Sept ans après sa retraite, Balla Bèye 2 dit Baboye reste l’une des légendes de l’arène sénégalaise qu’on se remémore encore aujourd’hui pour son courage qui lui a valu le surnom de « l’ouragan de Pikine ».
Reverrons- nous un lutteur de la trempe de Balla Bèye 2 ? L’ex pensionnaire de l’écurie Hall Pulaar a laissé une trace indélébile dans l’histoire du sport traditionnel sénégalais. Rien qu’à l’évocation de son nom, on pense au courage et à la détermination, et sa fougue faisait trembler même les plus grands lutteurs de sa génération.
Entré dans l’arène au milieu des années quatre vingt dix (1994) à l’âge de 23 ans, le teigneux jeune Pikinois va vite gravir les échelons pour se faire une place à la table des grands au moment où l’arène sénégalaise était dominé par la génération des Manga 2, Mor Fadam, Toubabou Dior et Mame Diambane. Ne se prévalant pas d’une grosse technicité comme Moustapha Gueye ou d’une force physique comme Mohamed Ndao Tyson, Baboye va mettre en avant son atout principal : l’agressivité. Malgré son centre de gravité bas, il use de cette méthode pour attaquer ses adversaires dès le coup d’envoi. Zale Lô (deux fois), Balla Gaye 1 et Boy Kairé (deux fois) vont d’ailleurs en faire les frais.
Une stratégie payante qui sera sa marque de fabrique même si elle lui jouera des tours quelques fois comme lors de sa défaite contre Moustapha Gueye en 2001. Ce jour là, le « mbaroodi » (Lion en Pulaar) a été piégé par le tigre de Fass. Se ruant à l’attaque avec dès le coup de sifflet de l’arbitre, Baboye va avoir la surprise de sa vie quand il se retrouve à terre après une prise exceptionnelle déclenchée par Moustapha Gueye.
Le premier à faire vaciller le trône du roi Yekini !
Après sa défaite contre Tapha Gueye, Baboye reprend du poils de la bête en 2000. Il s’impose devant Dame Sounguère et Lac de Guiers 1 avant de perdre en 2002 contre le nouveau phénomène de l’arène Yekini. Baboye poursuit son ascension jusqu’en 2006 où il fait l’exploit en battant le roi des arènes déchu Bombardier. Cette victoire importante lui ouvre les portes des « ténors » de l’arène et va lui permettre de disputer son premier combat royal en 2007 contre son bourreau, Yekini. Malheureusement pour le lutteur de Pikine, comme lors du premier choc, il va plier devant l’invincible roi des arènes Yekini. Malgré cette défaite, sa renommée ne sera que plus grande car il était si près de détrôner Yekini, le mettant même sue trois appuis après l’avoir ceinturé.
Deux ans plus tard, il tentera à nouveau sa chance pour chiper le titre de roi des arènes à Yekini. Mais le résultat sera pareil et la chute encore plus marquante que lors des précédentes affrontements. Pour une troisième fois, Baboye perd devant l’incontestable « empereur de l’arène ».
Un bilan mitigé contre les « jeunes lutteurs » et une sortie honorable
Face à la génération montante des années 2010, Baboye a plutôt fait honneur à son rang. Même s’il a perdu contre Balla Gaye 2, l’ouragan de Pikine va tenir en échec Lac de Guiers 2 qui restait sur une série de neuf victoires consécutives. Après avoir perdu sur le terrain, Baboye a vu le CNG cassé le verdict de ce combat pour déclarer un sans verdict.
Pour sa troisième sortie contre ses « cadets », Balla Bèye 2 se blesse à l’échauffement à quelques minutes de son combat contre Ness. Ce sera ainsi un nouveau combat sans verdict pour lui.
Le 16 avril 2016, Baboye dispute son dernier combat ponctué d’une victoire contre Baye Mandione. Il soigne ainsi sa sortie et s’offre une 17e victoire dans sa carrière. Après 22 ans passés dans l’arène, Balla Bèye 2 raccroche et laisse un héritage digne d’un lutteur de la banlieue pikinoise. À ce jour, il est perçu comme l’un des derniers guerriers à pratiquer le « sport de chez nous ».
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