Dans les mains de Claude Le Roy, l’Equipe Nationale du Sénégal, qui entrevoit une nouvelle page dans son histoire, se rend en Algérie où elle va disputer sa toute première demi-finale de CAN.
Pour son retour à la compétition après avoir manqué la précédente édition (1988), l’Equipe Nationale du Sénégal a droit à du lourd dès la phase de groupes puisqu’elle est dans dans la poule B en compagnie du Cameroun, champion sortant, de la Zambie et du Kenya. Et pour leur entrée en lice, les Lions ont du pain sur la planche en croisant le Kenya, qui était présent à la précédente CAN.
Cerise sur le gâteau, la bande à Claude Le Roy obtient un bon match nul vierge face aux Harambee Stars (0-0) au Stade du 19 Mai 1956 d’Annaba. Nous voilà au deuxième match de la phase de groupes pour les Lions, la rencontre la plus difficile … Aujourd’hui, on l’aurait même qualifiée de finale avant la lettre parce que les Lions du Sénégal affrontaient les Lions Indomptables du Cameroun.
Mais, malgré le titre de champions sortants des adversaires d’en face, Jules François Bocandé et ses coéquipiers vont créer la sensation. Bien organisés, solides et solidaires, les Lions finissent par faire tomber le Cameroun 2 à 0. Si Bocandé, ou encore Souleymane Sané étaient tous titulaires, c’est Mamadou Mariem Diallo (44e) et Moussa Ndao (55e) qui vont faire chavirer les 12 000 spectateurs présents ce jour-là au Stade d’Annaba.
Un succès de façon claire et nette qui entrevoit presque la qualification pour les demi-finales. A l’ultime journée de la phase de groupes, le 6 mars 1990, les Lions doivent se frotter à la Zambie, qui venaient d’enchaîner deux succès face au Cameroun puis le Kenya. Mais les Les Chipolopolos n’iront pas jusqu’à la troisième victoire puisqu’ils sont nettement freinés par la solidarité des joueurs sénégalais. 0-0 score final, les deux équipes s’envolent pour les demi-finales.
Puis le rêve s’envole
Arrivés à ce stade de la compétition pour la première fois de leur histoire, les Lions respirent bonne humeur et rêve. Sauf qu’ils avaient laissé beaucoup d’énergie pour se hisser jusqu’en demi-finale. Pourtant, tous les moyens étaient bons pour atteindre la finale. À commencer d‘abord par l’égalisation du Sénégal à la 20e minute suite à un contre son camp d’Abdelhamid Serrar, alors que Djamel Menad avait ouvert le score dès la 4e.
Les tribunes pleines avec une affluence de 65 000 spectateurs, le Stade du 5 Juillet 1962 d’Alger poussait à fond ses joueurs qui le jouaient tragique. Une heure de jeu et toujours un but partout face aux Fennecs qui venaient d’écraser le Nigeria (5-1), la Côte d’Ivoire (3-0) et l’Egypte (2-0) en phase de groupes, il fallait pourtant plus que du football pour voir le Sénégal perdre cette rencontre. Ce fut le cas.
Impuissants face à d’excellents Lions, les Algériens ont alors joué la carte d’intimidation à fond. En plus de militaires aux bords du stade, Mustapha Rabah Madjer menace : « est-ce que vous voulez continuer à vivre ? Une chose est sûre, si l’Algérie perd ce match, personne ne sortira vivant du stade. Nous allons tous mourir », disait-il constamment sous les oreilles de l’Aimable Jules François Bocandé.
Et les Lions cédèrent face à la bataille psychologique des Fennecs et de leurs supporters. Plus possible pour Bocandé et ses partenaires d’inquiéter le gardien Antar Osmani. Les chances de disputer la finale s’amoindrissent. Beaucoup plus encore quand Djamel Amani faisait imploser le peuple sénégalais en trompant Cheikh Seck à la 62e minute pour redonner l’avantage à l’Algérie. Réaction quasi néant, les Lions s’inclinent par 2 à 1. Un coup insoignable qui conduit même à la défaite 1 à 0 face à la Zambie lors de la petite finale …
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