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INTERVIEW | Hapsatou Malado Diallo (Galatasaray) pour WIWSPORT : « Taper dans l’œil des grands en Ligue des Champions, comme le Barça ou Lyon »

INTERVIEW | Hapsatou Malado Diallo (Galatasaray) pour WIWSPORT : « Taper dans l’œil des grands en Ligue des Champions, comme le Barça ou Lyon » - wiwsport

Phénoménale avec Galatasaray lors des tours préliminaires, Hapsatou Malado Diallo veut confirmer en phase de groupes de Ligue des Champions, où son équipe s’apprête à entamer, face au géant lyonnais, un parcours historique.

Elle a déjà marqué six buts et délivré cinq passes décisives en six matchs toutes compétitions confondues avec Galatasaray, dont une brillantissime performance face au BIIK Kazygurt au premier tour préliminaire de Ligue des Champions. Hapsatou Malado, première footballeuse sénégalaise à découvrir la C1 féminine, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin.

Pour Wiwsport, l’attaquante internationale sénégalaise de 19 ans se confie sur son parcours en Espagne, elle qui a déjà joué contre le FC Barcelone en Liga F et qui s’apprête à se coltiner à l’Olympique Lyonnais, détenteur du record de titres en Ligue des Champions (8 titres), avec une équipe de Galatasaray qui deviendra, ce mardi (16h45 GMT) au Groupama Stadium, le premier club féminin de Turquie à jouer dans la compétition.

Pourquoi vous avez choisi de quitter l’Espagne pour la Turquie ?

Je pense que la Turquie est un très bon pays. Mais la principale raison pour laquelle j’ai quittée l’Espagne, c’est parce que je n’avais pas beaucoup de temps à Eibar. Je ne pouvais plus rester des semaines sans jouer. Ce n’est pas dans mon arrangement. Je me suis donc dit qu’il fallait que je parte en Turquie.

Est-ce que votre adaptation en Espagne a été compliquée ?

L’adaptation en Espagne n’était pas évidente. J’avais des problèmes au niveau de la langue mais aussi sur la tactique de l’entraîneur. Mon vrai poste, c’est attaquant de pointe. Ce n’était pas le cas à Eibar. Ce n’était pas vraiment facile pour moi de comprendre le système de jeu et de m’y adapter.

Vous avez quand même eu l’occasion de jouer contre un Barça avec Aitana Bonmatí, Lucy Bronze, Ingrid Engen… Qu’est-ce que cela vous a fait d’affronter la meilleure équipe et les meilleures joueuses du monde ?

Oui, c’est vrai que j’ai joué contre le Barça, mais je n’ai pas beaucoup joué. Sur ce match-là (défaite 5-0 à l’Estadi Johan Cruyff, le 9 décembre 2023, ndlr), je suis entrée en seconde période, j’aurais aimé entrer un peu plus tôt. Si c’était le cas, j’aurais peut-être marqué. J’ai eu deux grosses occasions lors de ce match et je suis plus rapide que leur axe central. Mais je ne vais pas m’enflammer sur le fait d’avoir joué contre le Barça et face à des footballeuses comme Aitana Bonmatí. Ça ne m’a rien fait de particulier. Moi, je me dis qu’elles ne sont pas meilleures que moi. Pourquoi je dirais le contraire ?

Vous évoquiez tout à l’heure un problème d’adaptation en Espagne, mais vous signez quand même en Turquie. Pourquoi ?

Pour moi, l’Espagne et la Turquie c’est différent. Ici, en Turquie, il y en a beaucoup qui parlent anglais, et on a un traducteur. Je pense sincèrement que c’est le bon choix pour moi de venir en Turquie. Je me sens bien ici parce que j’ai du temps de jeu, je me fais remarquer sur le terrain et je fais des différences. Galatasaray est une très bonne équipe.

Vous êtes la première footballeuse sénégalaise à jouer en Ligue des Champions…

C’est une grande fierté pour moi. J’espère continuer sur une bonne lancée en Ligue des Champions, en faisant de très bons matchs pour que je puisse taper dans l’œil de clubs comme le FC Barcelone, l’Olympique Lyonnais. Je sais que j’en suis capable.

Et l’occasion se présente déjà face à vous avec cette première journée face à Lyon…

Je me prépare bien pour ce match, même si je ne sais pas si je serai titulaire. De toute façon, je vais essayer de faire des différences une fois je serai sur le terrain. Jouer contre des joueuses comme Wendie Renard ? Wendie est une légende, une des meilleures footballeuses de tout le temps. Mais je sais qu’elle ne peut pas m’arrêter, si je donne toutes mes forces. Evidemment, je peux faire une très bonne performance face à Lyon, j’en suis totalement convaincue.

Comment vous souvenez-vous de vos premiers pas en Ligue des Champions ?

Je n’étais pas titulaire sur le premier match, contre le Racing FC Union Luxembourg, mais j’ai fait une bonne entrée, même si j’ai raté un penalty. Sur le deuxième match face au BIIK Shymkent (victoire 5-0), l’entraîneur m’a mis en confiance en me titularisant. J’étais convaincu que j’allais marquer et c’était le cas (elle a inscrit un triplé et délivré une passe décisive sur ce match). J’espère continuer sur cette lancée durant la phase de groupes, que ce soit face à Lyon, Wolfsburg ou AS Roma.

Quelles sont vos qualités de footballeuse ?

Je suis une attaquante rapide, qui court beaucoup. D’ailleurs, ici à Galatasaray, je suis celle que les joueuses recherchent tout le temps quand elles ont le ballon, parce que je peux faire des différences avec ma vitesse. C’est vrai que j’ai rate pas mal d’occasions, mais je pense que c’est normal aussi.

A quoi allez-vous penser au moment d’entrer sur la pelouse face à Lyon ?

Tout d’abord à ma famille, bien évidemment. Je vais penser à mon papa et ma maman. Je les remercie du fond de mon cœur, comme je l’ai toujours fait. Avant chaque match, je les appelle pour solliciter leurs prières. Je vais certainement repenser aussi à mon parcours jusque-là. Ce n’était pas évidemment. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être le premier de son pays à jouer en Ligue des Champions. Le fait de penser à tout ça me donne beaucoup du courage et me permet de se surpasser.

Et à quoi d’autre ?

Je ne peux pas ne pas citer le sélectionneur Mame Moussa Cissé. Lui aussi avant chaque match, il m’appelle pour me donner des conseils, comme il l’a fait hier (dimanche). C’est plus qu’un coach pour moi, c’est comme mon propre papa. Depuis que je suis en équipe nationale, il me soutient. Ses conseils n’ont jamais été vains. Il est sincère. Idem avec coache Soukèye Cissé, que je côtoie depuis que j’ai 15 ans. C’est quelqu’un de très bien et elle m’a beaucoup appris.

Enfin, comment vous décriez-vous et quel message pour vos supporters ?

Bon, là il faudra aller beaucoup plus vite parce que je pars à l’entraînement (rires). En tant que footballeuse, ça fait toujours mal de rater une occasion, parce que beaucoup comptent sur vous à chaque fois. J’espère qu’ils (ses supporters) continueront à m’encourager, me soutenir et, surtout, à prier pour moi. Combien de buts en Ligue des Champions cette saison ? Je ne me fixe pas de limites. On verra (rires).

wiwsport.com

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