Arrivé à l’été 2023 et auteur de bonnes prestations en 2023-2024, Franck Elimane Kanouté a vu son aventure au Partizan Belgrade prendre une tournure assez inattendue en ne faisant plus partie du groupe pour cette nouvelle saison. Joint en exclusivité par Wiwsport, le représentant du joueur a tenu à clarifier le conflit avec le club serbe contre qui, il n’a pas été tendre.
Cela semblait à un bon challenge pour Franck Elimane Kanoute à l’été 2023. Après trois années en Belgique, dans le club du Cercle Bruges, entrecoupées notamment par un prêt plutôt concluant au FC Sochaux-Montbéliard lors de la saison 2022-2023 (30 matchs en Ligue 2 française), le milieu de terrain de 25 ans débarquait au Partizan Belgrade, un des clubs les plus historiques et plus passionnants du football serbe, lors du mercato estival 2023. Recruté à la demande de l’entraîneur à l’époque Igor Duljaj, le natif de Bignona n’aura pas déçu son technicien sur ses premiers matchs.
Mais si la première partie de saison restait correcte, avec seize titularisations sur ses seize premiers matchs, cela est ensuite devenu compliqué pour le joueur. Blessé, Franck Kanouté a dû rater quelques rencontres et, à son retour, il s’est retrouvé sur le banc la plupart du temps. Difficile de dire que l’absence de l’international sénégalais aux deux sélections aura eu son impact sur les résultats de fin de saison de son équipe. En tout cas, le Partizan, qui a longtemps caracolé en tête du classement de la Superliga devant l’Etoile Rouge, s’est fait devancer dans le sprint final de la saison par son grand rival, qui a remporté et le Championnat et la Coupe de Serbie, avec l’apport inestimable de Chérif Ndiaye.
Le départ de Duljaj, pas à l’avantage de Kanoute
En effet, quelques matchs avant la fin de la saison 2023-2024 et après avoir tout perdu, les dirigeants du Partizan ont décidé, le 29 avril 2024, de se séparer d’Igor Duljaj, qui était en poste depuis mars 2023. Un limogeage pas à l’avantage de Franck Kanouté, qui doit voir partir l’entraîneur qui a choisi de l’emmener, alors que le nouveau venu Aleksandar Stanojević ne semble pas compter sur lui. Interrogé par Wiwsport, le représentant du joueur Ousmane Djiba revient sur la situation de son protégé. « Le problème avec le Partizan, c’est depuis la blessure de Franck. Franck était l’un des meilleurs joueurs de l’équipe. Il jouait et enchaînait les matchs à un bon niveau. Malheureusement, il a eu une élongation à la cuisse. À son retour de blessure, il y a eu beaucoup de chamboulements dans l’équipe. Le Partizan est une équipe très compliquée, où il y a beaucoup de pression. L’entraîneur a été changé et celui qui est arrivé a montré à Franck qu’il ne faisait pas partie de ses projets. Mais le souci est que personne n’est venu lui parler, ni le directeur général, ni le directeur sportif, ni même le coach ».
Du coup de la presse serbe, l’ancien joueur de Pescara et de Cosenza a tout simplement été mis à l’écart, parce que ne figurant pas dans les plans de Stanojević et veut s’accrocher sur son contrat. Une version contraire à celle du clan du joueur, qui lache la vérité sur le divorce avec les Crno Beli. « Franck avait participé à la première partie de la préparation estivale, mais n’a pas pu être présent pour la seconde partie. Ce n’est pas vrai qu’il a été écarté de l’équipe. La vérité, c’est qu’il avait des problèmes familiaux à régler, il l’a fait savoir au directeur sportif et a donc décidé de rejoindre sa famille. Mais le vrai problème avec le Partizan se situe sur les arriérés de salaire. C’est le club qui paye son loyer et, malheureusement, depuis qu’il est arrivé, ils n’ont payé que trois mois. Ça fait huit mois que son loyer n’a pas été payé et le club lui doit aussi trois mois d’arriérés de salaire. C’est ça le gros problème, d’autant plus que Franck est un de leurs deux plus gros salaires », révèle Djiba.
« Ils se foutent de notre gueule »
Pour régler l’affaire, les dirigeants du Partizan Belgrade ont proposé une négociation pour arriver à une résiliation. Mais apparemment, leurs conditions sont inacceptables pour Kanoute et ses agents. « Quand j’ai entamé une négociation pour une rupture de contrat, le Partizan proposait de payer quatre mois pour la séparation. Ce n’est pas sérieux pour un joueur qui a deux ans de contrat », estime un Djiba très ouvert à l’appareil. « Quand j’ai reçu la proposition, je me suis dit qu’ils se foutent de notre gueule, ce n’est pas comme que ça que ça va se passer. On a pris un avocat pour défendre nos intérêts. Notre proposition, c’était que le club paye le joueur un an de son salaire (sur deux), une seule fois et sans détails. S’ils acceptaient aussi de payer le joueur huit mois de salaire en plus de ses arriérés de salaire, Franck aurait signé la résiliation de contrat. Mais ils n’ont pas voulu le faire ».
À ce stade, les négociations sont en stand-by. Mais pour autant, si une réintégration de Franck Elimane Kanoute dans le groupe d’Aleksandar Stanojević semble inenvisageable, voire même impossible, le joueur et ses agents restent ouverts pour arriver à un compris. « On ne veut pas que le joueur reste des mois sans jouer, parce que ce n’est pas bon pour sa carrière, surtout pour un joueur de 25 ans, qui est pétri de talent. Le club n’a pas été respectueux. Maintenant, ils connaissent nos conditions. S’ils veulent que le processus de résiliation du contrat avance, ils savent quoi faire ». D’ailleurs, Ousmane Djiba précise que son protégé est sollicité d’un peu partout. « En réalité, Franck ne veut pas aller au bout de son contrat, sa carrière en dépend. Nous voulons trouver un terrain d’entente. On va essayer de régler cette situation au plus vite. On a eu beaucoup de propositions venant de la Turquie, de la Suisse ou encore des pays du Golfe. Mais même si le mercato a pris fin dans plusieurs Championnats, n’oubliez pas que le joueur pourrait être libre et donc de s’engager dans le club de son choix. Nous ne sommes pas pressés ». Qu’en est-il du Partizan Belgrade, en revanche ?
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