à votre profil, d’un point de vue physique aussi sans doute ?
L’Angleterre a toujours été un pays qui m’attire beaucoup d’un point de vue footballistique. C’est un football qui peut très bien me correspondre par rapport à mes caractéristiques. Donc en effet, ça me plairait beaucoup, oui.
D’autant que beaucoup de joueurs sénégalais sont passés là-bas et ont réussi de belles carrières…
Oui, encore aujourd’hui. Sans doute que nos morphologies conviennent bien à ce championnat, nos qualités physiques, mais aussi techniques. Et beaucoup de joueurs sénégalais l’ont prouvé.
Vous êtes en fin de contrat en juin 2019, avez-vous reçu une proposition de prolongation de la part de votre club ? Et si elle arrive, vous signez ?
Ca discute entre Nancy et moi. Ensuite, on verra bien comment ça va se passer. Mais il y a une discussion.
Au niveau international, vous n’avez pas été sélectionné par Aliou Cissé pour participer à la dernière Coupe du monde. Qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui pour évoluer régulièrement avec les Lions ?
Aujourd’hui, le Sénégal est la 24e équipe mondiale. La première ou la deuxième équipe africaine. Il y a beaucoup de joueurs qui ont beaucoup de talent. L’année dernière, quand j’étais convoqué, j’étais pratiquement le seul joueur à venir d’une équipe de deuxième division. Il y a des grands noms, des joueurs qui jouent dans des grandes équipes à mon poste ou ailleurs. Des champions. C’est déjà un exploit d’y être quand on évolue en Ligue 2 et surtout quand ça ne passe pas bien au niveau des résultats. C’est plus compliqué d’y aller. C’est une évidence.
Vous pensez qu’un transfert pourrait vous aider à revenir en sélection, en termes d’exposition et pour vous relancer dans un club de première division par exemple ?
Oui. Je suis sûr qu’aujourd’hui si je jouais dans l’élite, cela m’offrirait plus d’opportunités. Mais bon, le coach (le sélectionneur sénégalais Aliou Cissé, ndlr)me connaît et me suit toujours. Mais un club de première division me permettrait d’entrer plus facilement dans la tanière.
Vous êtes toujours en contact avec le sélectionneur du Sénégal ?
Pas directement. Il communique avec moi à travers d’autres personnes. Récemment, il m’a fait dire qu’il gardait toujours un oeil sur moi. Cela me motive, c’est clair.
Avez-vous été déçu par les sélections africaines et ce qu’elles ont montré lors de la Coupe du monde en Russie cet été ?
J’étais encore plus déçu pour mon pays. Je pense qu’on avait la possibilité d’aller un peu plus loin, de passer au moins la phase de poules. On méritait de continuer. On nous sort sur une histoire de cartons. Il y avait beaucoup de potentiel. Il y en a encore. Avec ça, on va pouvoir faire quelque chose dans les années à venir.
Le sélectionneur Aliou Cissé, c’est quelqu’un qui connaît bien son travail ? Vous pensez qu’il peut tirer le meilleur de son jeune groupe ?
Oui, clairement. C’est un coach qui a un fort caractère, qui est très exigeant. Il sait ce qu’il veut et où il veut aller. Il bâtit son équipe depuis plusieurs années, c’est un peu le même groupe. Il connait pratiquement tous les joueurs depuis le début de leurs carrières. C’est forcément un atout pour essayer de gagner quelque chose, notamment la CAN qui arrive. C’est vraiment l’objectif.
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