Arrivé en prêt à Nice le 31 janvier, Moussa Wagué a vu son élan être stoppé par le Covid-19 et l’arrêt prématuré de la saison de Ligue 1. Le latéral sénégalais n’a joué que cinq matchs dans le championnat de France et de nombreuses interrogations entourent toujours son avenir.
Un joueur prêté par le FC Barcelone à un club français, ça n’arrive pas tous les jours. C’est pourtant ce que l’OGC Nice a réussi à faire lors du dernier jour du mercato hivernal en officialisant l’arrivée de Moussa Wagué. En manque de temps de jeu en Catalogne, le Sénégalais pouvait espérer relancer sa carrière avec un passage de six mois sur la Côte d’Azur. Mais le Covid-19 en a décidé autrement et son prêt s’est brusquement arrêté à la fin du mois d’avril avec l’annonce de la fin de la saison de Ligue 1. «Maintenant j’ai envie de continuer à grandir ici jusqu’à la fin de la saison et continuer le projet avec Nice» avait-il annoncé à sa présentation. Malheureusement, il n’en a jamais eu vraiment l’occasion. Le latéral, comme d’autre joueurs qui espéraient se relancer avec un prêt de six mois, est un des grands perdants de la décision de la Ligue. Une situation d’autant plus regrettable que le joueur de 21 ans semblait monter en puissance.
S’il n’a joué que cinq petits matchs avec les Aiglons, celui qui a participé à la Coupe du Monde 2018 avec les Lions de la Teranga a eu un rôle important dans la potentielle qualification européenne de la troupe à Patrick Vieira. Titularisé à seulement deux reprises en Ligue 1, Moussa Wagué a su être impliqué sur deux buts. Et pas n’importe lesquels. Celui du nul à Bordeaux et celui de la victoire dans le derby contre Monaco lors des deux derniers matchs d’une saison tronquée. Un apport qui donnait l’eau à la bouche. Mais finalement, les observateurs vont rester sur leur faim. Ils ne verront plus Moussa Wagué prendre le large sur son côté droit cette saison. Et peut-être plus jamais avec le maillot rouge et noir des Niçois.
C’est cruel pour Nice qui pouvait espérer mieux qu’une cinquième place avec la montée en puissance d’un effectif construit à la va-vite après l’officialisation du rachat pour Ineos. Mais ça l’est encore plus pour le natif de Bignona. S’il a avoué ne pas regretter son expérience barcelonaise, son passage en France devait lui permettre de réaligner ses ambitions personnelles avec les qualités de son jeu. Cette tentative est finalement avortée. Depuis son départ d’Eupen en 2018, le néo-Niçois n’a joué que 11 matchs chez les professionnels. C’est peu. Pire, alors qu’il était si régulier en Belgique avant d’avoir vingt ans, son nombre d’apparition dans les championnats européens n’a toujours pas dépassé les 50. Son avenir qui était censé s’éclaircir est désormais teinté d’un nouveau voile d’incertitude à cause du Covid-19.
Là où il est chanceux, comme son club, c’est que ce prêt a été assorti d’une option d’achat estimée à 10 millions d’euros. Ses dernières performances en France ont été séduisantes et la potentielle qualification européenne du Gym pourrait convaincre les dirigeants niçois de sortir le chéquier. Mais pour un Moussa Wagué, combien de joueurs dont la carrière a peut-être été stoppée net par l’arrêt du championnat. A l’heure où les dirigeants s’écharpent pour obtenir la plus grosse part du gâteau, les principaux acteurs du football, les joueurs, n’ont pas eu le droit à la parole. Et pourtant, alors que les institutions devront pour la plupart résister aux difficultés actuelles, les joueurs ne vont avoir aucune seconde chance pour espérer réussir. Des épreuves qui vont devoir être surmontées dans l’anonymat le plus total pour certains d’entre-eux. Car avec aussi peu de matchs disputés lors de la phase retour, tous les joueurs n’ont pas eu le temps de s’adapter à un nouvel environnement pour briller aussi vite que le plus jeune buteur africain de la Coupe du Monde. Quitter le FC Barcelone pour la France est rare, mais ce n’est pas de tout repos.
Source: beinsports