Meilleur un jour, pire pour toujours. Être entraîneur n’est guère un quotidien facile. Un mot les lie : la passion pour leur métier. wiwsport.com s’est entretenu avec quelques entraîneurs qui font le football sénégalais. A l’unanimité, ils trouvent le métier ingrat et nous raconte leurs bons et mauvais moments.
YOUSSOUPHA DABO, entraîneur Stade de Mbour et sélectionneur U20 : » Nos résultats doivent définir notre avenir «
» Pour moi c’est une vocation. Même quand je jouais, je m’intéressais beaucoup aux contenus des séances d’entraînement et j’interrogeais très souvent mes coachs sur le pourquoi de telle ou telle situation. J’aime bien manager une équipe et faire progresser les joueurs à partir de là c’était tout naturel de faire ce métier.
Je pense que il y’a un côté d’ingratitude dans tous les métiers. Le notre est très exposé et médiatisé mais il faut faire avec. Je pense que l’un des charmes de ce métier se trouve justement dans ce contexte de génie un jour et nullard le jour suivant. Dans tous les métiers, nos résultats doivent définir notre avenir. »
Cheikh Gueye, ex-entraineur de Sonacos : « J’ai préféré être coach que professeur de philo.. »
« J’ai toujours eu comme passion les études et le foot . Tout petit je m’intéressais aux métiers du sport ( médecine du sport, management, entraîneur ). J’ai préféré être coach que professeur de philosophie. La motivation ce n’est rien d’autre que le choix de faire de ma passion un métier. Ainsi je me suis investi pour devenir aujourd’hui par la grâce de Dieu entraîneur de football.
Ingrat? Si l’on se fie à la définition d’ingrat (absence de reconnaissance). Je peux dire que oui car tes bons résultats d’hier ne te permettent pas de continuer ton projet si les résultats d’aujourd’hui ou de demain sont négatifs . Mais il faut être conscient de la nature de ce métier. Le prendre comme une motivation et non comme une pression. Le haut niveau, ceux sont les résultats qui comptent et quand les résultats ne sont pas bons, l’entraîneur est souvent le principal responsable. »
Pape Thiaw, entraîneur NGB : « J’ai toujours voulu partager par la meilleure des manières… »
Même si les gens me parlent de la talonnade contre la Suède lors du mondial 2002 sur Henry Camara à qui je dis mention spéciale parce que sans le but derrière on n’aurait jamais parlé de ça. »
Mauvais Souvenirs
« Depuis 2007 je suis dans ce métier. 3 fois champion en petite catégorie en Espagne, 2 fois sur le podium en ligue 1 sénégalais. Une victoire a la 94e mn contre la Linguere ( saison 2017/2018) en jouant en infériorité numérique donc ceux sont des motifs de satisfaction. Mais le moment qui m’a le plus marqué c’est le jour (janvier 2019) ou je me suis réuni avec les joueurs de Sonacos pour leur dire que je ne suis plus leur coach. C’était une séparation difficile, je suis quelqu’un de très sensible et je le lisais sur le visage de tous les joueurs sans exception, une très grande tristesse. »
« Je dirais la finale tragique de la coupe de la ligue du 15 Juillet 2017 entre USO/Stade de Mbour. Ça reste un souvenir douloureux. Tout était réuni pour que cela soit une vraie fête du football mais quelques individus qui pour moi ne comprennent pas ce qu’est le sport, ont décidé autrement et c’est regrettable. Le stade de Mbour n’avait jamais remporté de trophée majeur avant et tout le monde était motivé à l’idée que ça soit une première pour le club. Nous l’avons réussi mais la fin de l’histoire a détruit le scénario. Je prie encore pour les disparus et les blessés. »
wiwsport.com