Pape Meïssa Ba réalise un début de saison étincelant en Ligue 2, avec déjà 9 buts inscrits en 10 journées pour Grenoble, se hissant au rang de meilleur buteur du championnat. L’attaquant sénégalais impressionne par son efficacité et sa régularité, fruits d’un « travail acharné ».
Dans un entretien avec Wiwsport, le joueur formé à Dakar Sacré-Cœur est revenu sur ses performances exceptionnelles ainsi que sur ses ambitions pour l’avenir, laissant entrevoir un possible appel en équipe nationale du Sénégal. Prudent, il reste concentré sur sa saison avec Grenoble tout en nourrissant le rêve de porter un jour les couleurs de la sélection sénégalaise.
Entretien.
Tu réalises un début de saison exceptionnel avec Grenoble ! Peux-tu revenir un peu sur ce démarrage ?
Oui, Alhamdoulilah ! Nous avons joué 10 journées en Ligue 2, et j’ai déjà inscrit 9 buts et réalisé une passe décisive. C’est un début de saison formidable, mais je reste vigilant et conscient qu’il faut être constant. La saison est longue, avec des hauts et des bas.
On note une régularité impressionnante dans tes performances, avec un ratio de 0,9 but par match. Comment expliques-tu cela ?
Pas de secret, c’est avant tout le travail et l’ambition. Il faut être attentif, se donner à fond, et saisir chaque opportunité. Chaque saison vient avec ses défis, et j’ai beaucoup appris de l’année dernière. J’ai tiré des leçons de mes erreurs et capitalisé sur mes forces, et je pense que cela se reflète dans mes performances actuelles.
Après seulement 10 journées, tu n’es plus qu’à deux buts de ton record personnel de 11 buts en 34 matchs. Comment vis-tu cette perspective ?
Comme je l’ai dit, les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas. J’ai tiré des leçons de mes erreurs passées. En tant qu’attaquant, je me concentre davantage devant le but, je travaille ma lucidité, et je pense que c’est le fruit de ce travail. Être si proche de mon record en si peu de matchs me motive encore plus. Mais mon objectif principal reste d’aider l’équipe à gagner, car le collectif passe avant les objectifs individuels.
Cela fait plus de cinq ans que tu es en France, principalement en Ligue 2 avec Troyes, Red Star, et maintenant Grenoble. Comment évalues-tu ton parcours jusqu’ici ?
Je suis reconnaissant envers l’Académie Dakar Sacré-Cœur qui m’a permis de faire des essais et de réussir à Troyes. Au début, j’avais signé avec la réserve et j’ai marqué plusieurs buts, ce qui m’a permis de rejoindre l’équipe première de Grenoble. Cependant, avec le Covid, j’avais des doutes quant à mon temps de jeu, alors j’ai préféré résilier mon contrat à l’amiable et rejoindre le Red Star en tant que joueur libre. Là-bas, j’ai vraiment pu m’épanouir, en terminant meilleur buteur national. J’ai ensuite rejoint Grenoble. Après une première saison en demi-teinte, j’ai réussi à marquer régulièrement la saison dernière, et cette année semble très bien commencer. Alhamdoulilah pour mon parcours, car je ressens une progression constante, ce qui est essentiel pour un footballeur. La performance et la constance sont des critères importants, et je veux poursuivre sur cette lancée.
C’est ta dernière saison avec Grenoble, puisque ton contrat se termine en juin 2025. As-tu déjà pensé à ta prochaine destination ?
Effectivement, mais la saison est loin d’être finie. Mon objectif est de rester concentré sur cette saison, et de ne pas penser aux contrats pour l’instant. J’ai une équipe qui gère cet aspect-là, et moi, je me concentre sur le terrain et sur mes performances. Je veux continuer sur cette dynamique.
As-tu des ambitions personnelles en tête ? Préfères-tu continuer avec Grenoble ou tenter un nouveau challenge ?
(Rires) Comme je l’ai dit, je me concentre d’abord sur cette saison. Priez pour que je continue à être décisif. Après, ce qui doit arriver arrivera. Pour le moment, je me concentre pleinement sur Grenoble, et on verra la suite.
Tu rêves d’un titre de meilleur buteur en Ligue 2 ?
En tant qu’attaquant, oui, c’est un rêve et un objectif d’être le meilleur buteur de mon club, et ensuite, pourquoi pas, de la Ligue 2, Incha’Allah. Pour l’instant, l’équipe vise le maintien, donc on se concentre là-dessus avant de viser plus haut.
L’équipe nationale du Sénégal est en phase de transition avec Pape Thiaw en intérim. Cela t’inspire-t-il l’espoir d’une convocation ?
Chaque joueur rêve de porter le maillot de l’équipe nationale. Mais il faut laisser le temps faire son œuvre. Je vais continuer à être performant en club, et si mon heure arrive, j’y répondrai présent. Je préfère laisser le temps faire son travail et rester concentré sur mon club.
Connais-tu Pape Thiaw ? Avez-vous une relation particulière ?
Non, pas de relation particulière. Je l’ai rencontré une fois, quand j’étais au Red Star. Habib Beye nous a présentés, c’est tout.
Comment vois-tu les performances de tes compatriotes en Ligue 2, notamment Pape Amadou Diallo et Cheikh Tidiane Sabaly, qui brillent depuis le début de saison ?
En tant que Sénégalais, je suis fier et heureux de voir mes compatriotes réussir, que ce soit en Ligue 2, Ligue 1 ou ailleurs. Cela montre la qualité des joueurs sénégalais et le bon développement des infrastructures. C’est motivant de voir ça et cela représente bien l’esprit de « Jom » (courage) au Sénégal.
Es-tu en contact avec tes compatriotes en France ?
À Grenoble, nous avons une petite communauté sénégalaise et un Gambien. On est souvent ensemble, sur le terrain comme en dehors. La « Teranga » sénégalaise (hospitalité) prend toujours le dessus ; on rigole, on échange, et on se soutient.
Où te vois-tu dans deux ans ?
On a tous des ambitions et des objectifs, mais seul Dieu décide du destin de chacun. Priez pour que je sois épargné des blessures et que je progresse encore. Nous sommes ambitieux et prions pour que Dieu nous accompagne.
En tant qu’ancien joueur du championnat sénégalais, que penses-tu du nouveau règlement de la ligue qui consiste à vendre les matchs de Ligue 1 et Ligue 2 ?
Je ne dirai ni pour ni contre, car je ne connais pas les raisons exactes de ce changement. Cependant, cela va nous handicaper un peu, car avant, on pouvait regarder les matchs sur YouTube, ce qui était pratique. Personnellement, j’aimais suivre le championnat sénégalais de cette façon, et c’était aussi valable pour ceux qui, comme moi, ont de la famille ou des amis qui jouent là-bas.
Wiwsport.com propos recueillis par Anta B. Ndiaye