En dehors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) tous les deux ans qui attire un grand nombre de téléspectateurs, le football africain n’arrive toujours pas à séduire les amateurs internationaux du ballon rond.
Son meilleur atout : ses talents
Pourtant, l’Afrique a fait naître certains des meilleurs footballeurs qui foulent les pelouses de la planète aujourd’hui. Après la victoire de Liverpool en Ligue des Champions en 2019, le duo formé par l’Egyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané a ébloui les fans. Une paire africaine a également soulevé Arsenal après une saison difficile en Premier League pour faire gagner aux Gunners le trophée de la FA Cup en août dernier puis le Community Shield en début de saison : ce sont le milieu de terrain ivoirien Nicolas Pepe et surtout le très prolifique avant-centre gabonais Pierre-Emerick Aubameyang. De nombreux talents africains se sont également imposés comme des pièces maîtresses de leurs clubs respectifs, à l’image de Kalidou Koulibaly (Sénégal) patron de la défense du Napoli, Riyad Mahrez (Algérie) idole des Citizens, ou d’Achraf Hakimi (Maroc) récemment arraché à prix d’or sur le marché des transferts par l’Inter Milan.
Dès que ses stars rayonnent à l’international, l’Afrique en profite. En effet, la victoire de la sélection algérienne face au Sénégal (1-0) à l’occasion de la dernière finale de la CAN en juillet 2019 avait été suivie par 1,6 millions de téléspectateurs en France. L’édition égyptienne a également été un tournant pour la compétition, étant la première année où ses audiences ont dépassé celles de la Copa America, selon les chiffres de la commission média de la CAF.
En revanche, les championnats nationaux n’attirent toujours pas assez l’intérêt des fans internationaux. Les ligues africaines devraient là aussi se servir de leurs joueurs de talent pour susciter l’intérêt des spectateurs étrangers. Wilfred Ndidi, Andre Onana et Sadio Mané ont débuté dans des académies locales avant d’être rapidement repérés par des centres de formation européens, et Mohamed Salah a évolué au El Mokawloon SC dans l’Egyptian Premier League pendant deux ans. Les championnats africains sont donc l’occasion de voir éclore de futures stars, et c’est ainsi qu’ils devraient être mis en avant.
À la recherche de plus d’exposition
Faire la promotion du continent via ses talents est un bon début, mais le football africain doit passer à l’étape suivante pour faire parler de lui. Ici, les sponsors sont un atout clé. À titre d’exemple, la Ligue 1 a compris ce besoin d’internationalisation en mettant fin à son partenariat avec Conforama, une marque trop locale, pour se tourner vers un nom plus mondialement connu, celui de UberEats. Les championnats africains peuvent s’en inspirer pour faire parler d’eux via plusieurs plateformes et secteurs en vogue. Les jeux vidéo en ligne, l’eSport et le divertissement en ligne en général ne cessent d’exploser. De même, un peu comme la Ligue 1, la Ligue des Champions de la CAF pourrait essayer de se renouveler et de se moderniser lorsque son contrat de sponsoring avec Total prendra fin en 2024.
Pour gagner en visibilité, le football africain devrait donc continuer à compter sur ses talents qui explosent sur la scène internationale, tout en se réinventant afin de mieux s’exporter aux yeux du monde et toucher un public plus large.
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