Du haut de ses 18 ans, le pensionnaire de l’Académie Elite Tennis Inter, à Cannes nourrit beaucoup d’espoirs pour la famille du tennis sénégalais. À quelques de son entrée en lice dans le Tournoi International Junior de Dakar, le demi-finaliste de la dernière édition a fait part de ses ambitions et de son rêve de sacre chez lui.
Dans un entretien exclusif avec Wiwsport en prélude du Tournoi International Junior de Dakar, Zoheir Fardoun a partagé son ambition d’être enfin sacré chez lui à Dakar pour sa dernière participation à cette compétition.
Quelle est votre actualité avant l’entrée en lice ?
Je suis venu au Sénégal pendant l’été vers fin juillet pour me préparer. Bon j’en ai profité parce que j’avais des problèmes de papiers que je devais régler. Mais j’ai profité du mois et demi pour m’entrainer et prendre du rythme sur les courts du tournoi. Du coup, j’ai pris mes marques par rapport aux autres.
Il y a trois semaines, je suis retourné en France pour m’entrainer davantage et jouer du tennis aussi. J’ai pu prendre part à deux tournois nationaux en France. Pour le premier cela ne s’est pas bien passé mais pour la deuxième, ça s’est plutôt bien passé avec de bonnes victoires et de bons retours. Bon j’en ai profiter pour améliorer les points faibles, les fautes…
Quelle est la différence entre les tournois en France et celui-ci ?
Déjà il y a deux types de tournois. Il y a les tournois nationaux comme je disais tantôt. Ce sont des tournois que le club organise et qui n’ont pas la même formule que les tournois internationaux comme ceux de l’ITF. Mais dans ces tournois, le niveau est beaucoup plus varié et on rentre dans la compétition au fur et à mesure. En France aussi dans ce genre de tournoi, c’est différent de ce qui se passe ici. On peut compter jusqu’à 200 joueurs et le prize money est beaucoup plus conséquent dans ces tournois du fait du nombre de participants.
Bon là, le niveau est beaucoup plus bas c’est d’ailleurs pour cela qu’il y a beaucoup de participants qui viennent chercher des points en Afrique notamment à Dakar. En France on peut avoir le même genre de tournoi des J30 et des J60 mais le niveau n’est pas le même. Mais c’est le même nombre de points juste qu’il y a une différence sur le niveau des participants.
J’avoue que durant mes premières éditions, j’avais beaucoup de difficultés. Pas par rapport au niveau que j’avais mais par rapport au fait que je joue chez moi.
Quel est l’impact de ce tournoi sur vos présentes performances ?
Il y a beaucoup d’impact parce qu’il faut savoir que quand je joue ici c’est toujours particulier. Et je peux vous dire que c’est le même sentiment qu’ont mes compatriotes Seydina André, Nicolas Jadoun ou encore Hassimiyou… On est ambitieux pour nous, mais surtout pour le Sénégal. Mais j’avoue que durant mes premières éditions, j’avais beaucoup de difficultés pas par rapport au niveau que j’avais mais par rapport au fait que je joue chez moi. Je me disais que je me devais de faire quelque chose. Il y avait un gros impact sur mon mental. Par ailleurs, ce tournoi m’a permis de réaliser qu’il y a d’autres joueurs meilleurs que moi.
Sur le plan technique, je trouve que j’ai beaucoup évolué notamment sur la dernière édition. J’ai atteint les demi-finales en simples et j’ai eu à battre de bons adversaires. Je me sens beaucoup plus confiant et prêt pour le sacre. Je pense qu’on aura l’occasion d’apprécier mercredi (Zoheir Fardoun fait son entrée en lice, ce mercredi pour le Tournoi Junior de Dakar).
Vous avez manqué la Coupe Davis à cause des études, avez-vous des regrets ?
J’ai raté la Coupe Davis pas pour un problème de calendrier ou de niveau, non. Je devais passer le Bac et ma mère ne voulait pas que je rate mon examen. Et c’était évident que je ne pouvais faire que ce choix du moment que j’aurai l’occasion de participer avec l’équipe nationale à la prochaine édition. La vie c’est un plan et si je ne pars pas aujourd’hui, je partirai demain.
Comment gérez-vous la pression du fait de jouer chez soi ?
Je suis très proche de Seydina et je peux dire que c’est mon meilleur ami, on se parle souvent. Voilà je lui demande beaucoup de conseils et le fait que je sois en quelque sorte le numéro 1 chez les juniors est une pression. Mais la pression je l’ai ressentie depuis la première fois même quand je n’étais pas à ce niveau. On aura le même plan et j’espère que ça va bien se passer.
L’objectif dans ce tournoi c’est quoi ? Le sacre, les finales ?
Pour cette édition je me dis que je dois faire les quatre finales en simples et en doubles. J’ai l’ambition d’aller le plus loin possible dans ce tournoi avant d’accéder aux finales. Après bien sûr, s’il y a le sacre, c’est le graal, on prend (Rires). Tous les ingrédients sont là pour que je sois sacré donc on est prêt. La physique est là et la fraîcheur est là. Je suis plus habitué que les autres par rapport au climat donc voilà, l’objectif c’est d’aller le plus loin dans ce tournoi.
wiwsport.com (Propos recueillis par Jean Joseph)