Sorti en huitièmes de finale des JO de Paris en +100 kg par le Géorgien Guram Tushishvili à l’issue d’un court combat ce vendredi, Mbagnick Ndiaye a évoqué un sentiment partagé. Il souligne aussi des manquements dans son sport fétiche en Afrique pour pouvoir briller mieux sur la scène mondiale.
Mbagnick Ndiaye n’était pas très loin de son rêve d’affronter la légende Teddy Riner. Mais en l’espace de quelques secondes, celui-ci s’est envolé. Victorieux de son premier combat aux Jeux Olympiques Paris 2024, au Golden Score face au Bissau-guinéen Bubacar Mané, le triple champion d’Afrique n’a rien pu faire en huitièmes de finale devant le champion d’Europe et du monde en titre, Guram Tushishvili, également médaillé d’argent à Tokyo. Le Géorgien l’a emporté par Ippon au bout de 47 secondes de combat.
« C’est un sentiment mitigé. D’un côté, je suis satisfait du résultat parce que j’ai fait mieux qu’à Tokyo, mais il y a un peu de déception parce que je méritais et voulais plus, a déclaré le Sénégalais de 30 ans au micro dans des propos rapportés sur le site de France 24. Guram Tushishvili a été beaucoup plus rapide que moi, notamment sur la main. J’arrivais à m’imposer, mais il m’a fait lâcher. Tout de suite après, il attaque et il est très bon. Techniquement, je n’ai pas de reproches à me faire. C’est juste qu’il a été plus fort pour moi ».
« Il faut que les Africains comprennent l’ampleur des JO »
Déçu par cette défaite pour le moins logique et surprenante, Mbagnick Ndiaye a également souligné les difficultés qui font que le Judo africain n’arrive pas à atteindre les sommets mondiaux. On revient toujours aux mêmes explications, a-t-il fustigé. Il manque des infrastructures, il manque des staffs de haut niveau adaptés à ce genre de compétitions. Il faut que les Africains comprennent l’ampleur que peuvent avoir des Jeux Olympiques. Il y a cet aspect sportif, mais il y a aussi l’aspect géopolitique qui entre en jeu ».
« Il faut essayer de nous mettre en valeur et essayer de nous donner un maximum de moyens pour qu’on puisse rivaliser avec les meilleurs du monde. C’est aussi pour ça que je me forme à l’Insep, en France. Je veux apporter une vraie plus-value au sport sénégalais par la suite ». Le message est passé. Reste maintenant à voir dans quelle oreilles ça tomberait. Car ce n’est pas uniquement le boxe africain qui peine sur la scène mondiale mais plutôt la plupart des autres sports. Les athlètes sénégalais à Paris ne diront pas le contraire.
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