En démonstration face à la Mauritanie (4-0) mardi pour sceller sa qualification pour la Coupe du Monde 2026, le Sénégal a enchaîné un 26e match officiel consécutif sans défaite. Surtout, depuis l’arrivée de Pape Thiaw, les Lions sont redevenus spectaculaires et efficaces en répondant aux exigences du football de haut niveau.
Au Sénégal, en passant par la Grande-Bretagne, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud, jusqu’en Mauritanie, les éloges fleurissent depuis le début de l’été pour saluer les succès des Lions, notamment face à l’Angleterre (3-1), en juin dernier, et ce mois-ci contre les Sud-Soudanais (5-0) et les Mauritaniens (4-0). Un peu partout, en effet, on a célébré la naissance d’un rouleau compresseur. À tort ou à raison ? Il y a des chiffres, bien sûr, qui justifient cette flambée de superlatifs.
Durant la phase qualificative pour la Coupe du Monde 2026, prévue l’été prochain aux États-Unis, au Mexique et au Canada, les Lions ont terminé avec une attaque à 22 buts. Ce n’est pas la meilleure attaque de la compétition, puisque la Gambie, grâce à son carton face aux Seychelles (7-0), ce mardi, a inscrit 27 buts, la Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en titre, 25, l’Algérie 24, le Ghana 23 et le Maroc et la Tunisie 22. Mais c’est de loin un record pour le Sénégal dans une phase qualificative à un Mondial ou une CAN.
Des joueurs convaincus
Après des années d’intermittence offensive, les Lions sont redevenus spectaculaires et efficaces. Dans cette réussite, il y a ce qui incombe au talent des Sadio Mané, Iliman Ndiaye, Ismaïla Sarr, Nicolas Jackson. Mais il y a aussi ce qui relève de la qualité du système de jeu mis en place par Pape Thiaw et son staff. « Nous voulons imposer notre jeu, être dangereux à chaque possession », avait-il alors promis lors de sa prise de fonction. Et lorsqu’on examine les statistiques de l’Equipe Nationale du Sénégal depuis un an, elles dessinent les contours d’un projet de jeu qui colle parfaitement aux attentes autour des champions d’Afrique 2022.
Pape Thiaw, à la différence du pragmatique Aliou Cissé, qui revendiquait toujours une discipline défensive, est en train de bâtir une des formations sénégalaises les plus portées vers l’attaque. On est loin du « l’essentiel est fait » cher à l’actuel sélectionneur de la Libye. Mais on peut parler d’une identité sénégalaise revisitée, d’un football où la fluidité n’est pas l’ennemie du meilleur résultat, où la meilleure défense, c’est l’attaque. C’est une véritable révolution par rapport à l’équipe qui a entamé ces qualifications.
Les systèmes en 4-2-3-1 et 4-3-3 de Pape Thiaw, installés dès son arrivée, commencent à produire des étincelles. Brillante contre le Soudan du Sud, dans le sillage d’Iliman Ndiaye, son meneur de jeu, l’Equipe Nationale du Sénégal s’est ensuite montrée prolifique face à son voisin de la Mauritanie, comme contre l’Angleterre et la RD Congo. Depuis quelques matchs, en effet, les Lions ont une capacité à se créer des occasions et à être dangereux dans le dernier tiers plus importante qu’à l’accoutumée. Derrière aussi, Kalidou Koulibaly et ses partenaires ont parfaitement adopté la tactique de leur sélectionneur, eux qui encaissent très peu de buts.
Ptdrrrrrr le Sénégal ils ont mis un but après 34 (TRENTE-QUATRE) passes pic.twitter.com/lHCoBWXOvS
— Ilyas Chronique (@ChroniquesIlyas) October 15, 2025
Fluidité offensive et invincibilité
Si les Lions sont tout aussi capables de s’économiser, ils savent en revanche mettre le turbo, changer le tempo dès qu’une brèche s’ouvre en se servant de leurs qualités pour faire exploser les défenses. L’action du but d’Iliman Ndiaye face à la Mauritanie en est une preuve, avec cette accélération, cette petite passe de Jackson et ce rush solitaire de l’attaquant d’Everton. Mais la séquence la plus impressionnante qui témoigne de la petite révolution du jeu des Lions, c’est sur le deuxième but du match. À l’exception du gardien Mory Diaw et Ismaïla Sarr, tout le monde a touché le ballon avant le but de Sadio Mané, pour une séquence longue d’une minute, 22 secondes et 9 centièmes.
Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est la capacité à optimiser et fluidifier ces offensives, à finir les coups. Les joueurs se connectent, décèlent où mettre le ballon et quand servir un partenaire. Avec une nouvelle force collective impressionnante, les Lions récitent leur football : une vraie maîtrise technique, des combinaisons fluides et une capacité à faire très mal avec la possession et sur des offensives rapides. Si le Sénégal cherche encore à progresser, cette équipe, avec ce succès face à la Mauritanie, vient d’enchaîner un 26e match officiel consécutif sans la moindre défaite. Rassurant à deux mois de la CAN.
wiwsport.com