Le basket africain ayant vécu une formidable décennie, l’équipe éditoriale de FIBA Afrique a décidé d’établir une liste des dix joueurs qui se sont le plus illustrés durant cette période.
L’ordre n’a aucune importance. La présence de ces joueurs est le fruit de leur impact dans les compétitions FIBA entre 2010 et 2020, tant en club qu’en équipe nationale. Ils étaient 55 basketteurs africains à pouvoir prétendre à une place dans cette liste, donc nul besoin de préciser que les choix ont été délicats. Pour des raisons éditoriales, nous avons divisé cet article en deux parties. La seconde sera publiée dans les jours à venir.
Souleyman Diabate, 32 ans, Côte d’Ivoire
Probablement le meilleur distributeur du continent africain, celui qui est plus connu sous le surnom de ‘Solo’ incarne le visage des ‘Éléphants’ depuis plusieurs années. Leader naturel sur le terrain, Diabate n’a manqué aucun tournoi majeur avec la Côte d’Ivoire et il est le genre de joueurs que toute équipe adorerait avoir à disposition.
Sa technique ballon en mains, sa vitesse de pénétration et son efficacité aux tirs ont été déterminantes dans les bons résultats de son pays, qui a terminé la décennie cinquième au classement continental.
Carlos Morais, 34 ans, Angola
Peut-on vraiment parler du basket angolais de ces dernières années sans mentionner Morais ? Non ! MVP du FIBA AfroBasket 2013, cet arrière-shooteur de 1.92m a joué un rôle capital pour sa sélection nationale au cours de la dernière décennie.
Son plus beau moment sous le maillot des ‘Palancas Negras’ reste probablement le quart de finale du FIBA AfroBasket 2011 contre le Cameroun, à Madagascar : faiant preuve d’un sang-froid impressionnant, il avait à cette occasion converti ses six lancers francs en prolongation, aidant son équipe à arracher une victoire étriquée (84-83).
Al Farouq Aminu, 29 ans, Nigeria
La première apparition d’Aminu avec les D’Tigers a coïncidé avec la renaissance, voire l’apogée du basket nigérian. L’ailier de 29 ans a grandement contribué au grand coup frappé par le Nigeria lors du Tournoi de Qualification Olympique FIBA 2012 au Venezuela : à cette occasion, le Nigeria est devenue la première équipe africaine à se qualifier pour les JO.
En Amérique du Sud, Aminu n’a pas seulement affiché des moyennes de 13 points et 5 rebonds par match. Il a aussi été décisif dans les triomphes contre la Grèce et la Lituanie, deux places fortes du basket européen, avant le succès historique face à la République dominicaine.
Après une décevante campagne au FIBA AfroBasket 2013, où l’effectif pourtant extrêmement bien fourni du Nigeria n’avait pas fait mieux qu’un 7e rang, Aminu est revenu deux ans plus tard pour aider son pays à gagner son tout premier titre continental grâce à une victoire convaincante (74-65) en finale contre l’Angola, alors champion en titre.
Absent aux JO de Rio 2016, Aminu était présent à la Coupe du Monde FIBA 2019 pour permettre au Nigeria de finir meilleure nation africaine et ainsi décrocher une qualification automatique pour les JO de Tokyo, désormais agendés en 2021.
Ike Diogu, 36 ans, Nigeria
Quelques jours à peine avant que le Nigeria ne se rende en Tunisie pour y écrire l’histoire en remportant son premier titre continental, Diogu s’est blessé. Forfait pour la compétition mais déterminé à soutenir son équipe, il l’a alors accompagnée pour encourager ses coéquipiers depuis la touche tout au long de cette édition 2015 du FIBA AfroBasket.
Le Nigeria s’est certes incliné en finale du FIBA AfroBasket 2017, mais Diogu a été énorme à cette occasion, comme le confirme le trophée de MVP qu’il a pu ramener chez lui à la fin du tournoi. Crucial au TQO de 2012, l’ancien joueur des Los Angeles Clippers a en effet tourné avec des moyennes de 17 points et 11 rebonds par match.
Salah Mejri, 34 ans, Tunisie
Qui aurait pensé qu’un jeune homme de la petite ville de Jendouba allait devenir le héros de tout un pays ? Mejri a commencé le basket assez tard, mais lorsque l’ancien coach national Adel Tlatli l’a découvert, il a tout de suite été impressionné par son éthique de travail et sa détermination à réussir dans le basket.
Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que l’intérieur de 2.18m devienne une star continentale, propulsant la Tunisie vers son tout premier titre africain au FIBA AfroBasket 2011. Un tournoi dont Mejri a d’ailleurs été nommé MVP.
Sa vie allait changer après, avec des expériences professionnelles en Europe – Antwerp Giants (Belgique), Obraidoro BC et Real Madrid (Espagne) – avant de traverser l’Atlantique pour rejoindre les Dallas Mavericks, devenant par la même occasion le premier Tunisien à jouer en NBA.
Abdelali Lahrichi, 27, Maroc
Vous n’avez jamais entendu parler de lui ? Il a été l’un des joueurs les plus réguliers de la sélection marocaine ces dernières années et il a brillé tant en club qu’en équipe nationale. En à peine sept ans, Lahrichi a véritablement transformé son jeu.
