Ce jeudi 4 mai, Génération Foot et son président ont reçu des représentants des écoles de football dans lesquelles Pape Amadou Diallo et Lamine Camara ont fait leur premiers pas. Des chèques de plusieurs millions FCFA leur ont été donnés. Mais ceci n’est pas un don ou même une offrande. C’est un dû.
Dans les textes juridiques de la FIFA, le Règlement sur le Statut et Transfert du Joueur (RSTJ) implique des compensations et indemnités de formation à partager entre les différents clubs qui ont eu à former le joueur lorsqu’il signe son contrat professionnel. L’article 20 dudit règlement indique : « des indemnités de formation sont redevables à l’ancien club ou aux anciens clubs : lorsqu’un joueur signe son premier contrat en tant que professionnel, et lors de chaque transfert d’un professionnel jusqu’à la saison de son 23e anniversaire. L’obligation de payer une indemnité de transfert existe dès que le transfert est opéré, soit pendant, soit à la fin du contrat »
Dans ce monde du football à coûts de millions d’euros et du luxe constaté de plusieurs footballeurs, les parents pauvres restent les centres de formation et les écoles de football. Ces lieux où le joueur tape pour la première fois dans le ballon rond, ou ce temple dans lequel il fait ses premières gammes avec pour objectif de rêver d’une vie professionnelle. Conscient de cela et pour y remédier, l’instance dirigeante du football a décidé, au début des années 2000 (2001) d’inclure dans le « partage » du montant du transfert, le centre, l’académie ou l’école de formation du joueur. Pour ceci, la FIFA a statué sur des conditions. Le club formateur doit recevoir une prime qui constitue entre 5 et 10% du transfert. La période de 12 à 23 ans est considérée comme étant celle de l’éducation du footballeur. Ainsi tous ceux qui participent à sa formation dans cette intervalle, sont compensés une fois que le joueur signe son premier contrat professionnel ou qu’il soit transféré avant ses 23 ans. Du coup, Pape Amadou Diallo (18 ans) et Lamine Camara (19 ans) qui ont rejoint le FC Metz il y a moins de 2 mois, en provenance de Génération Foot doivent permettre à tous les clubs et académies de football où ils sont passés de bénéficier de ces indemnités.
Au Sénégal, cette mesure n’est pas encore dans son application maximale. Les centres et écoles de football ne sont pas toujours compensés. Alors que les équipes formatrices ne comptent que sur ces transferts de joueurs pour survivre, on constate que la plupart partent libres à la fin de leur contrat ou partent pour une somme infime. Pour ne pas perdre des talents et rester les poches vides, les académies comme Génération Foot, Diambars, Dakar Sacré-Cœur ont noué des partenariats avec des clubs européens.
La cérémonie de remise de chèque (5 à 15 millions de francs CFA) de Mady Touré est certes un élan de solidarité mais elle est surtout ce qui est la règle pour ne pas léser les clubs formateurs et leur permettre de survivre du talent de leurs poulains.
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