Menacé de suspension pour une affaire de dopage il y a quelques semaines, Siteu a vu la décision être levée. Une issue qu’il accueille avec soulagement, mais aussi comme une occasion de rappeler ce qu’il incarne : la persévérance d’un fils de la banlieue, souvent jugé, rarement compris.
« Quand j’ai commencé la lutte en 2010, on disait déjà que je me droguais. Aujourd’hui encore, malgré tout ce que j’ai accompli, on continue de m’accuser. Mais Dieu est juste. Je fais désormais partie des lutteurs les mieux payés de l’arène », a-t-il déclaré.
Siteu n’a rien oublié. Ni ses débuts difficiles, ni les moqueries, ni les rumeurs. Il se souvient avec exactitude de son premier cachet : 40 000 FCFA. « Il y a beaucoup de jugements sur ma personne. Je suis comme ça, que ce soit ma voix ou mon style. Mais au lieu de me décourager, ça m’a donné du courage pour continuer. »
Fier de ses racines, Siteu revendique son attachement à la banlieue, et en particulier à Diamaguène, où il réside encore aujourd’hui. « Là où je vis, les conditions ne sont pas idéales. Mais beaucoup de gens comptent sur moi. Grâce à la lutte, je peux répondre à des besoins qui ne sont pas forcément les miens. »
Il n’oublie pas ceux qui l’ont soutenu à ses débuts. « Beaucoup de personnes m’ont aidé, je leur suis reconnaissant.
Derrière ses prises de parole souvent spectaculaires, Siteu veut transmettre un message plus profond. Il s’adresse aux jeunes, à ceux qui viennent d’en bas, à ceux qu’on juge avant même qu’ils ne parlent. « Il y a beaucoup de jeunes qui vont affronter les mêmes jugements que moi. Je veux leur dire de ne pas se laisser briser. Qu’ils gardent la tête haute. »
Le combat contre Balla Gaye 2, prévu le 20 juillet, est un sommet sportif. Mais pour Siteu, il s’inscrit dans un chemin de vie bien plus vaste : un combat contre les préjugés, pour le respect et la reconnaissance.
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