
C’est pour réparer cette « incongruité » que les présidents des fédérations d’Afrique subsaharienne francophone s’étaient récemment réunis à Paris en marge des internationaux de Roland Garros, pour échanger sur le projet de mise en place d’un dispositif pour développer la pratique de tennis sur terre battue dans ces pays. En fait, il s’agit, pour être précis, de construire un centre qui servirait aux fédérations concernées, mais aussi à des stages regroupant les élites de jeunes.
Cette approche inclusive a été positivement accueillie par le collectif des présidents qui comprenait dans sa délégation le président de la Confédération africaine de tennis (Cat), le Tunisien Tarak Chérif. La Fédération française de tennis (Fft), quant à elle, réaffirmait sa ferme détermination à accompagner cette belle initiative.
Dans l’entendement des initiateurs de ce projet, lorsqu’on parle la même langue, les échanges s’accroissent de 35% ; et c’est ce qu’ont compris les présidents de fédérations francophones en initiant ce projet pour élargir la panoplie des disciplines sportives aux Jeux de la Francophonie. Et pour mettre à jour un tel projet, rien de mieux que des surfaces en terre battue comme Roland Garros.
D’ailleurs,lors de son entretien avec les responsables de la Fédération sénégalaise de tennis, le vice-président de la Fédération française de tennis, Daniel Chausse, en charge de la Francophonie, il a été beaucoup question du futur centre que Dakar devrait abriter. Pour Daniel Chausse, il s’agit de regrouper la communauté du tennis francophone autour d’un projet fort qui met notamment en valeur l’Afrique subsaharienne.
« Ce projet fort consiste à créer un centre d’entraînement pour les jeunes élites francophones sur la terre d’Afrique. Ce projet fort consiste également à créer un réseau de clubs labellisés Roland Garros ; ça veut dire de clubs de terre battue, de clubs qui présentent une école de tennis de qualité et qui attire la population notamment ses couches moyennes nouvelles, qui attire la population vers le tennis.
Et enfin, c’est aussi créer dans ce centre, dans ces clubs, des moyens de mieux former à la fois sur le terrain sportif les entraîneurs, mais aussi les différents cadres dont ont besoin les clubs pour vivre normalement », a-t-il souligné. Dans ce cadre, Dakar qui doit constituer le projet pilote a déjà choisi le site de Diamniadio, et le président de la fédération, Issa Mboup, a indiqué à ce sujet que le Sénégal va pencher pour le partenariat public-privé pour son financement.
« Nous en avons déjà discuté avec le directeur de cabinet du ministre des Sports et nous attendons d’être reçus par le patron du département. En tout cas, le site de Diamniadio est un excellent lieu pour ce genre de projet et la position du Sénégal est défendable car il y avait déjà un centre de formation à Dakar », a informé le président Issa Mboup. Cependant, Daniel Chausse de préciser que le Sénégal n’est pas définitivement choisi. « On a parlé de ce projet avant même la réunion importante que nous avons eue avec les pays francophones à l’occasion des internationaux de France le 7 juin dernier, et le Sénégal a fait savoir son grand intérêt pour ce projet.
Cela dit, le Sénégal, effectivement, tient aujourd’hui la corde parce qu’il y a des raisons objectives à cela qui sont liées au transport facile de l’Europe en Afrique subsaharienne par des vols qui sont quotidiens, parce que le Sénégal a une stabilité politique qui est un élément évidemment positif. Et parce que le Sénégal a des personnalités qui ont fait savoir qu’elles aideraient ce projet qui est destiné à toutes les fédérations francophones. D’ailleurs les autorités que nous avons pu rencontrer, notamment lors de mon passage à Dakar, ont confirmé leur grand intérêt pour notre projet », a-t-il dit.
Cependant, il faut souligner que d’autres pays sont en course pour le démarrage du projet et le choix définitif devrait normalement se faire à l’occasion des internationaux de France de Roland Garros en mai 2018. « D’ici là, il faut effectivement que le Sénégal ou d’autres pays qui éventuellement seraient intéressés, peaufine son projet ; qu’on sache où ce centre sera implanté, quels seront les équipements qui le composeront, comment il sera organisé, comment il sera financé.
Il y a une part nécessairement importante du financement venant des autorités du pays, des sponsors, des entreprises européennes ou francophones qui sont implantées dans le territoire ; il doit aussi y avoir une lettre du monde du tennis (Francophonie, Fédération internationale de tennis, Confédération africaine de tennis) qui ont les moyens de pouvoir aider ».