En pleine phase ascendante, l’Équipe Nationale Féminine du Sénégal ne compte pas lever le pied. Pour hausser la barre un peu plus haute, les Lionnes devraient passer un nouveau, avec l’arrivée de binationales.
Vers une nouvelle ère dans le football féminin sénégalais ? Les récents résultats de l’Equipe Nationale Féminine du Sénégal, son retour à la Coupe d’Afrique des Nations dix ans plus tard, sa participation aux barrages d’accession à la Coupe du Monde 2023 ou même les deux victoires en amical contre l’Algérie (3-1 ; 4-0), devraient pousser Mame Moussa Cissé à prendre d’autres habitudes au sein de la composante des Lionnes. Cela non pas pour baisser le niveau mais pour apporter plus de qualités à une sélection qui est sur une phase ascendante avec une ossature exclusivement locale, pour aller titiller les grands d’Afrique.
L’heure est donc sans doute venue pour se tourner vers les quatre coins du monde pour trouver la perle rare, en faisant appel à de nouvelles joueuses, à des binationales qui, par leur talent, devraient pouvoir booster la sélection pour que la moyonnaise continue de tenir. Dans cette optique, le sélectionneur a été interrogé sur cette possibilité, après la nouvelle victoire face à l’Algérie (4-0). « Il faut faire en sorte que toutes les sénégalaises qui jouent en Europe puissent rejoindre la sélection si elles ont le niveau pour apporter une plus-value. C’est ce que font toute les équipes, à l’instar du Nigeria, du Cameroun », nous déclare Mame Moussa Cissé.
Depuis son existence, l’Equipe Nationale Féminine du Sénégal a toujours fonctionné avec des footballeuses formées au niveau local. Mais il est clair que pour rendre la sélection plus compétitive, il faudrait battre l’appel des binationales, sachant surtout que le salut de plusieurs sélections, comme le Nigeria, le Cameroun, l’Afrique du Sud, voire même l’Algérie, passe inéluctablement par l’intégration de footballeuses à double nationalité. Quand bien même le niveau des joueuses locales ne cesse de monter d’un cran, avec notamment certaines qui commencent à rejoindre la France pour évoluer en D2 Féminine, à Marseille ou au FC Metz.
« Je n’ai pas de fixation, précise le sélectionneur des Lionnes. Je me dis, celles qui doivent venir doivent être meilleures que celles qui sont ici. Si elles ont le même niveau, je préfère celles qui sont ici. On a travaillé sur quelque chose qu’on maîtrise. Et, vous l’avez vu, on a fait appel à une fille qui s’appelle Oulèye Beye et qui joue à Monaco (France). Il y avait également Aminata Ba (Quevilly-Rouen Métropole, France). On a des contacts avec des filles qui sont aux Etats-Unis, en Allemagne, par exemple Marie Virginie Diop qui est entrée en cours de jeu contre l’Algérie. Elle a fait sa formation de base à l’Eintracht Francfort (Allemagne) jusqu’en U19. Il faut qu’on lui donne la chance de prouver ce qu’elle vaut. Je pense qu’elle a donné satisfaction. On va continuer à travailler. »
Alors, peut-on dire maintenant que l’Equipe Nationale Féminine du Sénégal s’apprête à s’ouvrir vers une nouvelle ère dans son existence. Ça ressemble à ça. Mais si le temps est venu pour ouvrir les portes aux binationales, à Aminata Ba, Marie Diop et autres, et profiter de leurs qualités qui ne devraient y avoir que des répercussions positives pour une équipe qui commence à créer une bonne cohésion avec ses supporters, la confiance pour les joueuses-là formées au pays devrait rester la même. Car les deux succès face à l’Algérie, une sélection traditionnellement à vocation binationale, démontrent qu’il y a également de la qualité sur le plan local.
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