Après avoir passé de bons moments avec Toyota Antelopes, Sokhna Fatou Dia Sylla a choisi de changer de club pour la saison prochaine. L’aile forte sénégalaise a signé un contrat d’un an avec Denso Iris, un autre pensionnaire de Women Legue Japon. Elle a accordé une entrevue à Wiwsport. Lors de son entretien, elle a partagé ses débuts professionnels, son transfert et son rêve de disputer le tournoi de pré-qualification de la Coupe du monde féminine 2026 avec le Sénégal.
– Entretien
Serait-il possible de revenir sur le commencement de votre carrière de basketteuse ?
Ma carrière a commencé à l’âge de 7 ans, au BAC (Basketball Academy Centre) situé à Saint-Louis. C’est dans un centre de basket dirigé par Moustapha Sall que j’ai fait mes débuts avec les coachs Pa Modou et Ngala.
Quelle a été votre première expérience professionnelle à l’étranger et quel a été votre premier club ?
Avant d’intégrer Toyota Antelopes, j’ai fréquenté le high school ici au Japon pendant trois ans, puis j’ai étudié à l’université pendant quatre ans. Mon lycée aussi, c’était génial car nous avions un rôle important au Japon. De plus, à mon université, on ne sortait pas sur les trois premiers de la Ligue du Japon. Ensuite, j’ai intégré Toyota Antelopes. L’équipe qui souhaite te recruter te fait appel avant la fin de la saison professionnelle pour te faire jouer. Quant à moi, j’ai eu la privilège d’être recrutée par Toyota. À cet endroit, j’ai découvert un entraîneur étranger. C’était la première fois qu’on faisait jouer quelqu’un de la draft. Il y a eu quart de finale, demi-finale et finale. C’était la première fois qu’une joueuse ayant participé à la finale était draftée. L’entraîneur m’a donné l’occasion de jouer et c’était génial pour moi. C’est ce que j’ai vécu à l’époque : c’était le coach Lucas qui dirigeait l’équipe, l’ancien entraîneur de l’équipe nationale d’Espagne.
Quel est votre point de vue sur le niveau du championnat féminin japonais ?
En ce qui concerne le niveau du championnat japonais auparavant, je ne le connaissais pas car nous n’avions pas le temps de regarder les matchs. Après la descente, nous nous entraînions et nous faisons la cuisine, et je ne suivais pas mon équipe, qui était en plus une équipe solide. C’était également compliqué, du lundi au dimanche. Ce n’est que le lundi que nous recevons nos vacances, et les lundis, le coach nous sollicitait pour venir faire le « work out ». Personnellement, je ne partais car cela était compliqué pour moi. À présent, le niveau est élevé car le Japon participe aux Jeux Olympiques. Lors de la Coupe du monde féminine, elles ont atteint la finale, c’est bien ici.
Quelles sont vos impressions sur la saison passée avec votre ancien club Toyota Antelopes maintenant ?
Avec Toyota, nous sommes pas parvenues à obtenir les résultats escomptés, c’est pourquoi je suis toujours perturbée par ces performances moindres, je ne peux pas réellement comprendre. Cependant, nous avons joué selon nos attentes, nous avons été les leaders tout au long de la saison jusqu’au dernier instant : tout a évolué. Je peux affirmer que nous avons terminé à la quatrième place, ce qui est plutôt positif. J’ai remporté deux trophées avec Toyota. Le premier trophée a été obtenu lors de mon début, tandis que le deuxième a été attribué lors de ma deuxième année et j’ai également été élue 5e meilleure joueuse, c’était génial.
Pour quelle raison avez-vous décidé de quitter Toyota Antelopes pour Denso Iris ?
L’objectif de mon départ de Toyota était de gagner de l’expérience, car à Toyota Antelopes, il y avait de grandes joueuses pendant ma première et deuxième année, ce qui explique pourquoi j’ai décidé de rejoindre Toyota. L’équipe nationale japonaise comptait quatre à cinq joueuses qui jouaient un rôle important au sein de l’équipe. Elles ont ensuite quitté le club. De mon côté, je suis à la recherche d’expérience, car j’en ai besoin. C’est pourquoi j’ai choisi de rejoindre Denso, afin de mieux mettre en valeur mon talent et d’acquérir de nombreuses connaissances de certaines joueuses. À Denso, six joueuses évoluent en équipe nationale du Japon.
