Boye, ancien athlète de haut niveau ayant marqué son époque en dix ans de carrière, a déclaré sa candidature, il se porte candidat à l’âge de 55 ans pour la succession de Momar Mbaye . Dans cet entretien, il affiche ses ambitions.
Que retenez-vous de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération à laquelle vous avez pris part samedi ?
L’AG s’est très bien passée dans l’ensemble. Ça s’est déroulé sans beaucoup de tiraillements, même si dans le contenu, il y a eu plusieurs contestations par rapport au fonctionnement de la Fédération. Des présidents de clubs qui constituent les Ligues sont intervenus. Il y a eu des échanges sous forme de questions- réponses pour la satisfaction de tout un chacun. Personnellement, au moment où tout le monde tirait dans le même sens, j’en ai profité pour proposer un document de référence afin d’apporter des changements. Ce support a été distribué à l’ensemble des Ligues.
Il se dit que vous briguez un mandat pour la présidence de la Fédération…
Oui, j’affirme ma candidature. Je suis allé chercher des moyens, trouver des partenaires et des sponsors. Pour quelqu’un qui ne compte que sur lui ou le ministère des Sports, je dis que c’est inutile de continuer. Le ministère gère une cinquantaine de fédérations et ne peut qu’accompagner. L’heure est venue d’aller chercher des soutiens pour avoir une assise solide. J’ai l’assurance des sociétés et accompagnateurs de sports engagés à m’accompagner. C’est à partir de là que je me suis porté candidat, en attendant l’AG élective où je mettrai en route tout ce que j’ai travaillé pendant deux ans. L’absence de moyens est un véritable handicap de notre athlétisme.
Qu’est-ce que vous comptez apporter à l’athlétisme ?
Je suis porteur d’un projet commun avec les anciens athlètes nationaux et internationaux qui ont un seul souhait : faire retrouver les podiums mondiaux et olympiques à l’athlétisme sénégalais. Mon but est d’aller vers le professionnalisme de la discipline, qui a besoin d’être rénovée par la réorganisation des structures qui la portent. Nous voulons sortir de l’amateurisme pour enfin relancer l’athlétisme sénégalais. Il y a des disciplines olympiques non pratiquées au Sénégal, à savoir la marche et le saut à la perche. Les installations à Iba Mar Diop ne sont pas adéquates et il n’y a rien comme matériel. Il y a aussi la relance de l’UASSU avec la banlieue pour la détection de jeunes talents et le suivi de leur carrière, surtout au niveau de la petite catégorie.
Avec qui comptez-vous faire face à ce challenge ?
L’association des anciens athlètes basés en France et au Sénégal. Sous la direction d’Amadou Mbaye, cette association est prête à accompagner ce projet de développement pour le changement. Les membres sont des ambassadeurs de l’athlétisme et vont gérer les athlètes qui sont soit en Europe ou aux USA. Les jeunes, les anciens sont tous partants et nous comptons sur leur expertise. Nous avons engagé un travail de rapprochement avec des structures et des partenaires très impliqués dans le développement de l’athlétisme partout dans le monde.
Quelles sont les actions que vous comptez poser une fois élu ?
D’abord, la création d’une société événementielle de communication et de marketing pilotée par la Fédération. Elle sera spécialement dédiée à l’organisation d’événements sportifs privés hors stade et des randonnées. Ensuite, faire le renforcement des championnats régionaux et nationaux par la mise en place des services Ligues et clubs pour l’autonomie financière de ces structures par la recherche de parrainage. L’objectif premier de la Fédération est de faire des championnats régionaux et nationaux de véritables évènements incontournables, rassemblant les meilleurs athlètes. L’autre objectif est de redorer le Meeting international de Dakar en faisant participer des recordmen mondiaux et le renforcement de la formation à travers des partenaires avec les centres internationaux. Nous avons un potentiel humain à exploiter.
Par quoi devrait commencer la relance de l’athlétisme sénégalais ?
On a à cœur de réformer les pistes, identifier et explorer les pistes hors stades. Après, nous passons à la restructuration des clubs avec la multiplication des rencontres périodiques, la mise en place de campagnes de labellisation et de parrainage. L’animation des territoires, faire parrainer les clubs ou Ligues par des associations de développement de localités qui existent un peu partout au Sénégal et à l’étranger font partie des activités de relance. Sans oublier la création d’un impact social et économique. La Fédération doit être un véritable acteur du développement de l’athlétisme.
Quid de la promotion de l’athlétisme ?
Il convient de travailler l’image de la Fédération à travers la communication en lui donnant un visage plus moderne et plus attractif auprès du grand public par l’intermédiaire notamment des clubs, mais aussi auprès des médias. Une mise à jour professionnelle du site internet fédéral qui pourra être visité par les licenciés, les pratiquants et tous les passionnés d’athlétisme. Il doit aussi permettre la recherche de clubs, les calendriers des évènements et les résultats à temps réel. En gros, l’amélioration du système d’informations de la Fédération servira à la promotion de l’athlétisme via l’innovation et la dynamisation des Championnats du Sénégal et les évènements patrimoniaux. Le développement passera nécessairement par l’exploitation des secteurs à fort potentiel
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