Dado Faye, ancienne joueuse du Jaraaf de Dakar, a rejoint le Dakar Université Club (Duc) cette saison. Elle revient, dans cette interview, sur les raisons de son transfert, sa présélection à l’Afrobasket 2017, ses ambitions avec sa nouvelle formation…
Quelle analyse vous faites de la prestation des Lions du basket lors de la phase aller des éliminatoires de la Coupe du monde (Chine 2019) disputée à Maputo, le week-end dernier ?
L’équipe sénégalaise a fait un bon tournoi au Mozambique. Les joueurs ont certes perdu leur deuxième match contre la Côte d’Ivoire mais cette défaite est compréhensible. Le groupe n’était pas au complet car il y a eu les absences de Gorgui Sy Dieng et Maurice Ndour. Les blessures de Hamady Ndiaye et de Mouhammad Faye, survenues en pleine compétition, ont également affaibli l’équipe. Je suis derrière eux tout en gardant l’espoir de les voir se qualifier. J’espère qu’ils vont se racheter à la phase retour qui se jouera à Dakar. Le Sénégal aura le soutien de son public.
Comment vous sentez-vous au sein de l’équipe du Duc que vous avez rejointe cette saison ?
Je m’y sens bien. Je n’ai pas eu de problème d’intégration parce que j’ai trouvé au sein du groupe ma sœur (Seynabou Faye, ndlr) et d’autres joueuses que je connaissais déjà. Le Duc est un grand club qui regorge de bons dirigeants et de joueuses talentueuses. L’équipe a un jeu assez élevé mais je me suis adapté très rapidement.
Vous étiez nominée en 2016 et 2017 pour le titre de ‘’Reine de basket’’ mais la distinction vous a échappé. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Pour moi, c’est la chance qui n’était pas de mon côté. L’autre facteur est lié au statut de mon ancienne équipe, le Jaraaf de Dakar. Ce club n’a pas remporté de trophées majeurs (championnat, Coupe du Sénégal) pendant les deux dernières saisons. J’étais en concurrence avec des joueuses talentueuses : Kankou Coulibaly, Ndèye Sène et Elma Malou. Elles ont réussi à remporter au moins une coupe avec leurs équipes respectives (Duc et Saint-Louis basket club) pendant les saisons de 2016 et 2017. Kankou Coulibaly et Ndèye Sène, les deux reines, évoluaient dans des grands clubs. C’est pourquoi elles avaient une longueur d’avance sur moi.
A vous entendre parler, vous êtes venue au Duc pour décrocher le titre de reine cette saison ou prochainement ?
Non ! Mon objectif n’est pas seulement le titre de ‘’Reine de basket’’. Je suis venue au Duc pour m’améliorer, progresser et continuer mon aventure en basket. Je veux parfaire ma carrière. C’est vrai que je suis passée par l’Asc Jaraaf où j’ai été formée par ‘’Pa Coulou’’ (Pape Amadou Coulibaly, ndlr) mais j’ai senti, à un moment donné, la nécessité de changer de club pour découvrir de nouvelles choses. Tout le monde sait que ‘’Pa Coulou’’ est un bon coach. Il forme de jeunes joueuses sur le b.a.-ba du basket. J’ai acquis beaucoup d’expériences avec lui mais je veux évoluer dans un autre environnement. C’est ce qui explique mon départ de l’Asc Jaraaf. Je vise toujours la perfection sur le plan du jeu.
Comment vous avez vécu votre présélection pour l’Afrobasket 2017 ?
Je tiens à remercier le coach Moustapha Gaye pour l’opportunité qu’il m’a offerte. C’est grâce à lui que j’ai découvert la sélection nationale. Il a eu confiance en moi. Ce n’était pas évident parce que le championnat local regorge de joueuses talentueuses. La présélection à l’Afrobasket 2017 m’a permis de découvrir l’autre monde du basket. C’était une belle expérience. J’ai côtoyé de grandes joueuses comme Aya Traoré, Astou Traoré, Mame Diodio Diouf et Mame Marie Sy. Je joue le même poste, ailière forte, que Aya Traoré, Astou Traoré et Lika Sy. La concurrence était rude entre nous. Je me suis battue. Je m’entraînais comme il se devait mais la chance n’était pas de mon côté. J’ai été recalée à la dernière étape de préparation.
Est-ce que le Duc peut vous permettre de retourner en sélection pour le Mondial 2018 et Afrobasket 2019 ?
Bien sûr ! Je pense que, avec le Duc, je pourrais avoir beaucoup plus que ce que j’avais l’année dernière. C’est un grand club. Jouer dans cette équipe me permettra d’aller beaucoup plus loin d’autant plus que le coach Mborika Fall me donne confiance depuis mon arrivée. Je pense que je peux aller encore plus loin avec ma nouvelle formation.
Vous avez décidé de jouer avec le club estudiantin au moment où il sort d’une saison blanche. Est-ce que ce n’est pas un mauvais choix ?
Beaucoup de personnes me posent cette question. Je leur dis que l’option est bonne. Le Duc n’a rien gagné la saison précédente mais il reste un grand club. Je reste convaincue que l’équipe estudiantine peut m’amener plus de loin. J’ai été convaincue par ma sœur qui joue là-bas. Mon entourage et d’autres personnes m’ont persuadée aussi de choisir l’équipe estudiantine. En tout cas pour l’instant, je suis confiante pour mon avenir dans ma nouvelle formation. Je garde l’espoir de remporter les coupes nationales (championnat et Coupe du Sénégal), cette année.
Source: Enqueteplus