Pour quelles raisons avez-vous décidé de continuer votre carrière au Japon ?
J’ai choisi de continuer ma carrière au Japon car c’est là que j’ai passé mon enfance, car j’ai quitté le pays à l’âge de 15 ans. J’ai des amies ici et nous sommes maintenant une famille. Il serait difficile de quitter le Japon pour aller dans un autre pays, mais cela pourrait être envisageable dans les années à venir. Personne ne sait en plus pour proche du Sénégal, car le Japon est éloigné.
Comment est-ce que vous avez vécu votre première sélection en équipe du Sénégal ?
Ma première sélection en équipe nationale du Sénégal était formidable, mais cela a également été un défi car j’ai passé sept ans sans être appelée en équipe nationale, car je suis issue directement de la petite catégorie U16 et U18 avec coach Idy et coach Birame Gueye. J’étais satisfaite de ma sélection avec l’équipe nationale A du Sénégal. J’ai été appelée en premier par le coach Tapha Gaye en équipe nationale du Sénégal. Je l’ai vraiment apprécié, car c’était un fardeau, c’était ardu et divertissant (rire).
Prévoyez-vous d’être choisie lors du prochain rassemblement des Lionnes pour les pré-qualifications du mondial féminin 2026 ?
Je l’espère, c’est mon désir. Je n’ai que ma patrie, je n’ai que le Sénégal. Peu importe, je reviendrai dans ce pays. Si jamais on me choisit, je ferai tout mon possible, InshaAllah, pour que le basket-ball sénégalais progresse. Je désire vraiment prendre part au tournoi de pré-qualification avec le Sénégal.
Quelle interprétation faites-vous de cette non-qualification du Sénégal aux Jeux Olympiques ?
Ce qui me fait le plus souffrir, c’est une compétition qui se déroule tous les quatre ans. Il était possible de se qualifier aux Jeux Olympiques et nous avions la possibilité de le faire : nous avons affronté des équipes solides, bien sûr, j’ai participé, mais c’est Dieu qui a pris la décision. Malgré notre capacité à se qualifier, cela nous a toutes blessées car tout le monde souhaitait obtenir cette qualification. C’est la volonté divine, nous allons reprendre nos activités et attendre les autres joutes.
Pour quelle raison avez-vous décidé de vous lancer dans la pratique du basket-ball ?
Ma grande sœur a été l’inspiratrice de ma passion pour cette discipline : dans notre famille, tout le monde était passionné par le basket-ball. Coach Tapha Sall : Lorsque je me consacrais à l’athlétisme, il m’appelait pour me demander de les combiner, mais je refusait. Un jour, j’ai accompagné ma grand-sœur dans une aventure amusante (rire). C’était à Santhiaba, et une fois sur place, j’ai pris la balle et j’ai effectué quelques exercices. Étant donné que j’étais plus proche du Basketball Academy Centre, je me rendais là-bas pour les séances d’entraînement. Ensuite, coach Tapha m’a engagé, il me donnait des cours individuels. Plus tard, j’ai commencé à être appelé en équipe nationale de petite catégorie. Très agréable, mais c’est grâce à ma sœur aînée et coach Tapha Sall qui m’a donné l’opportunité d’adopter cette discipline.
Quels sont vos aspirations individuelles pour l’avenir ?
Je vise principalement à améliorer la promotion de mon basket-ball et à participer à la WNBA. Je souhaite également contribuer à la réalisation des objectifs de mon nouveau club et à atteindre mon propre niveau. Je souhaite également remporter l’Afrobasket avec l’équipe nationale du Sénégal et participer aux grands championnats, et je suis convaincue que nous l’atteindrons.
Quelle personne vous suscite de l’inspiration ?
C’est Aya Traoré qui est ma source d’inspiration. Elle n’était pas connue de moi, c’est lors des deux derniers rassemblements que j’ai fait sa connaissance. Je l’apprécie vraiment, mais il y a d’autres personnes : je n’ai pas suivi leur basketball, mais je les ai écoutées, telles que Mborika Fall et Khady Diop qui font partie du staff. J’ai eu l’occasion de les rencontrer dans l’équipe nationale. Elles m’ont prodigué des recommandations.
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