Même en s’inclinant deux fois, l’Equipe Nationale féminine du Sénégal s’est qualifiée pour les quarts de finale de la CAN 2024 et peut toujours rêver au Maroc. Entre victoire autoritaire et défaites glaçantes dans le « groupe le plus relevé », doit-on absolument dédramatiser le premier tour des Lionnes ?
« On avait travaillé pour cette qualification et la manière dont on s’est qualifiés était un des scénarios dont on avait prévu. » Mame Moussa Cissé fait la part des choses au micro de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF). Malgré les deux défaites concédées en trois matchs durant la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des Nations féminine, six buts marqués, quatre encaissés, son Equipe Nationale est toujours en vie et garde ses chances intactes dans la compétition, tout autant que les sept autres nations qui joueront les quarts de finale sur les pelouses marocaines.
Pour ce faire, il a fallu cette victoire du Botswana contre la Tunisie (2-1), ce dimanche, mais surtout cette entrée en matière tonitruante face à la République démocratique du Congo (4-0). Car juste après, la Zambie et le Maroc ont rappelé aux Lionnes à quelle distance elles sont encore loin de pouvoir titiller les grands d’Afrique. « Je tiens à dire que nous avons fait le travail. C’était très difficile, mais la justice divine est arrivée, au regard de la qualité de ce groupe et des matchs que nous avons joués. Le premier match nous a mis en sécurité », estime le sélectionneur.
Des circonstances atténuantes
En phase de groupes, si le Sénégal s’incline sur deux rencontres, rien ne paraissait jamais impossible durant ces deux confrontations. Les Lionnes perdent contre la Zambie (2-3), mais ont poussé les Copper Queens au bout de leurs efforts. Elles ne gagnent pas contre le Maroc (0-1), mais ne peuvent que s’en tenir à elles-mêmes pour avoir concédé l’unique but du match sur un penalty évitable de leur gardienne. Mais le plus rageant, que ce soit contre les Zambiennes ou face aux Marocaines, c’est que les Sénégalaises peuvent légitimement se sentir léser par l’arbitrage.
Contre la Zambie, il y a eu certes ses innombrables cadeaux de la défense, qui ne devraient pas être omis par le staff des Lionnes au moment de faire les comptes du premier tour. Mais il y a eu aussi ce premier but litigieux de Barbra Banda – qui aurait dû être revenu par la VAR pour une position de hors-jeu (?). Ou encore ce contre de la main évident de Racheal Nachula sur une tête de Mama Diop, à 2-1 du match, sans oublier cette faute dans la surface zambienne sur Nguénar Ndiaye en fin de rencontre, alors que le score tournait à 3-2. Autant de faits de jeu ? Pourtant ce n’est pas tout.
Pour couronner le tout, face au Maroc, il y a eu cette sortie lunaire de la gardienne Er-Rmich, qui a failli laisser Mama Diop sans cou ni tête en fin de match. Le penalty semblait évident, pas pour l’arbitre et sa VAR. « Il y a aussi une faute sur Mama Diop, où ou la gardienne adverse est bien sur la joueuse. Je pense que la VAR aurait dû intervenir, comme on l’a fait pour le Maroc », râlait Mame Moussa Cissé après la défaite face aux Lionnes de l’Atlas. Pour dire que sans ces histoires d’arbitrage, le sort aurait peut-être été différent et le Sénégal aurait accroché au moins un quatrième point en poule.
Revoir quelques parties de la copie
À force de ne regarder que le score, qui, évidemment, est ce qui compte à l’arrivée, on en oublie quand même les faits. Malgré un jeu perfectible, le bilan général des filles de Mame Moussa Cissé n’est pas si accablant que ça, en ayant joué notamment contre deux mondialistes, respectivement médaillés d’argent et de bronze à la dernière CAN. Néanmoins, pour atteindre l’objectif principal qui n’est ni plus ni moins qu’une place en demi-finale, et viser l’exploit ultime d’aller au bout de la compétition, il faudra forcément avoir beaucoup plus de peps : on aimerait bien voir plus de solidarité, de solidité et moins d’erreurs défensives. Ou aussi plus de loi au milieu de terrain, plus de précision offensive, plus d’autocritique. Et plus de pression sur le corps arbitral de la part des joueuses et de leur sélectionneur en cas de besoin ? C’est peut-être en réunissant tous ces détails que les Lionnes feront d’abord tomber l’Afrique du Sud en quarts de finale, samedi.
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