À Everton, Iliman Ndiaye continue de tracer sa voie avec la même philosophie qui a toujours guidé son football : le travail, la polyvalence et la confiance en son instinct. Dans un entretien accordé au site officiel de son club, l’international sénégalais a livré une réflexion sincère sur sa vision du jeu, son adaptation et les exigences de son poste.
« Je pense que mes coéquipiers savent de quoi je suis capable et les fans attendent des choses de moi – et j’aime ça, parce qu’ils sentent que je peux faire quelque chose qui aidera l’équipe », confie-t-il. « En tant qu’attaquant, je dois marquer des buts et faire des passes décisives, mais je n’y pense pas au point d’en faire une obsession. Il s’agit plutôt de me donner à 100 %, car une fois que j’y parviens, tout le reste suivra. »
Une approche à la fois lucide et humble, fidèle à ce que Ndiaye montre sur le terrain : un joueur généreux dans l’effort, toujours en mouvement et soucieux du collectif avant tout. Formé dans un environnement où la débrouillardise et la créativité comptent autant que la discipline, Iliman n’a jamais séparé le talent du travail. « J’ai grandi avec l’habitude de jouer comme ça, de travailler dur, de tout donner, et le reste viendra naturellement. C’est toujours comme ça que je le fais aujourd’hui. »
S’adapter pour grandir
Recruté par Everton pour sa capacité à percuter, créer et s’adapter à plusieurs postes offensifs, Ndiaye découvre cette saison une nouvelle facette de son jeu : évoluer côté droit. Un rôle encore en construction, mais dans lequel il voit une opportunité d’élargir sa palette. « Je suis encore en phase d’adaptation et je cherche mes meilleures solutions », reconnaît-il. « Mon jeu à gauche est différent de celui à droite, mais c’est bien. J’ai marqué deux buts en jouant à droite, en entrant au second poteau et en étant actif. J’ai l’impression que je peux encore faire mieux – marquer plus de buts, créer des buts – mais j’apprends encore ce rôle. C’est nouveau pour moi, car par le passé, j’ai généralement plutôt joué à gauche ou au centre. »
Cette évolution n’est pas seulement tactique, elle est aussi mentale. Être capable de performer sur plusieurs zones du terrain, pour lui, c’est une marque de maturité. « En tant qu’attaquant, on veut pouvoir évoluer à différents postes sur la ligne. Ce n’est pas forcément évident, car on n’a pas les mêmes actions et les mêmes espaces d’un côté que de l’autre, mais il faut s’y habituer le plus rapidement possible. »
Le souci du détail
Dans cette quête de progression, rien n’est laissé au hasard. Séances d’analyse vidéo, travail spécifique sur le positionnement, répétition des gestes à l’entraînement : Ndiaye construit patiemment sa réussite. « J’ai beaucoup travaillé là-dessus, à l’entraînement et lors de séances d’analyse avec l’équipe. Je travaille sur les différentes situations où je me retrouverai côté droit et j’essaie de m’améliorer constamment. Je travaille mon positionnement, où et quand je peux attaquer les espaces, où je peux dribbler, etc. Évidemment, plus on travaille, meilleur on devient. »
Cette rigueur se traduit déjà dans ses matchs. Il confie avoir changé sa manière d’attaquer les zones décisives, inspiré par les discussions avec ses coéquipiers, notamment Idrissa Gana Gueye. « Par exemple, et j’en parlais récemment avec Idy [Idrissa Gana Gueye], la saison dernière, on me voyait rarement au deuxième poteau pour tenter de marquer. Maintenant, j’ai confiance en moi et je sens que je dois être là, car il se passera toujours quelque chose. »
Une vision collective
Derrière ce travail individuel, Ndiaye garde une conviction centrale : c’est dans la cohésion que se construit la performance. Il voit dans la relation avec ses partenaires, comme Jack Grealish, une clé pour franchir un cap collectif. « Je me suis retrouvé beaucoup plus souvent dans la surface adverse et, inversement, quand j’ai le ballon, je pense que Jack essaie aussi de passer de l’autre côté. Je pense que plus nous jouerons ensemble, meilleure sera notre compréhension et meilleure sera notre équipe. »
Entre ambition et humilité, Iliman Ndiaye incarne une génération de joueurs conscients que le talent ne suffit pas. À 25 ans, il aborde sa carrière avec une maturité rare : celle d’un joueur qui sait que la constance se construit dans le travail invisible. Chez les Toffees comme en sélection sénégalaise, il avance pas à pas, avec la même philosophie : donner le maximum, sans se perdre dans la pression des chiffres. Et si, justement, c’était ça, la marque des plus grands ?
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