Ce soir à 21 heures, c’est toute l’Afrique qui va vibrer au rythme du football. Et Le Caire s’apprête à accueillir une somptueuse finale entre le Sénégal et l’Algérie. France Football vous présente les cinq clés du match.
Mahrez-Mané : à qui la vedette ?
Évidemment, c’est le duel tant attendu de cette finale de Coupe d’Afrique. Avec Mohamed Salah et son élimination précoce dès les huitièmes de finale avec l’Egypte, ils sont les têtes d’affiches de la compétition. L’un à City, l’autre à Liverpool, ils ont déjà bataillé jusqu’à la dernière journée pour le titre de champion d’une saison de Premier League historique. Si l’ailier algérien a été sous-utilisé par Guardiola. Sadio Mané, lui, sort de la plus grande saison de sa carrière. Ce vendredi soir, ils porteront sur eux tous les espoirs et toute la pression de leur pays respectif. Le Red devra permettre aux Lions de la Teranga de soulever la première CAN de leur histoire, alors que Riyad Mahrez voudra tenter de réitérer sa performance des demi-finales pour espérer écrire sa propre ligne à l’histoire d’une nation algérienne qui n’attend que la victoire pour exploser… Avec, au bout, pour les deux, un statut d’icône et de héros.
Bounedjah-Niang : à qui la décision ?
Dans une finale de CAN où les deux blocs pourraient se livrer à une longue phase d’observation, les attaquants de pointe devront tenter de se démarquer afin de faire la différence. Si Baghdad Bounedjah avait réalisé une phase de poules de très haute volée grâce notamment à sa rage de vaincre et son activité incessante sur le devant de l’attaque, il s’est peu à peu effacé par la suite. Pire que ça, il a failli coûter la qualification à l’Algérie en quarts de finale sur son penalty manqué en tout début de deuxième période. Et en demi-finales contre le Nigeria, son manque de finition aurait pu coûter cher. Côté Sénégalais, M’Baye Niang n’est jamais vraiment rentré dans sa CAN. Après une très belle deuxième partie de saison avec Rennes, il semble à nouveau en manque de confiance, se crée peu d’occasions et fait preuve d’une grande inefficacité face au but. Mais peu importe, dans un match fermé où chaque erreur défensive sera si décisive, les deux pointes pourraient être les joueurs-clés de leur équipe.
Belaïli-Gassama ou Wagué : l’autre clé ?
Sans aucun doute le plus régulier et le meilleur algérien depuis le début de la compétition, Youcef Belaïli aura encore l’occasion de faire des étincelles. En plus de faire la différence par ses qualités de dribbles, de percussion et de vitesse, il impressionne par sa forme physique, preuve de son coffre hors norme. Son adversaire du soir aura intérêt à être en jambes. Et c’est bien la problématique chez les Lions de la Teranga. Qui de Lamine Gassama ou de Moussa Wagué prendra place sur le pré ? Contraint de sortir à la 110e minute de la demi-finale contre la Tunisie, le premier a manqué l’entrainement de mercredi avec les siens. Il est incertain pour la rencontre. L’occasion peut-être pour Wagué de se rattraper de son match compliqué face à l’ancien Angevin lors de la première confrontation et la défaite (1-0) contre l’Algérie, à l’occasion du deuxième match de poules. Belaïli lui avait fait vivre un enfer. Wagué, 20 ans, devra faire preuve de la plus grande attention, au risque de vivre une soirée cauchemardesque. Et de décider du sort de cette finale.
Aliou Cissé-Djamel Belmadi : de Champigny-sur-Marne au Caire, destins croisés
C’est une belle histoire. Qualifiés pour la première finale de CAN de leur histoire en tant qu’entraîneur, ils ont tous les deux grandi à quelques kilomètres l’un de l’autre à Champigny-sur-Marne (94). Et du Val-de-Marne à cette finale au Caire, ils auront parcouru un sacré bout de chemin. Et s’ils ont pour le moment un formidable destin commun, cette finale pourrait tout changer. L’un deviendra un héros national, l’autre devra vivre avec une étiquette de perdant collée à la peau. Avec des décisions ou, au contraire, un manque de décision qui pourraient faire basculer cette finale. Qui du Sénégalais Aliou Cissé, qui voudra prendre sa revanche après son penalty raté lors de la finale perdue en 2002, ou de Djamel Belmadi, désireux de gagner en dehors du Qatar, trouvera la recette magique capable de mener son équipe à la victoire ?
Gomis-M’Bolhi : attention aux mains qui tremblent
On le sait, dans une finale, les gardiens de but ont toujours un rôle décisif. Depuis le début de la compétition, les deux portiers sont les derniers remparts de deux défenses extrêmement solides. Le Sénégal d’Alfred Gomis, qui a remplacé Edouard Mendy en cours de compétition, a encaissé un seul but de tout le tournoi et c’était contre… l’Algérie. De plus, le gardien de la SPAL avait su se montrer décisif en demi-finale, en repoussant le penalty du Tunisien Ferjani Sassi. Raïs M’Bolhi lui, a maîtrisé une phase de poules pendant laquelle il n’a pas eu grand-chose à faire. Il a enchaîné les clean-sheets. En quarts et en demies, Il est allé à deux reprises chercher le ballon dans ses filets, mais il réalise dans l’ensemble une belle Coupe d’Afrique. La moindre erreur commise pourrait être dramatique. Manquer le rendez-vous d’une finale pour un gardien, il n’y a rien de pire pour qu’une carrière tourne au vinaigre…
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