Le juge d’instruction au pôle financier du tribunal de Paris le soupçonne d’avoir « validé » un versement de 3,5 millions de dollars (3,1 M€) en faveur de Lamine Diack, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), afin de faciliter l’obtention des Mondiaux d’athlétisme à Doha en 2017.
« Des affirmations totalement inexactes », selon Francis Szpiner, l’avocat de Nasser Al-Khelaïfi. Selon l’avocat, l’affaire part d’un malentendu. « Il faut savoir que l’audition initiale de Nasser Al-Khelaïfi n’a eu pour origine qu’une confusion regrettable opérée par le magistrat instructeur qui a confondu Oryx QSI, une société purement privée dirigée par Massata Diack, avec QSI un fonds souverain qatarien dont Nasser Al-Khelaïfi est président ! ».
Au moment des faits, en 2011, Nasser Al-Khelaïfi n’avait par exemple aucun lien avec Oryx QSI, société dont il sera actionnaire entre 2013 et 2016 argue son avocat. «Nasser Al-Khelaïfi n’a jamais été opérationnellement impliqué dans la candidature de la ville de Doha pour les Championnats du monde d’athlétisme » assure l’avocat. « Sur la période concernée, il n’est ni actionnaire, ni dirigeant d’ORYX et ne peut donc nullement être impliqué dans la relation commerciale entre ces deux sociétés exclusivement privées que sont Oryx et Pamodzi », soutient encore Me Szpiner.
Ce dernier assure par ailleurs que les fonds que le juge considère comme suspects sont parfaitement tracés. Pamodzi était en effet mandatée par la société japonaise DENTSU pour gérer les droits marketing de l’IAAF dans les pays dits émergents.
Sur les 3,5 M$ relatifs notamment aux droits de retransmission télévisés et de sponsoring au titre des Championnats du monde d’athlétisme, qui intéressent le juge, 1,9 M$ ont été immédiatement reversés à Dentsu et 1,3 M$ à l’IAAF. Les 300 000 euros restant faisant office de commission pour la société de Papa Massata Diack. Il est à noter que la société Dentsu n’a, à ce jour, pas été entendue par le juge.
Lamine Diack est mis en examen pour « corruption passive » depuis le 27 mars.
Source: Le Parisien