Joueur de 20 ans très peu utilisé lors de l’obtention de la 8e place du FIBA AfroBasket 2013 à Abidjan (Côte d’Ivoire), il est aujourd’hui l’un des leaders du Maroc, tout comme Abdelhakim Zouita, Abderrahim Najah et Soufiane Kourdou. Lahrichi a joué un rôle prépondérant pour son pays.
En l’absence du chef de file Zouita à Dakar et Tunis (les deux villes hôtes du FIBA AfroBasket 2017), et alors que peu de gens croyaient en les chances de cette équipe du Maroc, le distributeur de 1.92m s’est illustré en guidant sa nation vers la 4e place du tournoi continental, soit le meilleur résultat du Maroc depuis 1980 et la médaille de bronze décrochée alors en tant qu’hôte de la compétition.
Chamberlain Oguchi, 34, Nigeria
L’une des plus belles histoires du FIBA AfroBasket 2015 a été la performance d’ensemble d’Oguchi pour porter le Nigeria vers la gloire.
Peut-être motivé par le souvenir de la décision de dernière minute l’ayant privé de FIBA AfroBasket 2013, Oguchi est arrivé en Tunisie prêt à prendre sa revanche. Le Nigeria peut lui tirer un grand coup de chapeau pour ses formidables prestations lors de la conquête de son tout premier titre continental.
Et même si l’arrière-shooteur de 1.96m a terminé meilleur marqueur (19 points) de la finale contre l’Angola, c’est la demi-finale contre le Sénégal qui a le plus marqué les esprits, un match au cours duquel il a montré toute sa détermination à écrire l’histoire pour son pays.
Franchement, qui ose tirer 13 fois à trois points et transformer 8 de ces essais dans un match aussi capital ? Oguchi, oui. Il était simplement inarrêtable.
Oguchi avait déjà brillé auparavant avec le maillot des D’Tigers, par exemple avec ses 35 points contre la France aux JO de Londres 2012 et son 7-sur-12 à trois points dans la défaite contre l’Espagne (96-87) aux JO de Rio. Les performances d’Oguchi au FIBA AfroBasket 2015 ont tout simplement été époustouflantes, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être désigné MVP du tournoi.
Gorgui Dieng, 30, Sénégal
L’implication de Dieng en équipe nationale au cours des dix dernières années a été spéciale. Il a vraiment tout entrepris pour aider le Sénégal à avoir du succès non seulement au niveau continental, mais aussi mondial.
Depuis qu’il a fait ses débuts en sélection senior dans le cadre de la Coupe du Monde 2014, après trois ans passés à la Louisville University, cet ailier de 2.09m évoluant aux Memphis Grizzlies est devenu le joueur sénégalais le plus influent.
Même si le Sénégal s’est incliné contre la Tunisie dans la petite finale du FIBA AfroBasket 2015, c’est Dieng qui a été le plus en vue ce jour-là en finissant meilleur marqueur (23 points) et rebondeur (15 rebonds) de la rencontre.
Il est revenu deux ans plus tard pour aider son pays à prendre le 3e rang, pour la 2e fois depuis 2013. À cette occasion, il a intégré le « 5 majeur » du tournoi continental pour la seconde fois consécutive.
Makram Ben Romdhane, 31, Tunisie
Alors que Salah Mejri a été le leader incontesté de la sélection tunisienne durant les dix dernières années, son impact n’aurait jamais pas été important sans les contributions de Ben Romdhane.
Tout a commencé avec la Coupe du Monde FIBA 2010 en Turquie lorsque, âgé de 21 ans et plus jeune joueur de sa sélection, cet ailier-fort de 2.05m (6ft 9in) a brillé par son talent offensif en finissant meilleur marqueur de la Tunisie avec une moyenne de 12 points par match.
Un an plus tard, Ben Romdhane n’a pas seulement joué un rôle prépondérant dans l’obtention du tout premier titre continental de son pays à Antananarivo (Madagascar), il a également trouvé une place dans le « 5 majeur » du tournoi. En 2011 toujours, il a aidé son club de l’Étoile Sportive du Sahel à remporter – à domicile – sa toute première FIBA Africa Champions Cup en se défaisant en finale de l’équipe angolaise du Primeiro D’Agosto, la plus titrée d’Afrique. En reconnaissance de ses remarquables performances, le joueur alors âgé de 22 ans a reçu le titre de MVP de la compétition.
Fréquemment présent sous le maillot national, Ben Romdhane a eu en 2017 la joie de triompher une seconde fois au FIBA AfroBasket, avec une sélection dans le « 5 majeur » pour couronner le tout.
Eduardo Mingas, 41, Angola
Petit intérieur avec un cœur de guerrier : voilà qui résume bien Mingas ces dix dernières années. Le joueur de 1.99m, quatre fois vainqueur du FIBA AfroBasket, a été le témoin de la gloire de l’Angola, mais aussi de son déclin.
Nommé MVP de la FIBA Africa Champions Cup 2014 après avoir aidé le Recreativo do Libolo à gagner son premier titre continental, Mingas – qui a participé à cinq Coupes du Monde FIBA – a été capital pour les Angolais.
source: FIBA