Lors de notre échange, Amadou Gallo Fall s’est livré avec sincérité sur son parcours, ses racines à Tivaouane, et sa mission à travers SEED Academy. Un discours lucide, empreint de gratitude et de responsabilité sociale.
“Quand j’ai grandi à Tivaouane, je n’y pensais pas vraiment.”
C’est avec cette phrase simple qu’il revient sur ses origines. À Tivaouane, tout commençait sans grand rêve. Il y jouait au football, car le terrain de l’école 1 n’avait même pas de panneaux de basket. “Je racontais que moi, quand j’étais dans cette école, il n’y avait pas de panneaux au terrain, donc on jouait au foot.”
Ce lien entre passé et présent le rattrape souvent. “Lors de notre événement à SEED récemment, l’une de nos meilleures joueuses, Fatou Kiné Diop, venait de là-bas. Je l’ai su récemment quand les enfants ont dit qu’ils venaient de l’école 1.”
“Je n’ai jamais rêvé de voyage. Cela s’est passé dans le plus grand des hasards.”
Amadou Gallo n’avait pas de plan tracé vers l’étranger. Il rêvait de devenir médecin, étudiait la biologie. Mais le sport, par un concours de circonstances, a pris une place centrale. “J’ai commencé le basket très tard, parce que je n’avais pas eu l’opportunité de le commencer à bas âge.”
Aujourd’hui, il œuvre sans relâche pour créer ce qu’il n’a pas eu : des terrains, des coachs, des programmes. “Nous mettons tous les efforts nécessaires pour activer des programmes, construire des terrains, développer des entraîneurs. Pour offrir l’opportunité que je n’avais pas.”
Une fracture à la main a mis un coup d’arrêt à sa progression, mais l’ambition, elle, est restée intacte. “Si le choix avait été de jouer la NBA, oui. Mais autrement, je voyais qu’il y avait autre chose à faire. Comme devenir médecin, travailler avec Médecins sans frontières.”
“Tout ce que vous voyez fait suite à notre idée de créer SEED.”
Aujourd’hui, cette idée est devenue un mouvement. Un levier d’éducation, d’ambition, et de transformation. “Le sport pouvait montrer la voie. Et pas seulement pour moi : cela m’a donné la conviction que je pouvais faire quelque chose de spécial pour l’Afrique.” Il voit chaque jour les fruits du travail de SEED. Des enfants transformés par le jeu, l’effort et la responsabilité. “ Tout ce que vous voyez fait suite à notre idée de créer SEED. Ce qui m’intéresse le plus, c’est ce sens des responsabilités des jeunes envers leurs communautés, au-delà de leur personne.”
Gallo porte une vision : celle d’un progrès collectif. “Je le dis tout le temps aux jeunes : il faut un esprit d’initiative et rien d’égoïste. Nous sommes tous ambitieux, nous voulons de grandes choses. Tout cela est possible en aidant les autres. Plus il y a de monde, mieux c’est.”
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