Quel bilan tirez-vous de cette saison de basket ?
C’est un bilan assez mitigé. Pourquoi ? parce que nous avons connu une saison assez exceptionnelle. Elle a démarré en mi janvier et s’est prolongée jusqu’au mois d’octobre. Jusqu’à présent, nous ne l’avons pas totalement bouclée parce qu’il reste la deuxième division.
Elle a sûrement été imposée par le temps pris pour l’installation d’une nouvelle fédération mais aussi la préparation des deux Afrobaskets?
Il y a eu beaucoup de facteurs. Il y a eu d’abord cette trêve assez longue. Parce qu’il y avait la mise en place d’une nouvelle fédération, il y a ensuite les deux Afrobaskets. Ceux-ci, je pense, ont perturbé la saison. Or, une saison de basket est marquée par une régularité de la compétition. Cette année, on n’a pas eu cette régularité en observant beaucoup d’arrêts que nous avons tenté de justifier. Mais cela ne milite pas pour une bonne performance de nos équipes. C’est pourquoi il sera difficile de faire une évaluation. Si des équipes jouent et arrivent à un certain seuil, qu’il ait cassure et rester trois semaines sans jouer, il faut tout reprendre. Arrêter et recommencer, c’est ce qui fait que l’on n’a pas ce que l’on devrait voir sur le plan du jeu.
En fin de saison, les équipes atteignent le sommet. Mais cette année, nous avons, à mon avis, assisté à deux débuts de saison. S’il y a cassure entre janvier à fin juillet. S’il y une cassure, c’est comme si on reprenait la saison. Ce qui fait que sur la performance de certaines équipes, cela n’a pas été au rendez- vous.
Des équipes ont forcément émergé. On a encore assisté à une dualité au sommet entre les formations des étudiants du Duc et de l’Ugb mais aussi en dame entre le Saint- Louis basket club et le Duc…
C’est exact. Il y a aussi des équipes qui avaient bien démarré. Il y a le Duc et l’Ugb mais il y a aussi l’Asfa, l’Us Ouakam et même la Douane qui a bien démarré sa saison. Au cours de la saison, on a senti qu’il y a des équipes qui ont démarré fort.
La décision de ne pas procéder à l’élection du Roi et de la Reine ou Mvp de la saison de basket n’a pas été du goût de nombreux observateurs. N’est ce pas une fausse note ?
Je ne pense pas que cela soit une fausse note. Je pense que la fausse note, c’est la saison qui a été entrecoupée pour beaucoup de choses. Nous voulons un champion régulier et que le basket se joue partout au Sénégal. Mais aussi faire un championnat régulier et ce championnat, nous l’avons connu en cascade. Quand nous sommes venus avec cette nouvelle équipe de la fédération mise sur place, il n’y avait pas beaucoup de temps pour continuer le championnat. Vous avez vu, il fallait que le championnat se joue et qu’il ne s’arrête pas. Il fallait également gérer les deux afrobaskets qui étaient un objectif prioritaire pour la Fédération sénégalaise de basket. Le véritable travail a été entamé par le comité de normalisation du basket (Cnbs), il appartenait à la nouvelle fédération de terminer le travail. Si tu veux gérer en peu de temps, le championnat et les Afrobaskets. Donc, on n’avait pas assez de temps matériel pour l’élection du Mvp. Il faudra mettre en place une structure pour réfléchir sur l’élection du Roi et de la Reine et qu’elle soit basée sur des critères objectifs.
C’est donc un des chantiers de la direction technique nationale ?
On a un chantier. Pour nos chantiers c’est d’abord mettre en place nos compétitions. Il faut qu’elles se fassent de façon régulière. Que l’on sache le début et la fin de la saison.
En sommes, c’est la maitrise du calendrier que l’on évoque chaque année ?
C’est en effet la maîtrise du calendrier, la suivie de nos compétitions et leurs évaluations. Ensuite tout ce qui peut suivre va suivre. Il faut que la distinction des meilleurs joueurs revienne.
Cette saison a été couronnée par cet onzième trophée décroché par des Lionnes à l’Afrobasket de Yaoundé. En terme de perspectives, qu’est ce le basket peut il attendre comme retombées ?
Il faut le saluer, rendre grâce à Dieu et remercier tous ceux qui ont œuvré pour cette consécration. Il ya certes la fédération sénégalaise de basket qui a continué mais il faut dire que le Cnbs a fait un travail préalable. Quand nous avons pris le train en marche nous avons apporté notre savoir et nous avons accompagné les équipes et nous avons eu le titre.
Maintenant, il ne faut pas dire qu’on y est. Il faut continuer le travail et qu’il ait une symbiose. Il faut que tous ceux qui tournent autour du basket se retrouvent. C’est ce qu’il faut faire. Il ne faut pas se glorifier en se disant que nous sommes une nouvelle fédération et nous avons gagné. Il faudrait continuer et appeler tout le monde. Il faut travailler ensemble et que l’on ait une compétition saine. Il faut une organisation des compétitions régulières, un suivi des écoles de basket au niveau de la formation des joueurs et des entraîneurs. Tout cela est un chantier que l’on devra prendre en main et travailler dans ce sens.
Il y a une situation que le basket est en train de vivre depuis quelques années. C’est l’absence des clubs sénégalais dans les compétitions de club. Qu’est ce qu’il faut pour y remédier ?
C’est ce que je disais. Ce sont les compétitions internationales. Il faut revenir à tous les niveaux. Au niveau des clubs, des jeunes et des compétitions internationales. Mais il y a des préalables. Avec le nombre de matchs réduits de nos clubs et une saison hachée, si vous amenez ces clubs dans les compétitions africaines, ils vont faire de la figuration. Ils n’auront pas assez de compétitions. Il faudra repartir sur des formes de compétitions. Il faut aller vers des clubs forts et qui jouent. Il faudra revenir au niveau des clubs et des équipes nationales.
Tout cela doit être soutenu par des infrastructures de qualités et la promesse du président de République dans le sens de doter le basket d’une nouvelle salle de basket est sûrement la bienvenue ?
Le Président de la République a promis de construire une salle de basket. Il faut le saluer et remercier le Chef de l’Etat. Je dis cependant que les salles de basket doivent être accompagnées d’autres choses. Il nous faut beaucoup de salles. S’il faut une à Dakar, il faut qu’il en ait dans les autres régions. Que chacune d’elles puisse disposer d’une salle. Saint-Louis est une ville de basket, qui aime le basket et il faut une salle là-bas. Le basket est un jeu de salle. Nous avons dépassé le basket en plein air. Le Sénégal se dit pays de basket, il faut donc qu’on joue dans les salles. Comme nous sommes régis par des structures décentralisées, il faut qu’au niveau des communes que l’on œuvre pour la construction de salles.
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