Interrogé par Sport News Africa, l’international burkinabé Alain Traoré s’est exprimé sur la demi-finale que va disputer son pays sous peu face aux Lions du Sénégal. L’Étalon non sélectionné pour cette CAN Cameroun 2021, par le sélectionneur Kamou Malo, croit en l’accession en finale du Burkina qu’il invite à laisser l’initiative du jeu aux hommes d’Aliou Cissé.
Vice-champion d’Afrique en 2013, Alain Traoré (33 ans, 65 sélections), qui évolue à Arta/Solar 7 (Djibouti), n’a pas été retenu pour la CAN 2021. Cependant, l’ancien attaquant d’Auxerre et de Monaco suit avec beaucoup d’intérêt le parcours des Etalons du Burkina Faso, opposés ce mercredi soir à 19h00 GMT au Sénégal en demi-finale.
Alain Traoré, inutile de vous demander votre pronostic…
En effet. Vous vous doutez de ma réponse. Je crois vraiment que nous allons nous qualifier pour la finale. L’équipe a les qualités pour le faire, mais évidemment, ce sera un match très compliqué. N’oublions pas que le Burkina Faso a toujours su poser des problèmes au Sénégal, notamment lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2018 (2-2 à Ouagadougou, 0-0 à Dakar, Ndlr).
Mais vous admettrez bien volontiers que le Sénégal est le favori de cette demi-finale ?
Bien sûr. Et c’est normal. Il est vice-champion d’Afrique en titre, c’est une des meilleures sélections africaines et il compte dans ses rangs des joueurs de classe internationale, qui évoluent dans de grands clubs européens, comme Mané, Koulibaly, Mendy, Gueye, Sarr … De toute manière, le Burkina Faso est toujours classé parmi les outsiders avant chaque phase finale de CAN à laquelle il participe. Ce qui lui va très bien.
Avez-vous été convaincu par le jeu du Sénégal ?
Franchement, pas vraiment. Et surtout pas lors du premier tour. J’ai vu tous ses matchs, et les trois premiers n’étaient vraiment pas très beaux à suivre. Mais cela a été suffisant pour se qualifier. Il est vrai que c’était un peu plus intéressant contre le Cap Vert (2-0) et la Guinée équatoriale (3-1). Je pense qu’Aliou Cissé mise beaucoup sur le talent de ses joueurs. Mané ou Sarr, par exemple, peuvent marquer ou faire marquer n’importe quand, même si l’équipe ne joue pas très bien. La défense sénégalaise est également très solide. J’ai remarqué également que ce n’est pas une équipe forcément très à l’aise quand elle a la possession du ballon. Peut-être que le Burkina Faso aurait plutôt intérêt à lui laisser l’initiative du jeu, pour mieux la contrer.
Sur quels arguments le Burkina Faso peut-il miser ?
La pression est davantage sur le Sénégal. Les Etalons sont les outsiders. Sincèrement, je ne m’attendais pas forcément à ce que le Burkina Faso soit aussi performant lors de cette CAN. Il faut se rappeler que l’équipe a pas mal changé ces derniers mois. Jonathan Pitroipa et Aristide Bancé ont pris leur retraite ; Charles Kaboré n’est pas là (l’ancien Marseillais est sans club depuis son départ du Dynamo Moscou en juin dernier, Ndlr), et moi non plus. Plusieurs cadres en moins en si peu de temps, ce n’est pas rien. Mais des joueurs qui étaient là depuis quelques années ont gagné en expérience et encadrent les plus jeunes. L’équipe pratique également un football offensif, ce qui est une tradition chez nous.
Quels joueurs ont, jusqu’à maintenant, pris une part essentielle dans le parcours des Etalons ?
Il n’y a pas de star dans cette équipe, mais beaucoup de très bons joueurs. Mon frère, Bertrand Traoré, assume son rôle de leader technique et de capitaine. J’attendais de le voir à l’œuvre, car il revenait de blessure, mais son match contre le Cameroun (1-2) m’a rassuré. Hervé Koffi est un bon gardien, performant. Il y a Edmond Tapsoba, qui fait une bonne CAN, Issoufou Dayo, Gustavo Sangaré, Blati Touré, etc. Je ne peux pas tous les citer, mais la réussite de cette équipe repose avant tout sur son collectif. Elle est bien organisée, plaisante à voir jouer et elle peut aller au bout et remporter cette CAN, ou au moins atteindre la finale ou terminer troisième. De toute manière, dans le football, on ne retient que les noms des équipes qui ont récolté une médaille. En tout cas, cette CAN prouve que cette nouvelle génération est en avance, parce que je ne pensais pas que ça marcherait si bien aussi rapidement. Il faudra évidemment confirmer, mais je crois que c’est une belle page du football burkinabè qui est en train de s’écrire…