Vivement critiqué pour le jeu peu emballant et les résultats mitigés de l’Equipe Nationale du Sénégal, Aliou Cissé n’est, tout de même, pas aidé par des erreurs de ses joueurs.
C’est peu dire que le Stade Abdoulaye-Wade, qui a sonné creux ce vendredi, ne se soucie guère de son Equipe Nationale. Les Lions ne perdent pas toujours, mais sur le terrain il n’y a absolument pas d’enchantement en termes de jeu produit et les supporters se lassent des récents scénarios qui deviennent chroniques. En effet, les troupes d’Aliou Cissé ont vu deux victoires leur filer entre les doigts dans les ultimes minutes contre la RD Congo (1-1) et le Burkina Faso (1-1), alors que le souvenir face à la Côte d’Ivoire tracasse encore les esprits.
Des choix peu justifiables d’Aliou Cissé
Évidemment, le premier responsable ne peut être que le sélectionneur et qui doit donc assumer certains choix hasardeux, à la limite inexplicables pour beaucoup. Cependant, en regardant les matches on se rend compte qu’il y a des choses qu’un entraîneur ne peut pas réellement contrôler. Héroïque au Cameroun, où il a propulsé les Lions sur le toit de l’Afrique pour la première fois de l’histoire et désormais armé d’expérience de tout genre dans le métier, Aliou Cissé ne peut, en aucun cas, être dédouané d’une partie de ces résultats.
Le 6 juin 2024, le Sénégal accueille la République Démocratique du Congo, dans le cadre de la 3e journée des qualifications pour le Mondial 2026. Les partenaires de Kalidou Koulibaly retrouvaient la voie du succès dans ces éliminatoires, après le nul (0-0) au Togo sept mois plus tôt, en menant sur une courte tête (1-0). Sauf qu’à la 85e minute, le capitaine des Lions se faisait prendre dans le duel par Fiston Mayele, qui contrôle aisément dans la surface, allume les camps d’Edouard Mendy et égalise. Normal, sans doute à la consigne du sélectionneur, le Sénégal a voulu trop défendre son avantage acquis en fin de première période.
Trois mois plus tard, bis repetita : les champions d’Afrique 2022 mènent encore sur la plus petite des marges face au Burkina Faso, ce vendredi 6 septembre. Aliou Cissé fait le choix de garder Habib Diarra sur le terrain dans un poste loin d’être le sien, celui d’arrière droit. Le milieu de terrain de Strasbourg oublie Ousseyni Bouda sur le marquage et égalise à la dernière seconde (90+5) en étant libre au point de penalty. Après avoir fait jouer Pape Matar Sarr comme milieu droit, Abdou Diallo en tant que latéral gauche, et fait entrer Ismail Jakobs à la place d’Ismaïla Sarr, le sélectionneur sénégalais s’illustre encore avec des choix douteux.
Des joueurs pas du tout exempts de tout reproche
Des choix qui ont fait gronder les supporters et laissé les observateurs sceptiques, surtout depuis l’élimination en huitièmes de finale de la CAN 2023 par la Côte d’Ivoire, avec un onze de départ, une tactique et des changements qui font jusque-là grincer les dents. Aliou Cissé a donc ses torts. Le sélectionneur montre un manque de maîtrise dans certains choix et, parfois, semble même faire preuve d’insouciance par rapport aux critiques. Mais à sa décharge, il n’est pas aidé par des joueurs incroyablement maladroits, assez inattentifs et fébriles.
Symbole de cette maladresse, d’inefficacité et de fébrilité : l’attaque et la défense. Déjà auteur d’un gros raté face à la RD Congo, Nicolas Jackson a encore loupé une occasion nette de but en début de match face au Burkina Faso. De son côté, Kalidou Koulibaly a dégagé un étonnant manque de sérénité dans ses actions hier soir. Le défenseur d’Al-Hilal a vécu beaucoup de moments de flottement et parfois concédé des corners et fautes faciles, sans oublier sa relance hasardeuse à la 28e minute.
Face aux Etalons, impossible aussi d’oublier les déchets techniques de Jackson ou encore la frappe trop précipitée de Sadio Mané (44e). Puis, il y a eu cette mauvaise passe en retrait d’Habib Diarra pour Seny Dieng qui a mis Mohammed Konaté en position de but. Des erreurs pas forcément imputables à des choix directs d’Aliou Cissé, qui contrastent à l’immense potentiel des joueurs de la sélection sénégalaise. Du coup, pour un lendemain meilleur, une remise en question semble nécessaire, tant chez l’entraîneur que chez les joueurs, qui doivent être beaucoup plus solidaires et communicants.
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