En partance pour les Jeux Africains de 2024, la sélection des moins de 20 ans représentant le football masculin sénégalais au Ghana se regroupe au mythique centre Jules François Bocandé de Toubab Dialao pour peaufiner sa préparation en vue de cette compétition, perçue comme une étape importante pour les prochaines échéances. À cette occasion, l’équipe de Wiwsport s’est rendue à la Tanière des Lionceaux, où ils se regroupent depuis plus de trois semaines pour les derniers réglages avant le départ vers Accra.
Au menu du jour, la séance d’entraînement le matin, suivie à 17 heures d’un match amical contre l’équipe de la Ligue 1, Sonacos, dans le cadre d’une semaine de charge avant la toute dernière semaine, où l’objectif sera de décharger. Actuellement, Serigne Saliou Dia et son staff ont opté pour un match amical contre les Huiliers de Diourbel, un choix qui n’est pas anodin. « La Sonacos présente une organisation défensive bien en place, nous permettant ainsi de travailler notre organisation offensive. Nous évaluons notre efficacité face à un bloc compact et bas. Les joueurs ont trouvé des solutions malgré le manque de buts. C’est un choix stratégique pour nous », a expliqué le coach adjoint, Souleymane Diallo, qui a pratiquement vécu le match debout. Se tenant fréquemment au bord du terrain pour prodiguer des directives aux joueurs sénégalais.
« Je garde de bons souvenirs des Jeux Africains, car on l’a remporté en 2015 »
Au coup de sifflet final de cette rencontre, à laquelle ont participé les 22 lionceaux, chacun ayant disputé 45 minutes de jeu, aucun but n’a été marqué, conduisant ainsi à un match nul et vierge, malgré une nette domination des lionceaux qui ont plus ou moins contrôlé la partie. « La satisfaction à cette étape peut ne pas être totale, mais les signaux nous laissent croire que nous sommes dans la bonne voie », a lâché Souleymane Diallo à la fin de cette partie plaisante.
Pour faire face au départ de plusieurs internationaux U20 ayant participé à la CAN et à la Coupe du Monde de cette catégorie en 2023, le staff sénégalais a misé sur la jeunesse tout en privilégiant la continuité, avec l’arrivée de plus de 7 internationaux des moins de 17 ans qui ont été surclassés en sélection junior, accompagnés d’autres joueurs issus du championnat sénégalais. Un programme prometteur à suivre. « C’est une politique très, très efficace. Les garçons comprennent notre philosophie de la gestion du jeu. Ce mixage, pour nous, doit être un excellent raccourci. Parce qu’il y a des choses, certes, sur lesquelles on ne va pas revenir. Ces éléments-là, soit ici, on revient sur ces choses-là. On ne va pas y consacrer plus de temps parce que dans le groupe, il y a des garçons qui connaissent déjà notre méthodologie de travail, et pour moi, c’est une excellente chose. Cela ne représente pas une charge de travail additionnelle », rassure Diallo.
Porté à la tête de cette sélection juste quelques jours auparavant, Serigne Saliou Dia va, pour la deuxième fois de sa carrière d’entraîneur, conduire une équipe sénégalaise aux Jeux Africains. Sa première expérience était marquée par des souvenirs mémorables, puisqu’en 2015, il avait réussi à hisser la sélection locale des moins de 23 ans au sommet en remportant la médaille d’or. « Je garde de bons souvenirs des Jeux Africains, car on l’a remporté en 2015 », se rappelle le technicien. « Mais cette fois ci c’est les U20 donc ça sera une autre compétition, on aura l’occasion d’inscrire notre nom sur le palmarès des Jeux Africains, on va aller avec modestie et humilité car le football passe très vite », ajoute le sélectionneur.
« Quoi qu’il en soit, nous irons là-bas avec l’intention d’acquérir une précieuse expérience et de continuer à mettre en place notre projet »
Toutefois, le Sénégal devra d’abord franchir l’obstacle des phases de groupe où il a le malheur de figurer dans la poule de la mort composée de cinq grandes nations. À ce sujet, Serigne Saliou Dia remarque : « C’est une poule difficile déjà composée de cinq équipes, tandis que l’autre poule en compte quatre. Nous aurons le premier match contre le Sud-Soudan, suivi du Nigeria, de l’Ouganda, puis de la Tunisie. Même avec l’ordre établi, chaque rencontre représente son lot de défis. Ce sont des équipes qui ont démontré leur valeur lors de la dernière Coupe d’Afrique, affichant une qualité indéniable ».
