Boy Kairé a organisé son jubilé le weekend dernier au stadium Iba Mar Diop pour officialiser sa retraite. L’ancien président de l’Association des lutteurs en activité met ainsi définitivement un terme à sa carrière de près de trois décennies. C’est en 1983 que Boy Kairé a fait son entrée dans l’arène, à l’âge de 15 ans. Formé par l’entraineur de lutte Kamal Salamé à l’écurie Mermoz, il a vite gravi les échelons, avant de voler de ses propres ailes, en mettant sur pied l’écurie les « Bérets verts » dont il était jusqu’à récemment la tête de file.
Boy Kairé s’est illustré par la longévité de sa carrière de lutteur qui a duré 27 ans. Il a traversé trois générations, celle de Manga, de Yékini et de Balla Gaye 2. En termes de longévité, il a fait mieux que Yékini, Tyson et autre Bombardier qui étaient tous très jeunes quand le père de Diène Kairé entrait dans l’arène. Il a donc côtoyé certains monstres sacrés de la lutte comme Manga 2, l’ancien roi des arènes, Mor Fadam, Toubabou Dior, Mbita Ndiaye, Mbaye Guèye le 1er tigre de Fass et Birahim Ndiaye.
Comme beaucoup d’athlètes, Boy Kairé a connu des hauts et des bas. Sa principale force tient essentiellement à son mental d’acier. C’est un lutteur qui ne baisse jamais les armes. Résultat, il a toujours su rebondir, après des moments difficiles. Comme ce fut le cas lors du Championnat de lutte avec frappe (Claf) de la saison 2007-2008, où le leader des « Bérets verts » a surpris son monde en prenant la tête de sa poule avec trois victoires d’affilée, se qualifiant ainsi en finale contre Modou Lô.
Même avec sa défaite face au chef de file de l’écurie Rock énergie, il venait de connaître une véritable renaissance, à la suite d’un long passage à vide qui faisait croire qu’il lui était désormais difficile de se relever. Sa belle performance au Claf lui permit de donner un coup de fouet à sa carrière et de disputer, par conséquent, plusieurs autres combats. Toutefois, la plupart de ses dernières sorties s’étaient soldées par des échecs, sans doute à cause du poids de l’âge. Il a disputé et perdu son dernier combat qui l’opposait en 2013 à Bathie Séras, le « magicien de Guinaw Rails ». Tout le contraire de Balla Bèye 2 et Manga 2 qui sont sortis par la grande porte, Boy Kairé, comme Yékini et Tyson, quitte ainsi l’arène sur une défaite. Toutefois, cela ne remet pas en cause son bon palmarès et l’image d’un grand champion qu’il laisse au monde de l’arène. En outre, il peut quitter l’arène comblé, vu que son héritage est entre de bonnes mains avec ses deux fils, Diène et Mbagnick, qui comptent poursuivre son œuvre.
D’ailleurs, le jour où Boy Kairé se faisait battre par Bathie Séras, Diène prenait le dessus sur Diégui Sirate. Tout un symbole et un passage de témoin qui laissent penser que la relève est d’ores et déjà bien assurée.
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