Louis François Mendy n’est pas devenu un champion du jour au lendemain. L’athlète sénégalais a connu des débuts difficiles dans son sport favori. Loin d’être aisé, LFM a dû faire le périple pour en arriver là. Comme par exemple bosser pendant 14 heures et ne recevoir que 350 FCFA comme paye.
Qui aurait cru à la gloire de Louis François il y a encore dix ? Pas sa maman ! Et ce malgré qu’elle soit sa plus grande motivation. Faisant un tour son parcours de combattant, le sprinteur sénégalais a rappelé sa galère au moment d’embrasser l’athlétisme. « Mon histoire, quand je l’explique c’est triste, c’est triste. Parce que moi j’ai débuté en athlète en fin 2007, fin 2008 comme ça, j’ai plus maman et qui écoute bien le message que je vais lancer en fait. Quand je faisais mes débuts dans l’athlétisme, j’habitais à Grand-Yoff. Je pouvais aller à l’entraînement sans problème. Je traversais le pont tout simplement et je suis au stade. Mais j’ai commencé à rencontrer des difficultés quand je suis parti à Yeumbeul. Parce que je n’avais plus le moyen de transport pour venir. Et j’ai dit à ma mère que je vais arrêter les études. Elle me dit, non, c’est hors de question. Je lui ai dit, non, moi j’ai vu quelque chose sur l’athlète, il faut que je le fasse. L’athlétisme va me faire réussir. Ma mère ne croyait pas en ça », nous raconte Louis François à travers le grand entretien avec Wiwsport.
« J’ai bossé de 7h jusqu’à 22h et j’ai eu 350 francs CFA derrière. Il m’arrivait de marcher du stade Léopold Sédar Senghor à Yeumbeul »
Si François est encore là, il le doit en grande partie à son courage et sa persévérance. Au moment toutes les cartes jouaient en son abandon. « J’ai commencé à bosser et il me fallait presque 250 000 ou 300 000 FCFA pour pouvoir couvrir le transport de l’année. Et je suis parti à la boulangerie, j’ai demandé le boss et tout, il m’a expliqué comment ça se passait. Ils m’ont donné des plateaux que je devais gratter jusqu’à ce que ça soit propres et je les mettais sur la table à la fin pour que les gars mettent le pain et tout. J’ai bossé de 7h jusqu’à 22h et j’ai eu 350 francs CFA derrière. Tandis que ma mère me donnait tout le temps 500 francs pour aller au stade, mais ça ne me suffisait pas. J’ai dit à mon coach que pendant deux semaines, je ne pouvais pas venir à l’entraînement. Il faut que je puisse réunir la somme », a-t-il ajouté, replongé dans l’album de ses souvenirs.
Il ajoute tout intimement : « Mais, il faut savoir qu’avant même que je parle au boulanger, parfois il m’arrivait que je prenne le bus 59, à l’époque, qui traversaient Yeumbeul jusqu’au stade Léopold Sédar Senghor. Et je ne payais pas. Je fraudais en fait juste pour être en mesure de m’entrainer. Après, je partais au bus 219, le Dem Dikk. Là aussi je faisais la même chose si ma carte d’abonnement de 10000 était épuisée. Avec tout cela, je me disais qu’en fait, il faut que je réussisse. Dès fois, il m’arrivait de marcher du stade Léopold Sédar Senghor à Yeumbeul. Et quand j’arrivais, ma mère ne me regardait même pas… ».
Interpeller pour encourager les jeunes dans leur domaine en général, Louis François a servi son long voyage vers le succès pour inspirer la plus jeune garde. Pour lui, il ne faut jamais baisser mes bras. « D’habitude j’aime parler de cette histoire aux jeunes pour les inspirer. Il ne faut jamais lâcher. Si tu lâches quelque chose pour ta passion, là il faut s’y mettre. Parce que dans ce monde-là où nous sommes actuellement, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Il faut bosser pour soi-même et pour la famille. Fais-toi plaisir, mais bats-toi pour réussir », conclut-il tout fier de son parcours.
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