Surtout que le Sénégal conduira un groupe de jeunes, vraiment très jeunes en comparaison aux autres équipes qui vont jouer la carte du moment, avec des sélections de joueurs nés entre 2003 et 2004. « Notre tâche est d’autant plus ardue que nos adversaires ont sélectionné des joueurs nés en 2004 et 2003, tandis que nous avons fait le choix de nous projeter vers l’avenir en nous concentrant sur les compétitions à venir, imposant ainsi la limite d’âge aux joueurs nés après 2005. Cela explique que notre groupe compte principalement des natifs de 2005, nous permettant de nous préparer pour les échéances futures. Quoi qu’il en soit, nous irons là-bas avec l’intention d’acquérir une précieuse expérience et de continuer à mettre en place notre projet. Cette compétition sert de prétexte pour tracer notre voie en vue des prochaines échéances à venir ».
Un autre défi majeur se profile pour Serigne Saliou Dia et son staff avec l’absence d’Amara Diouf, perçu comme l’un des piliers de la sélection. Cependant, l’ancien entraîneur de Guédiawaye insiste sur le fait que l’équipe ne dépend pas d’un seul joueur, mais vise à construire un collectif solide capable de relever les défis à venir. Les règles en vigueur, Amara étant né en 2008, l’empêchent de participer à cette compétition. « Nous ne sommes pas dépendants d’Amara en tant que groupe. Notre objectif est de construire un collectif, avec ou sans lui. Il ne pourra pas participer en raison des règles en vigueur, étant né en 2008. Concernant le futur adversaire, l’équipe recherche des informations dans ses banques de données, mais rien d’officiel n’a encore émergé », a expliqué Souleymane Diallo.
Si le pensionnaire de Génération Foot ne participera pas à cette compétition, Serigne Saliou Dia pourrait compter sur les vainqueurs de la CAN des moins de 20 ans, à l’image d’Ibrahima Diallo, de Serigne Fallou Diouf, Yaya Diémé, entre autres. Justement, l’ailier de Diambars, qui semble en forme et prêt à relever de nouveaux défis, est très heureux d’être surclassé avec les sélections des moins de 20 ans. « C’est un honneur de faire partie de cette sélection. Cela prouve que le coach nous fait confiance, et c’est une opportunité pour nous de progresser », se réjouit le joueur de Diambars. C’est également le même sentiment partagé par Serigne Fallou Diouf : « On ne peut qu’être fiers et heureux de figurer dans cette sélection. On va travailler davantage pour y rester et continuer notre marge de progression », estime le défenseur sénégalais. Concernant cette compétition, les Lionceaux sont animés d’ambitions d’aller décrocher l’or. « On est prêt et super motivé, on sera au Ghana pour mettre en place ce qu’on a travaillé jusqu’ici et aller le plus loin possible », ajoute Yaya Diémé.
« Nous ne sommes pas dépendants d’Amara en tant que groupe. Notre objectif est de construire un collectif, avec ou sans lui »
Pour l’objectif dans cette compétition, Serigne Saliou Dia voit ce tournoi comme une opportunité de se préparer pour la suite. « On va aller défendre crânement nos chances, pour mettre en place cette équipe, prendre les matchs un par un. Cela nous permettra de préparer les échéances à venir, comme les qualifications de la CAN ou encore de la Coupe du Monde au mois de septembre », déclare Dia. Son adjoint s’inscrit dans la même dynamique. « C’est la suite de notre préparation. Donc, encore une fois, les Africains nous servent de préparation. En préparation pour les éliminatoires de la CAN, où il faudra au Sénégal d’être détenteur du trophée. Donc, il faut une bonne préparation et, pour moi, le tournoi africain est un excellent prétexte pour nous préparer à la compétition qui va venir incessamment, probablement vers le mois de septembre », déclare Souleymane Diallo. En tout état de cause, le programme de préparation est minutieusement planifié, avec 11 jours restants avant le début de la compétition.
Malgré l’absence de certains joueurs clés et le départ de plusieurs internationaux, le staff, dirigé par Serigne Saliou Dia, est confiant dans sa capacité à construire un collectif solide et compétitif. De leur côté, les Lionceaux sont animés par l’esprit de conquête et aspirent à décrocher l’or, tout en utilisant cette compétition comme un précieux terrain de préparation pour les échéances à venir, notamment les qualifications de la CAN et de la Coupe du Monde.
wiwsport.com