A 17 ans, Léa Maty Crosetti domine son monde au Tournoi International Junior de tennis. Récente vainqueure du tournoi d’Abidjan en doubles, la Franco-sénégalaise, est pleine d’ambitions et ne manque pas de vision dans le déroulement de son jeune parcours. Au micro de Wiwsport, Léa se découvre dans son lien avec le Sénégal, le rôle de ses parents dans sa carrière et l’équilibre qu’elle s’efforce de maintenir entre les études, le sport et la vie sociale.
- L’Entretien
Comment vous êtes-vous préparée physiquement et mentalement pour ce tournoi ?
Physiquement je me suis préparée depuis le mois de septembre. Je suis dans une nouvelle structure, à Marc en Barolle à la Ligue. Et je me prépare physiquement avec mon coach en physique, Gaël. Il m’entraîne très dur et c’est grâce à lui que j’ai pris énormément au niveau physique pour pouvoir atteindre ce niveau-là. Et sur le plan mental, j’essaie de me mettre moins de pression et moins viser la perfection. Même si quand même j’aime être dans la perfection et viser le maximum et d’avoir moins de déchet dans mon jeu. Et de me dire qu’au pire, j’ai déjà fait quelque chose de pire avant.
Un élément clé (tactique ou mental) qui a fait la différence durant vos matchs ?
Non pas forcément ! Je ne pense avoir eu un élément clé qui a favorisé mon parcours dans ce tournoi. Je pense que c’est le travail d’une longue haleine et les résultats d’efforts. Jusque-là, j’ai joué de très bons adversaires qui avaient le niveau. À chaque fois, il a fallu que je me batte pour gagner le match.
Avez-vous vécu un moment de doute ou un déclic qui vous a aidée à rebondir ?
Ben pour dire vrai, à chaque match, j’ai eu un moment de doute. À chaque match je doute de moi et il y a des moments où je me sens plus en confiance. Ça arrive tout le temps et il faut toujours essayer de passer dessus et rester dans une ligne droite où on est toujours neutre avec beaucoup plus de positivité quand même.
En quoi vos débuts comptent-ils dans votre parcours dans ce tournoi ?
Je commence forcément sur une bonne lancée avec quatre victoires deux en simples et deux en doubles. Mais je me dis qu’il faut continuer comme ça, qu’il ne faut pas s’occuper des victoires mais surtout des matchs qui vont arriver.
Quel est votre objectif dans ce tournoi Léa ?
J’arrive avec l’objectif d’aller le plus loin possible dans ce tournoi. Que ce soit en J30, J60 ou n’importe quel open ou tournoi que je fais, je n’ai qu’un seul objectif et c’est d’aller le plus loin possible dans la compétition. J’essaie toujours de repousser mes limites et de sortir de ma zone de confort.
Quel est votre lien avec le Sénégal, le pays d’origine de votre mère ?
Effectivement je m’appelle Léa Maty Crosetti. Mon prénom français c’est Léa et Maty c’est le prénom sénégalais que ma mère Astou m’a donné – Crosetti c’est le nom de famille de mon père qui est français d’origine italienne. J’ai forcément un lien avec le Sénégal puisque ma mère est sénégalaise, née à Tivaouane. J’ai aussi vécu ici pendant 5 ans quand j’étais au primaire. Le Sénégal est un pays que j’aime énormément, ça fait partie de mon cœur, ça fait partie de mes origines et ça fait partie de ma culture.
Qui sont vos modèles dans le tennis, et pourquoi ?
Mon modèle principal a toujours été Serena Williams ! Je l’adore, j’adore sa façon de faire et son mental. Maintenant, en ce moment il y a Sabalenka parce que je trouve qu’elle reprend beaucoup cet état d’esprit. Elle a un mental d’acier et d’ailleurs, elle a un tatouage de tigre pour illustrer cela. Elle ne lâche jamais rien, c’est une guerrière. Après je m’inspire des guerrières qui étaient sur les courts.
Comment gérez-vous l’équilibre entre tennis, études et vie sociale ?
Les études, c’est des cours à distance sinon ça va être compliqué de joindre les deux. Avec le tennis, je suis à l’académie, je joue le matin, l’après-midi et le soir je m’occupe de mes devoirs. Et même à midi, pendant la pause, je fais mes devoirs. Donc, c’est sûr qu’il faut être rigoureux pour avoir l’équilibre pour faire tout cela.
Comment envisagez-vous votre progression vers le tennis professionnel ?
J’envisage le meilleur pour mon parcours vers le monde professionnel. Je ne peux certes pas vous dire ce que je vais faire, mais ce que je peux vous dire c’est que je vais tout donner pour atteindre le sommet.
Vous avez une complicité avec votre papa, quel rôle joue-t-il dans votre carrière ?
Mon père joue un rôle très important dans ma carrière tout comme ma maman. Ils ont toujours été à mes côtés depuis mes débuts. C’est vrai que ma mère on ne la voit pas toujours, mais elle est dans l’ombre et elle me soutient à fond. Mon père il est là pendant les matchs, il me supporte. Mon père c’est un peu comme un pilier, il est toujours à côté de moi. Effectivement, je me sens mieux pour jouer quand il est là.
Votre dernier mot Léa ?
Je voudrais dire à tous ces jeunes qui aspirent à devenir tennismen professionnels de ne rien lâcher. De continuer à se battre et même si vous aurez des coups de mou, il faut continuer et ne jamais arrêter. Car un jour vos efforts seront récompensés. Merci à vous, Wiwsport, pour cet entretien !
wiwsport.com