C’est une saison de basket à oublier pour l’As Ville de Dakar qui a perdu, aussi bien chez les Filles que chez les Garçons, des rendez-vous importants. Des contre-performances liées à beaucoup de facteurs. Son président, Yatma Diaw, s’explique.
Quel bilan tirez-vous de la saison ?
Nous avons un bilan mitigé. Il y a eu des satisfactions, mais aussi des déceptions quelque part. La grande satisfaction, c’est que les Filles ont conservé le trophée de championnes du Sénégal. C’était important parce que c’était l’objectif minimal. C’est vrai que chez les Filles, on voulait les quatre trophées, malheureusement, on n’en a gagné que deux. Au niveau de l’équipe masculine, on pensait gagner au moins un trophée cette année. Ce qui n’a pas été le cas, malgré les recrutements faits en début d’année. Cela va permettre de faire le bilan et de voir ce qui n’a pas marché.
Qu’est-ce qui explique les deux défaites des Filles en finale face au Duc ?
Pour ce qui est des Filles, je crois qu’il y a beaucoup de causes. D’abord, la saison a été trop longue. Elles n’ont pas eu de temps de récupération par rapport à la Coupe d’Afrique des clubs. Je crois que c’est cette fatigue qui s’est manifestée en fin de saison.
Justement, est-ce que l’équipe va retourner en Afrique, l’année prochaine ?
On ne sait pas encore, parce que le coût est assez élevé. L’année dernière, on était entre 45 et 46 millions Cfa de dépenses. On a saisi la Fédération pour que l’Etat, au moins, puisse nous accompagner, pour les titres de voyage. On attend d’avoir une réponse pour se décider. La compétition est prévue en début décembre. On a encore le temps avant de prendre une décision.
Comment appréciez-vous les résultats chez les Garçons ?
Ils ont participé à deux finales qu’ils ont perdues. Seulement, on voulait au moins gagner un trophée, mais dans l’ensemble, le bilan est positif. On va continuer à chercher les profils qui pourront apporter ce plus qui manque à l’équipe.
Est-ce qu’on peut parler de début d’une crise au sein de votre club après les trois finales perdues ?
Non ! Il n’y a pas de crise. L’équipe féminine a perdu les deux dernières finales, mais cela ne veut pas dire que c’est mauvais. Elles en ont gagné deux. Il faut reconnaître que les autres équipes font du bon travail. On a un peu dormi sur nos lauriers pensant que tout allait être facile, alors que le Duc s’est bien préparé. Il y a eu un relâchement de façon psychologique qui s’est produit et on a été surpris lors de ces deux finales. C’est une responsabilité totale, autant des dirigeants, des techniciens qu’au niveau des joueurs.
Est-ce que le départ du coach des Filles, Ousmane Diallo, avant la finale des Garçons, n’a pas installé un peu plus l’équipe dans le doute ?
Non, je ne pense pas. Ce n’est pas lié. Chez les Garçons, c’est une autre gestion. Je ne pense pas que cela ait eu un impact sur la prestation de l’équipe en finale. Il faut comprendre que pour la majeure partie de l’équipe, c’était leur première finale. J’ai constaté que l’équipe était trop crispée, peut-être avec l’envie de vouloir gagner le premier trophée du club en Garçons. Mais il y avait de la place pour gagner.
Comment avez-vous vécu le départ de Ousmane Diallo ?
Le Bureau a fait un communiqué et je crois que c’est très clair. C’est quelqu’un qui a eu à collaborer avec nous pendant huit années, grâce au coach Tapha Gaye. Qui nous l’a proposé comme adjoint et ensuite comme coach titulaire. On a suivi son choix parce que sur le plan technique, c’est lui le responsable. Quand on a senti qu’il fallait un nouveau souffle, on a pris la décision de trouver un autre entraîneur. C’est une décision du club. Nous avons nos raisons, qu’on ne peut pas étaler sur la place publique.
Est-ce que vous regrettez la manière dont la collaboration s’est terminée ?
Ce que je regrette surtout, c’est ce qui s’est dit dans la presse, alors qu’on pouvait l’éviter. Dans une famille, on peut toujours trouver une solution.
Pourquoi avoir opté pour le retour de Tapha Gaye sur le banc des Filles, alors qu’il occupe le poste de Directeur technique du club ?
Ce n’est pas encore acté. Maintenant, ce qu’il faut retenir, c’est que les décisions techniques au sein du club, c’est Moustapha Gaye qui les prend. S’il pense que c’est utile qu’il soit sur le banc pour coacher l’équipe féminine, il va le faire. S’il pense qu’il faut trouver un autre entraîneur, il le fera aussi. La décision lui incombe.
Et chez les Garçons ?
Il n’y a pas de problèmes. Et je tiens à féliciter le coach Libasse Faye, qui est en train de faire un excellent travail. Et c’est lui qui va coacher les Garçons, l’année prochaine. A moins que Tapha Gaye n’en décide autrement.
Comment vous comptez aborder la saison prochaine ?
Nous comptons faire un bon recrutement, autant chez les Garçons que chez les Filles. On sent qu’il y a des postes où il nous manque quelque chose, surtout au niveau des Garçons. Même s’il faut sortir du Sénégal pour trouver de bons éléments, on le fera. Pour le moment, on n’a pas trop de départs. Au niveau des Filles, il est temps qu’on pense à rajeunir l’effectif.
Quelle analyse faites-vous du basket local en général ?
Je dis que le basket se porte bien. Les gens se débrouillent pour que le basket se joue partout. Il y a aussi des manquements dans la maîtrise du calendrier, les compétitions de petites catégories, le financement du sport en général. Il faut que les gens osent aller vers des réformes pour tendre vers un début de professionnalisme de notre championnat.