Le football sénégalais a présenté au chef de l’Etat les trois trophées remportés dans les trois compétitions continentales disputées par la sélection A, Beach Soccer et celle Locale. Au palais de la République où la délégation du CHAN a été reçue dimanche soir, le directeur technique national s’est entretenu avec wiwsport. Il dévoile les secrets de cette série de réussite de l’expertise et la formation locale.
DTN, après les sacres de l’équipe nationale avec Aliou Cissé, du beach soccer avec Mamadou Diallo, aujourd’hui on célébre celui de l’équipe nationale locale avec Pape Thiaw, tous des sélectionneurs nationaux …
C’est une fierté. Depuis 8 ans, nous travaillons sur cela. C’est à dire faire en sorte que dans nos sélections nationales, on retrouve les produits de la formation locale. Ma fierté est de les avoir choisis et nommé à ces postes. C’est le cas d’Aliou Cissé, Pape Thiaw, Malick Daff, Serigne Saliou Dia, Mamadou Diallo et tous les autres. Le choix porté sur eux a été un succès. Ils font un bon travail et c’est important. Tout cela est la suite logique d’une vision. Pour bâtir un football solide, il faut le joueur qui est le produit incontournable. Pour qu’il fasse un bon jeu, il faut de bons entraîneurs et ces derniers ont besoin de formation. Heureusement qu’on en a ici. Moi qui vous parle, je suis un instructeur CAF et FIFA. J’ai eu à former la plupart d’entre eux. Si tu as de bons formateurs, tu auras de bons entraîneurs, de bons joueurs et donc une bonne équipe pour logiquement avoir de bons résultats. Ce n’est pas un hasard mais un long travail de la DTN.
Quel est le secret de ces bons résultats qui se succédent et fait du Sénégal aujourd’hui un poids lourd du continent africain?
Les gens pensent que les résultats sont au pif mais c’était bien réfléchi. Quand j’ai été nommé directeur technique national en 2013, j’ai produit un programme de développement technique du football sénégalais (2013-2017). Le point le plus important de ce programme était la participation régulière de nos sélections jeunes dans les compétitions continentales. C’est en 2015, qu’on a participé pour la première fois à une CAN U20 ici au Sénégal. On a joué la finale, la demi-finale à la Coupe du Monde qu’on a perdu devant le Brésil. Depuis lors, on ne s’est pas arrêté. De 2017 à 2021, on a mis en place un autre programme avec des points d’honneur pour la formation des entraîneurs et les sélections nationales. Là, on récolte les fruits dans toutes les sélections nationales. Il ne reste que la sélection U23 qui va disputer une double rencontre avec le Mali pour se qualifier à la CAN de cette catégorie prévue au Maroc.
Il y a aussi les stages qui permettent aux équipes nationales de se préparer sur une longue durée…
L’autre secret est la FSF qui accompagne et supporte les moyens. C’est de l’argent tout ce programme. Mais la chance qu’on a est que nos sélections nationales ont au moins trois mois de préparation. Heureusement qu’on a le centre de Guereo et celui de Toubab Dialao, des investissements de la Fédération. Et il faut calculer que chaque stage coûte au moins 8 millions de nos francs. Imaginez que chaque équipe fasse 4 stages par mois pour une durée de 4 mois alors qu’on a 8 équipes nationales.
La continuité est-elle prioritaire dans la sélection de ces joueurs pour les équipes nationales?
Je travaille sur la continuité actuellement. Les techniciens montent les paliers avec leurs joueurs. Malick Daff, par exemple, était avec les U17 et là, il s’occupe de la sélection U20. Avec l’équipe nationale locale, on compte 6 joueurs de la sélection U20, ils vont peut-être disputer la CAN. Moi, je donne la priorité aux joueurs qui ont fait les petites catégories ici. Je ne veux pas prendre un autre qui vient d’ailleurs s’il n’est pas bien sur aussi meilleur que ceux qui sont ici. Quand on a une équipe nationale en U15 et qu’on travaille dessus pendant deux ans, il faut les prendre pour la U17. Et je veille à cela. J’ai toutes les listes et je connais tous les joueurs.
Aliou Cissé reste à la tête de la sélection A. Est-ce qu’il en sera de même pour ces entraîneurs ? Pape Thiaw par exemple.
C’est la stabilité qui apporte les bonnes performances. Il faut cette stabilité dans les structures administratives et techniques. Je fais confiance en mes entraîneurs. Meme si on n’avait pas gagné le CHAN, Pape serait reconduit au niveau local. Parce qu’on apprend de ses erreurs. C’est ma vision. Et heureusement que tous mes entraîneurs travaillent très bien et font de bons résultats.
wiwsport.com (NAF)