C’est l’honneur de toute une Nation qui est en jeu. C’ est pourquoi au Niger, le président de la République lui-même et tout le Peuple sont sortis accueillir leur médaillé d’argent. Ailleurs, on décrétera une journée chômée et payée pour fêter l’équipe de rugby. On se rappelle au moment de la guerre froide, les empoignades et autres dérives entre Ouest et Est. Le Sénégal, comme tous les pays du monde, ne peut rester à l’ écart de ce grand rendez-vous du sport.
Cette année, il y a mis la rondelette somme de 800 millions de francs Cfa. Certains pensent qu’il y avait d’autres priorités, mais reconnaissons tout de même que notre pays ne peut pas ne pas participer à pareil événement. Mais on doit quand même réfléchir sur comment faire pour une participation satisfaisante. Comment faire pour avoir des médailles.
C’est possible, à mon avis, et très possible, si on s’appuie sur nos atouts, et on en a. Chaque homme ou chaque femme ou chaque Nation a, de par sa géographie et son histoire, des atouts qui lui sont propres, une identité qui fait qu’il peut réussir telle ou telle chose. Toute personne qui réussit dans la vie, a su détecter ses atouts propres et les mettre en branle au détriment de ses défauts. Le Sénégal n’est pas le Kenya et ne le sera jamais. Notre pays, à mon avis, a, par rapport au sport, un atout qu’aucun pays du monde n’a et qui, utilisé à bon escient, peut nous donner de grandes satisfactions. Cet atout, ce sont les écuries de lutte.
En effet, les écuries sont un vivier extraordinaire à notre disposition et que malheureusement, nous n’utilisons pas. Une écurie compte des fois une centaine de jeunes entre 20 et 40 ans, qui s’entraînent nuit et jour pour un combat. Parmi ces cent au maximum, 20 parviendront à décrocher un combat, 80 resteront à la touche. D’ailleurs, cela peut être dangereux de laisser autant de jeunes dont le physique dépasse la moyenne, rester sans rien faire pendant que de nos jours l’argent du mal circule à la recherche de bras armés.
En dehors des activités de développement, de sécurisation des populations, d’assainissement, qui peuvent être introduites dans ces écuries, des disciplines olympiques peuvent bel et bien s’y développer. En plus des sports collectifs, il faudra opter pour 2 ou 3 disciplines comme le lancer du poids, du disque, du marteau ou javelot et les introduire dans les écuries. Des instructeurs du ministère s’en chargeraient après une discussion avec les dirigeants.
Cette formation, menée à bien, permettra en une année, de détecter une dizaine d’athlètes qui, pris en charge correctement ici ou à l’étranger, pourraient nous amener une ou deux médailles en 2020 ou 2024. Quand on aura opté pour 2 ou 3 disciplines phare, on les intégrerait dans l’Uassu pour davantage anticiper pour l’avenir. Dans les écuries nous avons le potentiel physique, reste à y amener les techniques.
Certains pays, comme le Kenya, ont fait cette option et cela a réussi et c’est bien possible chez nous. Il faudrait créer l’émulation et la motivation nécessaires autour de ces champions en puissance. Ce serait à moindre coût, car les écuries existent déjà. En définitive, si on veut quitter notre rôle de spectateurs pour un rôle de concurrents, c’est maintenant qu’il faut préparer 2024 et pas à 6 mois des joutes. Les ressources humaines nécessaires existent, c’est à nos dirigeants de les encadrer par une politique sportive pertinente et des objectifs clairement définis.
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