A 36 ans, le Lion de la Téranga que l’on ne voit plus dans la sélection nationale joue toujours au Beach Soccer. Vieux Saher Thioune évolue en France et dispute les grandes compétitions de Beach Soccer en Europe. Avec toujours un regard sur le Sénégal, il analyse pour Wiwsport l’échec des Lions lors du Mondial à Dubaï. Sans filtre, celui dont le nom figurait sur la liste des adjoints de Mamadou Diallo nous révèle tout. Même son ambition de diriger la sélection nationale.
Le Sénégal est éliminé en phase de poule de la Coupe du Monde de Beach Soccer. Comment l’avez-vous vécu ?
C’est une grande déception et c’est un sentiment que je partage avec tous les sénégalais. Le Sénégal ne méritait pas d’être éliminé en phase de poules vu ses performances lors de la dernière Coupe du monde en Russie. En allant au mondial comme champion d’Afrique en titre, l’objectif pour eux était d’atteindre la finale et au pire des cas, être dans le carré d’as.
Qu’est ce qui a manqué à l’équipe ?
Si on revient sur le parcours chaotique de l’équipe surtout face au japon qui nous a éliminés. Mais la réalité du terrain est qu’on a mené au score sans dominer, on n’avait pas la maîtrise du jeu pour creuser l’écart. On a flanché physiquement lors des 5 dernières minutes, l’équipe ne tenait pas. Les Japonais l’ont compris et ils ont mis de l’intensité dans leur jeu en bousculant l’équipe sénégalaise et ont ainsi gagné le match. C’est un échec, c’est à la FSF de faire le bilan, de détecter les failles et de prendre des mesures.
Pour revoir une contre-performance pareille, il faut remonter à 2015. Peut-on dire que le Beach Soccer Sénégalais a régressé ?
Depuis le départ de Ngalla, il faut avouer que le Beach soccer est sur une pente descendante. Je profite de l’occasion d’ailleurs pour saluer son travail remarquable. Vu les dernières éditions, il faut dire que le Sénégal était proche des favoris du Mondial. Si on revient à ce stade, être éliminé au premier tour est une régression. Surtout qu’il y a eu des alertes mais semble-t-il, le staff n’y a pas prêté attention. Ils n’ont pas tiré des leçons nécessaires pour la suite. Revenons sur la dernière coupe d’Afrique, le Sénégal a eu des difficultés face à certains adversaires. On a difficilement gagné la CAN. On a ensuite perdu en finale des Jeux Africains face au Maroc. Lors du tournoi en Russie, on a gagné un match pour ensuite en perdre deux.
Qu’est ce qui a changé dans l’équipe ?
Il y a eu un excès de confiance vu la communication de certains dans les médias. Je trouve aussi qu’au regard de la configuration de l’équipe, le niveau de jeu n’était pas très convaincant. Je n’ai pas noté l’intensité qu’on avait avant dans l’équipe durant ce mondial. Je ne sais pas si c’est au niveau tactique ou c’est sur la préparation du tournoi ou encore au niveau des joueurs. On a quasiment le même groupe ! Donc peut-être l’environnement n’était pas sain. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cela, mais sur ce cas précis, seul un membre de l’équipe pourra y répondre.
Est-ce une fin de cycle selon vous ?
C’est le même groupe qui est là et je pense que certains ont fait leur temps. Je pense qu’il faut rajeunir l’équipe parce que c’est la fin d’un cycle.
J’ai cette ambition de diriger l’équipe nationale
Plusieurs observateurs pointent du doigt l’entraîneur qui, selon eux, n’a pas été à la hauteur des ambitions de l’équipe, qu’en pensez-vous ?
Il y a toujours un objectif fixé à l’entraîneur. Pour le Sénégal, je pense que c’est la finale au pire des cas atteindre le carré d’as. On ne l’a pas fait, c’est un échec. Je crois que l’entraîneur n’est pas à la hauteur des ambitions de l’équipe. Dans le milieu du sport, ça se passe comme tel.
Lorsque Diallo était nommé entraîneur, vous étiez aussi nommé adjoint. Pourtant, vous n’êtes jamais venu sur le banc. Pourquoi ?
Vous savez, quand on voyage on est souvent confronté à des problèmes administratifs. J’en ai parlé avec la fédération pour leur demander de me faciliter mes déplacements. Je ne pouvais pas voyager sans avoir une garantie derrière. Je n’ai pas eu de retour de la part de l’instance. Je reste toujours à l’écoute de la fédération qui a le dernier mot. Je suis toujours disponible et prêt à partager mon expérience avec les jeunes d’autant plus que maintenant je me forme pour d’autres fonctions dans le beach soccer.
Quelles sont vos activités actuelles avec le Beach Soccer ?
Je suis toujours dans le milieu du Beach soccer. L’année dernière avec les Minots de Marseille, j’ai été Champion de France et d’Europe. J’ai été aussi champion de la Belgique. Cette année on se prépare à jouer la ligue des Champions à Nazareth. Je passe aussi mes diplômes, en spécialisation beach soccer.
Pensez-vous à devenir entraîneur de l’équipe nationale comme l’ont fait Ngalla Sylla et Mamadou Diallo ?
J’ai cette ambition de diriger l’équipe nationale du Sénégal comme entraîneur. Je ne ferai que rendre au Sénégal tout ce que j’ai grâce au Beach Soccer.
wiwsport.com (NAF)