Il l’avait dit lors de sa premiere interview dans la taniére, Abdou Diallo n’a pas peur de la concurrence. Fortement critiqué par les supporters du PSG en novembre 2020, il a repris du poil de la bête depuis. Dans cette interview avec L’Equipe repris par wiwsport, il partage sans filtre sa vision des choses dans le club parisien.
Comment jugez-vous votre première saison ?
Clairement, je n’étais pas dans la position d’un mec qui pouvait réclamer d’être titulaire. J’ai fait face à une grosse concurrence. Ma blessure (au dos) ne me permettait pas d’être à 100%. Même si ce n’est pas du tout une excuse. J’aurais surement pu faire mieux. Une carrière linéaire, ca ne peut pas arriver. Malheureusement, je ne suis pas Messi ni Ronaldo. (Rire). Donc, il faut accepter ces moments difficiles et s’en servir.
Mais avez-vous douté sur les 18 derniers mois de votre capacité à vous imposer au PSG?
Je ne considère pas que je me suis imposé aujourd’hui. Le foot va vite. Demain , je peux échouer. Donc, il n’y a pas de doutes à avoir: tu fais ce que tu sais faire de mieux. Si ca passe, ca passe. Et si ca ne passe pas, tu te retrousses les manches et tu vas au front.
Peut-on trouver ce recul dans le contexte parisien?
Tout le monde parle du contexte parisien, mais en réalité, si j’avais provoqué un penalty au Real, je me serais fait allumer aussi. C’est normal, les supporters du PSG, j’ai appris à comprendre leur façon de voir et de vivre le foot. Je suis sensible aux gens qui, même dans les mauvais moments, sont là. Regardez l’épisode Dortmund, on perd le match aller (1-2 en huitièmes de finale ) et tout le peuple parisien est là au retour (2-0). Il est là! Si c’est le contexte parisien, ca me va très bien. (Sourire.) Oui, il y’a des critiques, de l’émotion, mais il y’a des mecs qui vivent pour le club.
En quoi avez-vous changé depuis 18 mois?
Aujourd’hui, je sais bosser pendant 3 semaines, un mois où je ne joue pas et être concerné à 100%. Donc quand le coach fait appel à moi, mentalement je suis prêt. Paris, c’est ce qu’il me fallait. Dortmund, c’est un club de très haut niveau, mais si j’étais resté, j’aurais peut-être eu un certain confort. J’aime la difficulté. Je me construit dans la difficulté. Et en venant à Paris j’ai trouvé ca. Aujourd’hui, que ce soient Thiago Silva, « Marqui » ou Kimpembe, c’est le top 5 ou 7 mondial. Je me frotte au gratin européen. Eux sont habitués à ce contexte de très forte exigence, c’est cette concurrence interne. J’avais besoin de ca pour comprendre que OK, t’es bon, mais t’as pas tout.
Comment vous sentez-vous à ce poste de latéral gauche?
Plutôt bien. Après j’ai été formé central. Mais dans le foot, il n’y a pas d’état d’âme. Si le coach me met là, c’est qu’il considère que je peux jouer à ce poste. Je donne le maximum, je regarde les latéraux du PSG et européens pour progresser.
Avez-vous déjà le sentiment d’avoir inversé la hiérarchie coté gauche avec ce match ( huitièmes de finale retour face au Barcelone 1-1) ?
Dans un grand club, la hiérarchie ne veut rien dire. Ce que j’ai fait hier ne compte plus. On me parle de Barcelone parce que c’est récent. Demain, si je me foire, on aura oublié Barcelone. Et c’est normal, la hiérarchie, tu ne l’as retournes jamais. C’est toi au jour le jour. L’application que tu vas mettre, le niveau qui te permets d’enchainer les matchs.
Pensez-vous un jour devenir un latéral de très haut niveau?
Vous ne considérez pas que le PSG, c’est déjà du très haut niveau?
Si, mais entre jouer un match de très haut niveau et s’installer durablement, il y’a une différence …
Bien-sur que je m’imagine. Mais s’imaginer, c’est bien. Le faire c’est mieux. Il me manque des automatismes. Ca va venir. Je parle beaucoup au staff, avec les joueurs, avec les autres latéraux. J’en parle avec l’ailier devant Kylian (Mbappé), « Ney », Pablo (Sarabia). Je me nourris tous les jours de ca. En espérant devenir le plus complet possible.
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