Après Mady Toure, c’est au tour du président du Dakar Sacré-Cœur de dénoncer la crise du football local. Selon lui, il faut d’urgence une concertation des présidents des clubs pour trouver des solutions aux problèmes. Mathieu Chupin estime qu’il faut des mesures adéquates à la situation pour s’en sortir.
Selon celui qui dirige l’un des clubs formateurs du Sénégal, le Dakar Sacré-Cœur, le football local fait face aux mêmes problèmes depuis plusieurs années n’arrivant pas à devenir une industrie à l’image des championnats européens voire mêmes certains pays d’Afrique.
« On a un football sénégalais, qui, au niveau des équipes nationales performent. Le fruit de ces performances sans remettre en cause le travail de la fédération est qu’il faut accepter le travail colossal des clubs dans la quête des résultats obtenus depuis deux ans. Aujourd’hui, cela devient un véritable scandale de voir l’état dans lequel se trouve notre football local… Je ne plus comprendre. J’ai commencé dans le football sénégalais au début des années 90 avec l’équipe des espoirs de Bignona. Et jamais, 30 ans après, j’aurais cru qu’on se retrouverait avec les mêmes difficultés. Ce n’est pas possible. En 2023, le football dans le monde c’est une industrie. Et pas qu’en Europe même dans certains pays de l’Afrique. Je n’ai rien contre le football guinéen mais je ne comprends pas qu’une équipe organisée comme le Génération Foot qui forme des Champions d’Afrique ne puissent pas performer et éliminer une équipe guinéenne. Y’a un vrai problème. Il y a plein de choses à régler » analyse Mathieu Chupin en marge de la cérémonie de présentation de son nouvel équipementier JSports.
Lui aussi souligne une anomalie dans le football sénégalais. Il fustige l’attitude de l’autorité du football local à l’égard des présidents de club. « Il y a des anomalies profondes. De ma part, je n’ai pas reçu d’invitation lors de la finale de la Coupe de la Ligue en tant que président de club, aussi pour la coupe du Sénégal. Et je trouve cela absolument anormal. Le minimum de respect qu’on peut avoir vis à vis des clubs professionnels qui forment une partie des joueurs qu’on retrouve dans les équipes nationales qui gagnent c’est dans ce genre de choses. »
Comme solution, il lance un appel pour la création un cadre de concertation entre les présidents des clubs pour encadrer les discussions avec l’Etat et toutes les futures collaborations avec le football local. « On a créé des milliers d’emplois dans ce pays. On n’est pas là à quémander, à demander à l’Etat de se comporter avec nous comme des mécènes. On veut un vrai deal : un partenariat privé-public entre les instances sportives et les clubs professionnels. C’est très important. Je lance de nouveau un appel à tous les autres présidents de club. Il est grand temps qu’on crée notre cadre permanent de concertation des présidents des clubs. C’est cette entité qui va pouvoir aller discuter avec les instances sportives, discuter avec les pouvoirs publics également. Tant qu’on ne crée pas ce cadre-là on va y aller d’une façon dispersée. Et on n’arrivera à rien du tout. »
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