Candidat à la présidence de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), Moustapha Kamara se présente comme un homme d’expertise, de réseau et de rigueur. Président du club amateur Coton Sport, avocat et docteur en management du sport, il veut mettre ses 20 années d’expérience au service d’un football sénégalais plus structuré, équitable et durable.
Une candidature fondée sur l’expérience
« Selon moi, être président de la FSF demande de l’expérience. Voilà pourquoi, depuis mon doctorat en management du sport il y a 20 ans, j’ai préféré servir dans l’enseignement, le conseil juridique, et la défense des joueurs et fédérations africaines. » Fort de son parcours académique et professionnel, Moustapha Kamara rappelle qu’il a côtoyé les plus hautes instances du football international, notamment le Tribunal arbitral du sport (TAS), tout en publiant plusieurs ouvrages sur les transferts et les réformes du football africain. « Le football, ce sont les contrats et les réseaux. Depuis 20 ans, je fais partie des panels d’experts. »
Un regard constructif sur le football professionnel
Conscient des avancées récentes du football professionnel au Sénégal, Kamara salue les efforts déjà consentis : « En France, la professionnalisation du football a pris un demi-siècle. Le Sénégal, en très peu de temps, a su organiser des compétitions de qualité comme la finale de la Coupe du Sénégal. C’est un acquis qu’on doit consolider. » Il propose d’aller plus loin en améliorant les infrastructures, en revalorisant le statut des acteurs (joueurs, encadreurs, arbitres) et en soutenant les clubs formateurs, souvent lésés lors des transferts.
Défenseur du football amateur
« De tous les candidats, je suis le seul à diriger un club amateur. » Moustapha Kamara met en avant son ancrage au sein du football de base à travers Coton Sport. Après avoir rencontré le collectif des clubs amateurs, il dit avoir intégré leurs préoccupations dans son programme : création d’un Plan national d’accompagnement du football amateur, renforcement du pouvoir du conseil d’administration de la LFA, hausse des subventions, démocratisation de l’accès aux diplômes pour les entraîneurs, notamment hors de Dakar. Il envisage également des Assises annuelles du football amateur, pour dialoguer, ajuster et progresser collectivement.
Transformer les succès en richesses durables
Le candidat rend hommage aux victoires récentes des équipes nationales, mais estime que « ces trophées doivent être transformés en victoires économiques ». Il souhaite renforcer le lien entre la Direction technique nationale et les directions régionales, pour une détection plus fluide et inclusive. Il veut également créer une agence de marketing dédiée pour valoriser les produits dérivés comme les maillots, rétablir l’équité entre sélections, et offrir un véritable statut aux anciens internationaux, y compris pour leur reconversion.
Refonte des textes et gouvernance
Au cœur de sa vision, une réforme des textes réglementaires : « Le problème du football sénégalais, c’est dans les textes. Je m’engage à restaurer la crédibilité de la FSF. Si je suis élu le 2 août, je propose de déposer de nouveaux textes au 30 novembre, même si je ne suis pas élu. » Parmi ses propositions : clarification des statuts, protection des marques de la FSF, limitation des mandats (comme à la FIFA et à la CAF), réforme du comité exécutif avec scrutin de liste, et création d’un Conseil de surveillance pour accompagner les orientations du Comex.
Pour un football inclusif, dès le plus jeune âge
Très attaché à la formation, Kamara défend une politique ambitieuse pour les petites catégories. « Avec Coton Sport, nous avons 150 joueurs dont 35 en seniors. » Il veut un Plan national jeunesse 2025-2029 pour encadrer, structurer et accompagner toutes les couches du football. Il plaide pour la mise à disposition d’un guide fédéral de formationpour chaque club, un meilleur accès aux compétitions jeunes et une dotation en matériel adapté dans toutes les régions. Son slogan : le football pour tous, avec toutes les catégories.
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