Brillants vainqueurs du Soudan du Sud ce vendredi (0-5), les Lions de Pape Thiaw ont su surfer sur leurs succès en septembre dernier pour se rapprocher de la qualification à la Coupe du Monde 2026. Plus que les résultats, c’est aussi dans le contenu qu’il convient d’analyser les progrès des Sénégalais.
Sans le moindre doute, c’était le gros point noir des Lions sous l’ère Aliou Cissé. Face à des blocs bas, l’Equipe Nationale du Sénégal a longtemps eu du mal à faire des différences, pénalisés par des ailiers manquant parfois d’initiative mais aussi de liant au milieu de terrain. Face au Soudan et la République démocratique du Congo le mois dernier mais surtout face aux Soudan du Sud, les talents sénégalais ont su faire sauter les verrous adverses. Grâce à des équipes déficientes défensivement certes mais aussi, et surtout, à une animation offensive en plein regain.
Vendredi après-midi, à Djouba, la sélection du Français Nicolas Depuis avait un plan de jeu très clair : résister le plus longtemps possible aux assauts sénégalais, sans pour autant trop fermer derrière. S’ils se sont montrés plutôt entreprenants en début de match, les locaux se sont ensuite regroupés derrière et leur plan de jeu a été explosé peu avant la demi-heure de jeu, lorsqu’Ismaïla Sarr a parfaitement repris de volée une galette d’Iliman Ndiaye. Sarr, lui-même, Nicolas Jackson et Sadio Mané ont failli enfoncer le clou et mettre fin à tout suspense dès la première période. Mais si ce n’était pas le portier adverse, c’était un manque de lucidité pour contrarier l’attaque des Lions. Et ces derniers se sont montrés beaucoup plus cliniques au retour des vestiaires pour faire pleuvoir les buts.
Tout le monde au diapason
Après notamment un nul et une victoire insipides face face au Soudan (0-0) et au Togo (2-0) en mars 2025, les Lions sous Pape Thiaw auraient chassé les vieux démons avec l’équipe d’Aliou Cissé et trouvé la parade contre les blocs bas ? On peut dire oui sans grosse crainte. Non seulement au regard de la performance face aux Sud-Soudanais, les matchs contre le Soudan (2-0) et la RD Congo (3-2) sont des preuves pour expliquer les progrès réalisés par le Sénégal face à ces schémas tactiques. Face à des Congolais qui s’étaient repliés derrière après avoir mené 2-0, les Sénégalais avaient parfaitement réussi à faire vaciller leur bloc défensif.
Et contre le Soudan du Sud, les hommes de Pape Thiaw ont régalé individuellement. Dans le sillage d’un Iliman Ndiaye impeccable à la fois comme meneur de jeu ou ailier droit, les Lions ont su trouver les clés. En passant par les côtés d’abord, avec des latéraux disponibles et la fusée Ismaïla Sarr. Dans ce puzzle offensif, chacun remplit son rôle à merveille et la complémentarité des profils donne raison aux choix de Pape Thiaw. Le danger est venu de partout, et sous des formes variées, du moins après les 25 premières minutes de jeu qui ont été plutôt à l’avantage des Bright Stars. La feuille de match est d’ailleurs explicite : quatre joueurs différents ont marqué et chaque membre du quatuor offensif a été impliqué sur au moins un but.
Des séquences de jeu très encourageantes
Dans le jeu, depuis quelques matchs maintenant, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly ne se contentent plus d’essayer de contourner le bloc adverse et d’attendre impatiemment le moment de faire sauter le verrou. Ils le perforent, grâce notamment au jeu long du capitaine sénégalais, ou s’y engouffrent, grâce à de belles séquences collectives de jeu au sol et en une touche. Le pressing qu’ils réalisent à la perte est aussi l’un des beaux progrès avec Pape Thiaw. Ajouter à tout cela, la maîtrise des coups de pied arrêtés – mise en évidence sur le but de Koulibaly face au Soudan et sur les deux premières occasions face au Soudan du Sud – est un autre motif d’encouragement face à ce genre d’équipe. À confirmer dès mardi contre la Mauritanie pour assurer définitivement la qualification et lors des prochaines sorties qui s’annoncent tout aussi intenses.
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