Mais dans l’immédiat, l’ancien président de l’UEFA est plus que jamais déterminé à faire la lumière sur ce qu’il considère comme un «complot pour l’empêcher de devenir président de la FIFA». Outre une plainte pour association de malfaiteurs contre X en vue de commettre un délit de dénonciation calomnieuse déposée en France, et une devant la Cour des droits de l’homme à Strasbourg, deux sont ouvertes en Suisse: à Zurich contre Andreas Bantel, ancien porte-parole de la commission d’éthique et une autre auprès de l’Autorité de surveillance du Ministère publique de la Confédération qui vise André Marty, le porte-parole du MPC.
«Je veux être blanchi»
«J’attaque tous ceux qui sont à l’origine d’un complot pour que je ne sois pas président de la FIFA et qui ont utilisé le mensonge et la calomnie,» a lancé le Français. Quant à savoir qui est à l’origine du complot, il répond: «J’ai des idées, mais je n’ai pas de preuves précises. C’est pour cela que j’ai déposé une plainte contre X. Parce que je veux savoir. (…) Il a suffi de cinq secondes pour m’accuser, mais pour faire la vérité, il faut des années. Mon combat n’est pas contre ma suspension. Et le 10 octobre, quand elle sera terminée, je ne serai pas plus heureux qu’aujourd’hui. Ce que je veux, c’est être blanchi.»
La réapparition médiatique de Michel Platini, la première depuis 2015, intervient deux jours avant le Congrès de la FIFA, qui se réunira à Paris mercredi pour réélire Gianni Infantino à sa présidence. En 2015, lorsque Michel Platini avait dû renoncer à briguer la succession de Sepp Blatter parce que suspendu, Gianni Infantino, alors secrétaire général de l’UEFA et bras-droit du Français, s’était lancé dans la course jusqu’à être élu en février 2016.
«Il aurait été parfait comme secrétaire général»
A propos de cette transmission de témoin, Michel Platini avoue aujourd’hui «avoir été surpris» quand Gianni Infantino était venu dans son bureau de Nyon avec l’Espagnol Angel Maria Villar pour lui annoncer qu’il se lancerait avec le soutien de l’UEFA. «J’étais surpris parce qu’il n’a aucune légitimité et n’est pas crédible en tant que président. Pourquoi? Je suis sûr que c’est un très bon juriste et un très bon secrétaire général. Mais comment quelqu’un qui a critiqué, qui a vomi durant 10 ans, tous les jours, la FIFA, peut-il se présenter à sa présidence? Comment quelqu’un qui n’aime pas le football féminin, comme il l’affirmait, peut-il en faire aujourd’hui la promotion? Pour moi, il n’est pas crédible comme président, mais comme secrétaire général, il aurait été parfait.»
Avant d’ajouter: «D’ailleurs, j’ai toujours milité pour que dans cette élection de 2016, il y ait une association Sheikh Salman du Bahreïn au poste de président de la FIFA, avec Gianni Infantino comme secrétaire général. J’ai essayé de lui dire.» Quant à savoir si son ancien secrétaire général aurait pu «comploter» contre lui, Michel Platini ne veut pas le penser: «Je n’imagine pas que Gianni Infantino ait pu faire quelque chose de négatif contre moi. Simplement parce qu’il m’avait aidé à recevoir beaucoup de lettres de soutien d’associations nationales pour ma candidature. J’en avais 150. Je pensais qu’il visait plutôt, à l’époque, la présidence de l’UEFA.»
source: L’Equipe